11 mars 2025

(L’esprit des lieux – encre coulée sur cire)

Rêves : Trump publiait des bravos sur un site russe, en commentaire on le faisait les retirer et le tout disparaissait; ses avocats discutant entre eux à savoir lesquels d’entre eux étaient compétents en matière de droit, et lesquels, non; des Roms, plus pauvres que pauvres, une jeune parmi eux sachant un peu lire voit une enveloppe avec un formulaire de demande de subvention, s’imagine qu’en le renvoyant on leur donnera des sous, au contraire, on leur en réclame, long moment d’errance sur la pauvreté, les systèmes qui se déglinguent et qu’on ne peut réparer, faute de sous.

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Curieux ; hier soir, au retour d’Artonef (ou je n’ai pas fait grand chose qui vaille) je vois qu’on a relu le blog du 25 janvier dans lequel je parle d’un mail m’annonçant l’arrivée d’un colis des Editions Mesures. Colis bel et bien arrivé, mais qui avait été réparé à la poste avec une note de la Poste expliquant l’état du colis.Il y manquait un des livres que j’attendais. Puis, un peu plus d’un mois plus tard, le 27 février, réception d’un appel d’un numéro inconnu, suivi d’un sms (adressé au nom apparaissant sur ma boîte aux lettres) me disant qu’un colis était arrivé qui n’entrait pas dans la boîte et me fournissant une adresse mail à contacter pour le récupérer. Le message m’a paru louche, j’ai vérifié l’adresse internet – inexistante. Bizarre. C’est dingue de ne plus même se risquer à répondre à un appel si on ne connaît pas la personne, d’autant que j’attendais effectivement un colis que je n’ai pas reçu. Mais il ne peut pas s’agir du colis que j’attendais, lequel aurait pu tenir dans la boîte aux lettres, puisque cette adresse internet était fausse. Bizarre x 2. Mais à l’ère des “fake news”, les arnaques sont partout et distinguer le vrai du faux devient de plus en plus épuisant.

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Submersion d’articles sur les projets des ultra-riches, notamment sur leurs projets de ces “villes libres” – comprendre : libres de contrôle gouvernemental, dans lesquels réaliser toutes sortes d’expériences sur des méthodes anti-âge ou des systèmes nucléaires, le tout sous l’aimable gouverne des développeurs de cryptomonnaies, les seules monnaies qui seraient utilisées dans ces localités. Les accidents nucléaires dont il est question dans L’Horloger des Brumes revêtent une dimension additionnelle.

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Matinée chargée : labo pour prises de sang, classe au cirque, pas de conversation anglaise avec la Sud-africaine cet après-midi, mais un monceau d’articles à lire en préparation du 2e épisode dans la série pour les humanités (que Jean-Marc a rebaptisé Fuck démocratie (le feuilleton des cryptomonnaies/01). Ça n’était pas le titre que je lui avais donné, personnellement, j’en ai marre du langage vulgaire qui devient, oui, véritable monnaie d’échange. Mais c’est bien le langage qu’on trouve sur les réseaux sociaux, et ça correspond bien au démantèlement en cours, alors…

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Autre curiosité : lorsque je mentionne cette série à une personne à Artonef, sa première réaction, c’est “protège-toi quand même”, c’est-à-dire, de me protéger d’une surcharge d’informations pénibles. C’était exactement la même réaction que je recevais les rares fois où j’ai mentionné les traductions que j’effectuais des entrevues réalisées par Zehra Dogan avec les femmes Yézidi qui avaient réussi à échapper à Daesh. Ce que j’en reçois vraiment c’est l’impression que les personnes à qui je mentionne ces choses les trouvent tellement pénibles qu’elles ressentent un besoin immédiat de se protéger de ce savoir. Étant donné l’époque, “se protéger” même de la connaissance, ça me paraît surtout une façon de se préparer des réveils tellement brutaux qu’ils donneront lieu à la panique. Mais à chacun selon ses propres “protections”, je suppose.

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Dreams : Trump published congratulations on a Russian website, a comment demanded that it be removed and the whole thing disappeared; his lawyers discussing among themselves as to which of them were proficient in law, and which ones weren’t; Roms, poorer than poor, a young girl among them knowing how to read a bit, sees an envelope containing a form to request a subsidy, figures they’ll get money if she mails it, instead they receive a demand for a reimbursement, followed by a long wander through poverty, systems falling apart because there’s no money for repairs.

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Odd; last night when I came back from Artonef (where I didn’t do much that was worthwhile), I see that someone read the blog from January 25th where I mention an email announcing the arrival of a parcel from Editions Mesures. A parcel that arrived repaired by the Post Office with a sticker explaining the condition of the parcel. It was missing one of the books I was expecting. Then, a bit over a month later, on February 27th, I receive a phone call from an unknown number, followed by a text message (addressed to the name appearing on my postal box) telling me a parcel arrived that didn’t fit in the box and giving me a mail address to contact. The message struck me as odd, I checked the internet address – non-existent. Bizarre. It’s crazy when you don’t even risk answering a call from an unknown number, odder still since I was expecting a parcel that never arrived. But it can’t be the parcel I was expecting (which would fit in the mailbox), since the internet address was a fake. Bizarre x2. But in the age of “fake news”, scams are part of just about everything you must be watching out all the time. Very tiring.

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Submerged in articles on the projects of the ultra-rich, notably their projects for “free cities” – meaning free of governmental control, in which to conduct all kinds of experiments on methods to prevent ageing or build nuclear systems, the whole thing under the kindly governance of the developers of cryptocurrencies, the only currencies that would be used in these areas. The nuclear accidents mentioned in L’Horloger des Brumes take on an extra dimension.

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Busy morning : lab tests, class at the circus, no English conversation with the South-African this afternoon, but a pile of articles I must read to prepare the 2nd episode of the series for les humanités (which Jean-Marc has renamed Fuck démocratie (the serial on cryptocurrencies/01) which is now available on the English side of the magazine today. That wasn’t the title I had given it, personally, I’m tired of the vulgar language that’s turning into, yes, common currency. But it is the language one finds on social media and it matches up with the dismantling underway, so…

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Other oddity : when I mention this series to someone at Artonef, the first reaction I get is “do protect yourself”, meaning, do protect. yourself from an overload of distressing information. Which was exactly the same reaction I got on the rare occasions when I mentioned translating interviews conducted by Zehra Dogan with Yazidi women who had managed to escape from ISIS. The feeling I get is really that the people to whom I mention things they find distressing feel an immediate need to protect themselves from the knowledge. Given the times, protecting one’s self from knowledge strikes me mainly as a way of preparing such brutal awakenings that they will give rise to panic. But to each his or her own forms of protection, I guess.

4 comments

  1. se protéger du savoir, de la vérité…. Choisir d’ignorer pour ne pas trop souffrir…
    Je n’avais pas imaginé ce renoncement rhabillé en “conseil de bien être et de développement personnel”
    Ni que la contestation doive emprunter la forme de ce qu’elle conteste..
    On vit décidément une époque formidable !!

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