Il y avait un mur composé de sept bornes écroulées, il ne fallait ni critiquer ni blâmer les bornes de cet écroulement, en eux-mêmes, ils n’y étaient pour rien; puis, long rêve dans lequel on m’avait dénoncée au sujet d’une sombre histoire impliquant un compte bancaire dans une autre ville (?), j’allais être condamnée, je ne pouvais plus travailler et je devais rester chez-moi en attendant ma sentence, une femme arrivait avec un petit garçon, tous deux très maigres et gris, me demandant où trouver à manger, alors je sortais pour leur indiquer un restaurant qui faisait aussi bar, dans une grande ville où je me retrouve souvent en rêve, je les emmenais jusqu’à ce restaurant, de toute évidence, elle voulait que je reste avec elle et le petit, mais il fallait que je retourne à la maison attendre ma sentence, je traversais un véritable boulevard, debout en glissade sur une neige mouillée se déversant vers la basse-ville où se trouvait mon logement.

Mélange d’anxiété personnelle et collective. Les grands imbéciles qui gagnent du terrain parlent de priver tous les étrangers en France de toutes formes d’aide sociale – auxquels nous contribuons autant que les autres, d’une façon ou d’une autre – TVA, avantages sociaux prélevés mais non reversés si on a travaillé au-delà de l’âge de la retraite en France, ce qui fut mon cas… “Mais pourquoi ne prends-tu pas la nationalité ?” me demande-t-on. “Mais parce qu’on me la refusera, vu mes ressources limitées ! ” faut-il expliquer.

Nouvelles de Nathalie, hier : après deux refus de considérer sa demande d’asile pour sa fille, la troisième requête fera l’objet d’un examen par l’Ofpra. Déception retardée, en somme; enfin, il ne faut pas se dire ça, un miracle est toujours possible. Invraisemblable, certes, c’est pour ça qu’on les appelle des miracles. Mais déception prévisible, quand même.

Hier soir, je me suis tapée plus d’une heure d’écoute de la conversation entre le journaliste Ross Douthat et celui que tout le monde craint et encense comme le grand penseur-investisseur de la Silicon Valley, Peter Thiel en personne, celui-là qui a imposé J.D. Vance comme vice-président de Trump. Un gloubi-boulga de pensées informes et péremptoires dans lesquelles on retrouve Greta Thunberg comme Antéchrist, la nécessité absolue du progrès quel qu’il soit pour échapper à l’effondrement civilisationnel, des citations des Evangiles et des Epîtres, la lutte contre Greta Thunberg Antéchrist nous entraînant tous vers l’Armageddon …et Trump, non pas comme sauveur, non, mais comme porte de sortie vers autre chose, c’est déjà mieux que rien, de dire ce grand penseur et propriétaire de Palantir, la boîte en train d’agréger toutes les données personnelles des habitants aux Etats-Unis, légaux et autres.(Apparemment, selon Thiel, les “frères” de la Silicon Valley sont très énamourés de QI – en fait, de tout ce qui peut être mesuré. Et d’après sa conversation la plus récente avec “Elon”, ce dernier ne croit plus que Mars puisse fournir le grand échappatoire loin du “woke” et de Greta Thunberg…) Et ce sont ces imbéciles qui dictent les politiques, ces jours-ci.

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Le fric. Le noeud coulant se resserre constamment; malgré cela et les fins de mois à risque, on se sent coupable de s’en faire alors que d’autres en sont à littéralement risquer leur vie pour un sac de farine. Cette culpabilité imposée n’est pas le moindre des reproches que méritent les imbéciles qui nous dansent sur la tête.

Le Roi Famine de Léonid Andréïev. Dans quel tableau nous trouvons-nous ? Le bal dans la haute-ville, clairement.

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Post-scriptum : plutôt que l’article du New York Times, celui à lire, c’est celui du Nerd Reich : ici.

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There was a wall made up of seven boundary stones that had collapsed neither the stones were to be criticized nor blamed in themselves for this collapse, they had nothing to do with it; followed by a long dream in which I had been denounced concerning a dark tale involving a bank account in another town (?), I had been condemned and could no longer work, having to stay at home awaiting sentencing, a woman showed up with a little boy, both gaunt and grey, asking me where they could find food, so I went out with them to show them a restaurant that also served as a bar, in a large city where I often find myself in dreams, I brought them to this restaurant, she clearly wanted me to stay with her and the little one, but I had to go back home to await my sentencing, I crossed a large boulevard, standing up while sliding through the wet snow pouring down into the lower town where my lodgings were.

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A mix of personal and collective anxieties. The great idiots gaining ground over here speak of depriving all strangers of any form of social assistance – to which we contribute as much as others, one way or another – sales taxes, social benefits collected but not available if the work was performed beyond the mandatory retirement age in France, as I did. “But why don’t you obtain French citizenship ?”, I’m asked. “Because my financial resources aren’t sufficient to receive it,” one must explain.

News from Nathalie, yesterday: after two rejected requests to file an asylum appeal for her daughter, the third request was accepted and will be examined. Delayed disappointment, in other words; no, I shouldn’t say that, a miracle is always possible. Unlikely, for sure, that’s why they’re called miracles. Predictable disappointment nonetheless.

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Last night, I spent over an hour listening to the conversation between the journalist Ross Douthat and the one everyone fears and praises as the great thinker-investor from Silicon Valley, Peter Thiel in person – the man who imposed J.D. Vance as Trump’s vice-president. A hodge-podge of half-baked ideas and peremptory statements in which one meets a Greta Thunberg transformed into the Antichrist, the absolute necessity of any progress whatsoever in order to escape civilizational collapse, quotes from the Scriptures and the Epistles, the struggle against Greta Thunberg Antichrist leading us all toward Armageddon…and Trump, not as a savior, no, but as a way out toward something else, which is better than nothing, according to this great thinker and owner of Palantir, the firm currently aggregating all the personal data on USA inhabitants, legal and other. (Apparently, according to Thiel, the Silicon Valley bros are deeply enamoured with IQ – everything that can be measured, in fact. And according to his latest conversation with “Elon”, Elon no longer truly believes in Mars as mankind’s great escape hatch from wokeness and Greta Thunberg…) And these are the fools dictating policy, these days.

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Money. The noose tightening constantly; despite this fact and the end-of-the-months feeling riskier all the time, one feels guilty of worrying while others are at the point of literally risking their life for a bag of flour. This imposed guilt is not the least of the reproaches those imbeciles deserve who are dancing on our heads.

Le Roi Famine by Leonid Andreyev. In which scene are we now? The ball in the upper town, clearly.

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PS : Rather than The New York Times article, the one to read is The Nerd Reich’s : here.