23 avril 2024

Le premier rêve était en anglais; il y était question de livres composées et publiés par des collègues de travail lors de la mort de l’un des leurs. Non pas des souvenirs, mais des mots, des phrases, des citations que leur évoquait le souvenir de cette personne. Il y en avait plusieurs et la caméra intérieure défilait devant quantité de visages prononçant leurs quelques mots (dont je ne me souviens que du “slings and arrows of outrageous fortune” de Hamlet). Dans le deuxième rêve, j’étais à Paris avec ma fille (âgée d’environ dix ans), dans une salle de cinéma présentant le film de la première femme à recevoir un prix très prestigieux. Il consistait de scènes composées à partir de collages et ma fille s’éloignait puisque ça ne l’intéressait pas. Au moment de partir à sa recherche, je constatais qu’on m’avait volé mon porte-monnaie, et une femme que je connaissais à peine me donnait une liasse de billets que j’enfournais dans ma poche, vu que je n’avais plus de sac. S’ensuivaient moultes acrobaties – escalade de rochers, montée sur une panneau de verre, à la seule force de l’adhésion dans les doigts et les orteils…interrompus par le bruit d’une dégringolade dans le mur de la cuisine qui m’a réveillée (clairement, l’intrus n’est pas un lézard, lui).

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Plein de trucs de par le vaste monde, évidemment. Pour l’heure, je retiens surtout ce que Politico qualifie de “cauchemar du 1er amendement (à la Constitution américaine) dont un certain Donald Trump use et abuse, amendement qui transforme la liberté d’expression en une sorte de décharge publique autorisant les pires mensonges et grossièretés (on peut même y parler de tuer quelqu’un, à la condition de ne pas le faire devant la personne et avec une arme à la main) – après tout, ce ne sont que “des mots”, n’est-ce pas ? Je me demande ce que Lambros Couloubaritsis écrirait au sujet de pareille violence narrative ?

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Ici, le froid est de retour. Le pommier a une allure des plus bizarres – des fleurs au bout de chaque branche seulement, le reste de la frondaison est inexistante. L’Horloger des Brumes peine à décoller, lui aussi. Élément le plus positif dans la journée d’hier: j’ai enfin compris que la gravitation n’est pas une force, mais un effet de la courbure du temps-espace, courbure résultant de la masse des étoiles, planètes, galaxies…Mais…qu’est-ce qui s’en trouve courbé, au juste ? *

*Etienne Klein et Gauthier Dpambour, Idées de génies – 33 textes qui ont bousculé la physique, Champs Sciences, Flammarion 2023

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The firs dream was in English; it was about books composed and published by the colleagues of a dead companion. Not souvenirs but words, phrases, quotes inspired by the memory of that person. There were many of them and the inner camera panned over a number of faces pronouncing their few words (I only remember the “slings and arrows of outrageous fortune” from Hamlet). In the second dream, I was in Paris with my daughter aged about ten in a cinema showing the film of the first woman to receive a very prestigious prize. It consisted of scenes built out of collages and my daughter walked away since it didn’t interest her. Leaving to look for her, I realised someone had stolen my wallet and a woman I barely knew gave me a stack of bills I shoved into my pocket since I no longer had a bag. There followed a number of acrobatics – climb on rocks, climbing up a panel of sheer glass by the sole power of the adhesive strength in fingers and toes …interrupted by the sound of a tumble inside the kitchen wall that woke me up. (Clearly, the intruder is no lizard.)

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Plenty of stuff out in the big wide world, of course. For the time being, I’m mostly focused on what Politico calls the “1st Amendment nightmare” a certain Donald Trump keeps using and abusing, the amendment to the American Constitution that transforms freedom of expression into a kind of public dump site authorizing the worst lies and vulgarities (you can even talk about killing someone as long as you don’t do it in front of the person while holding a weapon) – hey, they’re only words, right ? I wonder what Lambros Couloubaritsis would make of this kind of narrative violence ?

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The cold is back over here. The apple tree has an odd appearance – blossoms on the tip of each branch, but the rest of its limbs are bare. L’Horloger des Brumes is also having trouble taking off. The most positive in the day, yesterday : I finally understood that gravity is not a force but the consequence of the bending of space-time, bending resulting from the mass of stars, planets, galaxies and what have you, but…what is it they are bending, exactly ?

2 comments

  1. J’aime beaucoup, chaque matin, le récit de vos rêves ; leur foisonnement et leur logique désordonnée (je ne sais pas mieux dire) me rappelle à la fois les miens et ceux de mon père.
    sur le reste, rien à dire qu’à acquiescer ; ah, si, l’Horloger des brumes, où se lira-t-il ?

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