Rêve: une sorte de camp militaire. Un jeune Poutine tentait de me faire exécuter une manoeuvre pour tuer quelqu’un, je refusais, je m’éloignais, l’air dégoûtée. La femme qui lui servait de maîtresse dans le camp venait me voir, pour tenter de me convaincre de ne pas porter plainte; je lui disais “il se sert de toi, et tu te laisses faire?” – “Le moyen de faire autrement?” disait-elle. Je partais porter plainte, puis je revenais, complètement nue, sans plus la moindre guenille à mon nom, pour parler à la femme. Réveil.

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La photo était belle : vue de l’espace, les méandres et serpentins bleus d’une rivière; une oeuvre d’art. Le nom me rappelait quelque chose, oui, mais quoi, je ne me souvenais pas sur le coup. Normalement, j’aurais vérifié mais j’attendais la personne devant me conduire à l’aéroport. J’ai publié la photo et ce n’est qu’après, devant le commentaire ulcéré d’André Markowicz, que je me suis souvenue: Pripyat, bien sûr, la rivière coulant près de Tchernobyl. Cette beauté, empoisonnée, vue de l’espace, si belle. Les autres planètes aussi sont belles, vues de loin. Le sentiment de honte et de dépaysement face à ce mélange de beauté et d’horreur silencieuse, comme les reflets irisés d’une flaque de gazoil sur un cours d’eau, mais à l’échelle planétaire.

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Pour l’heure, retrouver des habitudes de partage d’espace et de temps personnels, et découvrir, 20 ans plus tard, qui est maintenant cette personne que j’ai connue bébé, enfant, adolescente, jeune femme, arrivée depuis hier, maintenant à la veille de ses 55 ans, avec ce mélange de vieux souvenirs partagés, et de bagage d’années d’expériences non partagées . Exercice des plus étranges. Désarçonnant, à bien des égards.

L’écriture va être une chose erratique dans des moments volés, comme ça l’était dans les années de la maternité.

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Dream: a kind of military camp. A young Putin attempted to force me into a manoeuver of shooting at others, I refused and walked away, disgusted. The woman he was using as a mistress at the camp came to see me, trying to convince me not to press charges; I told her “he uses you and you let him?” – “How can I avoid it”, she said. I left to press charges, then came back, without a stitch of clothes left to my name, to talk to the woman. Woke up.

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The photo was beautiful: seen from space the blue meanderings of a river. The name reminded me of something, yes, but of what I couldn’t remember at that moment. I published the photo and it was only later, seeing the angry comment by André Markowicz that I remembered: Pripyat, of course, the river that runs near Chernobyl. That poisoned beauty, so beautiful seen from space. The other planets are beautiful also, seen from space. A mixed feeling of shame and disorientation, like seeing the iridescence of a spill of gasoline on a stream, but at a planetary level.

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For the time being, recovering habits of shared personal time and spaces and discovering, 20 years later, who is now the person I knew as a baby, as a child, a teenager, a young woman, who arrived yesterday on the eve of her 55th birthday with the mix of old shared memories and years of totally other, unshared experiences.. The oddest of exercises. Disconcerting, in many ways.

Writing is going to be an off and on thing in stolen bits of time, as it was in the years of mothering.