
Rêves à l’image de la journée d’hier – habitations à l’architecture de guingois, terrains vagues avec des constructions encore plus sommaires encore, routes à la lisière entre de nouveaux quartiers résidentiels et la nature encore plus ou moins intacte, routes sur lesquelles je marchais, je marchais, je marchais, constamment avec ce sentiment d’être à la lisière de deux états d’être. Journée en lisière de vies d’autres gens…comment décrire les plus dramatiquement bousillées parmi elles ? Je n’ai ni formation ni vocation de conseillère matrimoniale, et encore moins de psychologue ou de psychiatre; j’ai fait office de quelque chose dans ces eaux-là; j’en reste avec un sentiment de sidération devant la quantité de poison que peut accumuler une relation de couple dans laquelle ne subsiste pas la moindre trace ni d’amour, ni d’amitié, ni d’affection, ou chacun utilise l’autre, et où ne reste plus que la question de comment se débarrasser de cet autre purulent, sans déclencher une avalanche vengeresse. Moi qui pensais offrir seulement des séances de conversation française…
Difficile de se concentrer sur ses propres priorités quand l’orage éclate au-dessus de la tête d’une voisine. J’ose quand même espérer une journée moins imprévisible aujourd’hui.
Mais d’abord : ranger quelques-uns des 16 livres en équilibre instable sur ma table de travail… Pour ce qui est du vaste monde, ce qu’on en sait va mal et tout le monde semble s’accommoder de vies qui doivent ressembler à ces maisons habitées sur le point de s’écrouler, dans le rêve. Jusqu’à ce que la prochaine catastrophe se voit intégrer à l’ordre habituel des choses. Oui, à part ça, madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien…
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Dreams in the image of the day yesterday – houses with lopsided architecture, empty lots with even sketchier buildings, roads bordering new residential developments and the more or less intact wilderness, roads on which I walked, and walked, and walked, constantly aware of being on the border between two states of being. A day spent on the border of other people’s lives …how to describe the more dramatically fucked-up among them ? I have no training nor calling as a marriage counselor, and even less as a psychologist or psychiatrist; I served as something of the kind; I’m left with a feeling of amazement at the quantity of poison that can accumulate in the relationship of a couple where there doesn’t subsist the slightest trace of love, or friendship, or affection, where each one is using the other and where all that remains is the question of how to get rid of that purulent other, without unleashing a vengeful avalanche. There I was thinking all I was offering were sessions of French conversation…
Difficult to concentrate on one’s own priorities when the storm breaks over a neighbor’s head. I dare hope today will be less unpredictable.
But first of all: sort out the precarious piles of some 16 books crowding my work space…As for the big wide world, all we know about it is that things are shitty and that everyone seems to have adjusted to lives resembling the crazy inhabited houses about to tumble down in my dream. Until the next overwhelming catastrophe gets worked into the usual pattern of things. Yes, apart from that, everything’s just as hunky-dory as can be, ma’am.
Like lobsters in the pot. Disait ok.
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that or a viper’s nest, I’m not too sure which. Ugly, that’s a fact.
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