3 avril 2024

Le rêve était si évident que je suis passée directement aux infos du monde extérieur. (Le rêve peut se résumer par la phrase que prononce celle qu’ils ont appelée La Kalmouke , à la fin des Contes d’Exil : “Quand il n’y a pas de traces, je marche quand même.” Dans le cas du rêve, je marchais, et les autres aussi, en portant divers trucs qu’on avait considérés comme essentiels.

Puis, réveil sur la foule d’images et de mots épars d’un récit en phase de construction – un peu comme les morceaux d’un puzzle…mais dont on n’aurait pas l’image en couverture de la boîte pour en guider l’agencement. Donc, pour l’heure, beaucoup de détails sur qui étaient ces gens qui se sont trouvés coincés dans une vallée dont ils ne pouvaient plus sortir et dont les descendants subsistent, de peine et de misère, près d’un siècle plus tard ?

Pour ce qui est du monde extérieur, que dire ? Il va mal, très mal. D’autres que moi sont beaucoup plus doués pour en parler – Timothy Snyder, André Markowicz, parmi ceux-là. Au mieux, je peux partager ce qu’ils écrivent, en traduction quand ça se trouve. (Merci à Jean-Marc Adolphe qui en reprend certains sur les humanités-média.

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Une phrase prononcée lors du repas pascal par notre hôte – les mots précis m’échappent, mais le sens en était que la France n’avait pas fait son examen de conscience concernant l’Occupation, et que tant qu’il en serait ainsi, la tentation de la lâcheté et de l’accommodation serait toujours présente. À lire et à entendre ce qui se dit dans les médias, son jugement me paraît assez juste. Certains résistent, bien sûr; mais comme toujours, apparemment, ils sont en minorité.

Aujourd’hui : suivi des développements pour N et sa fille (elle arrive dans une heure avec les jumeaux); questions pharmacologiques à discuter avec le médecin autour de la rupture d’approvisionnement de médocs à prendre quotidiennement.

Et toujours, lancinante : la mélodie débutant à 3minutes 30 ou 31 sur l’enregistrement du rondo alla zingarese dans le quatuor No. 1 opus 25 de Brahms.

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The dream was so obvious that I went directly to the news from the outside world. (The dream can be summarized in the sentence pronounced by the one they called the Kalmuk in Tales of Exile : “When there are no traces, I walk anyway.” In the case of the dream, I walked and others did too carrying various stuff we had considered as essentials.

Then, upon waking on a bunch of images and words for a story in the building stage – a bit like the pieces of a puzzle… but one without the image on the box to give an idea on its assembly. So, for the time being, many details on who were those people who found themselves stuck in a valley from which they could not escape and whose survivors subsisted, by hook and by crook almost a century later ?

As for the outside world, what is there to say about it ? Things are lousy, very lousy. Others have more talent that I have to talk about it – Timothy Snyder, André Markowicz, among them. At best, I can share what they write in translation, whenever possible. (Thanks to Jean-Marc Adolphe picking up some of them on les humanités-média.

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A sentence pronounced during the Easter meal by our host – I don’t remember the precise words but the meaning was that France had not done its soul searching following the Occupation, and that, so long as this was the case, the temptation of cowardice and accommodation would always be present. Reading and listening to what is said in the media, this appraisal strikes me as pretty right-on. Some resist, of course; as always, apparently, resisters are in the minority.

Today : follow-up on development for N and her daughter (she’ll be here in an hour with the twins; pharmacological matters to discuss with the doctor concerning the supply disruption in medication to be taken daily.

And ongoing, haunting : the mélodie beginning at 3minutes 30 or 31 on the recording of the rondo alla zingarese in Brahms Quartet No. 1 , opus 25.

4 comments

  1. La France n’a jamais fait son examen de conscience, pour aucune guerre, ni pour les “pacifications” et les opérations de police…)…
    être la Patrie des Droits de l’Homme et garnir périodiquement son Panthéon (une femme par ci, un résistant par là) sont de sacrées trouvailles !

    Merci les Humanités-Médias et pour Schubert.

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