26 mai 2024

(Alechinsky)

Un de ces matins où le rêve est là, intact, et juste hors d’atteinte des mots. Phénomène curieux. Il avait à voir avec le fait d’écrire.

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De toute façon, c’est comme si mon esprit était resté sous le séquoia géant dans ce parc/square sans nom à Gaillac, après la visite médicale vendredi. Parc/square avec un large cabanon où s’entassent des livres – la plupart sans intérêt. Vendredi, quelqu’un y avait laisser les Essais de Montaigne, et les livres 1 et 2 de L’archipel du Goulag que j’ai récupérés, ma copie étant restée à Montréal, quand je suis partie en 2004.

Pour ce qui est du séquoia, je suppose qu’il n’est pas un géant selon les critères américains; il l’est, au niveau local. J’aime à me tenir debout sous lui. Nul besoin de mots en sa présence. Son réseau de racines doit couvrir tout l’espace souterrain de ce parc/square dont le nom n’est pas connu par google (c’est quasiment un privilège, pareil anonymat.)

Présence. Nul besoin de mots. Au vu des infos, un privilège, ça aussi.

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One of those mornings where the dream is there, intact, and just out of reach of words. Odd phenomenon. It had something to do with the fact of writing.

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In any event, it’s as if my mind had stayed under the giant sequoia in that park/square without a name in Gaillac, after the medical visit on Friday. Park/square with a large shed in which books accumulate – most of them uninteresting. Friday, some had left behind Montaigne’s Essays and books 1 and 2 of The Gulag Archipelago which I recuperated, my copy having stayed in Montreal when I left back in 2004.

As for sequoia, I suppose it is no giant by American standards; it is, locally speaking. I like to stand under it. No need for words in its presence. Its network of roots must cover the entire underground of that park/square the name of which is unknown on google (such anonymity is almost a privilege.)

Presence. No need for words. Given the news, this is also a privilege.

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