Le rêve se déroulait entièrement en anglais – une rencontre universitaire (un Meet & Greet) avec de nouveaux étudiants venus de pays étrangers qui allaient présenter leurs travaux; l’une des présentations intriguait par son titre In Praise of White Men (Eloge pour les Hommes Blancs); il se buvait une quantité invraisemblable de vodka et quelqu’un était passé chez moi me rapporter un ciré jaune de marin parce qu’il allait pleuvoir des cordes comme dans la chanson de Bob Dylan A Hard Rain’s Gonna Fall.

L’ambiance m’indiquait l’inspiration de ce rêve : la conversation en après-midi avec la Sud-Africaine, me parlant de sa soeur et des conditions catastrophiques à Johannesburg – pauvreté endémique, vols, rapts, violences…and nowhere to go, a-t-elle ajouté (nul part où aller, ai-je corrigé.) In Praise of White Men ? Comprendre : tous ces avantages mutuellement profitables entre un homme blanc en particulier, Vladimir Poutine, et Cyril Ramaphosa.

C’est comme ça. Le monde politique a toujours retenu mon attention (grâce à cette pauvre vieille folle de religieuse qui nous racontait – à nous, gamines de 6, 7 ans – que notre agitation en classe causait la mort de soldats américains en Corée ?) Je ne sais pas, mais je sais que mon premier “héros”, à l’âge de 10 ans, fut un gamin d’à peu près mon âge en couverture de revue – il se battait contre l’invasion russe de la Hongrie en 1956. 

Oui, c’est comme ça.

La question que me posait la femme : si “les choses” se détériorent en Europe, où est-ce que j’irais ? Où irait-elle elle-même ?J’ai répondu qu’on pouvait toujours réfléchir à cela dans ses moments perdus, mais qu’en réalité, on n’avait pas toujours un vaste choix de solutions. Et que, personnellement, je ne pense pas beaucoup en ces termes, mais que je resterais probablement là où je suis – si “les choses” se gâtent ici, elles se gâteront certainement ailleurs aussi. Telle est l’époque dans laquelle nous vivons.

Est-ce que je passe mes journées dans l’angoisse et les tremblements ? Non, pas du tout. Mes rêves me rendent le service de résumer les préoccupations et/ou découvertes du jour; pour le reste, je lis, j’écris, j’observe, je cause, je chante, je ris, je réfléchis… Voilà.

Et j’avance sur la révision de Là où les enfants s’amusent.

*

The dream was entirely in English – a university Meet & Greet with new students from all over the world who would present their work; one of the presentations was intriguing by its title In Praise of White Men; incredible amounts of vodka were being consumed and someone had gone by my place to collect a yellow raincoat like sailors wear because it was going to rain like in the Bob Dylan song A Hard Rain’s Gonna Fall.

The atmosphere of the dream gave away its inspiration : the afternoon conversation with the South African woman talking about her sister and the disastrous situation in Johannesburg – endemic poverty, robberies, kidnappings, violence of every kind…and nowhere to go, she added (which I corrected into nulle part où aller in French). In Praise of White Men ? Translate into the mutually beneficial arrangements between one white man in particular, Vladimir Putin, and Cyril Ramaphosa.

That’s how it goes : the political world has always interested me (thanks to that crazy old nun who admonished us – 6 and 7 year old kids – against fidgeting in class because that caused the death of American soldiers in Korea ?) I don’t know, but I do know that my very first hero, at age 10 was a boy about my age on the cover of a magazine, fighting against the Russian invasion of Hungary in 1956.

Yes, that’s how it goes.

The woman’s question to me was : if “things” deteriorate in Europe, where would I go ? Where would she go ? To which I answered that one could idly think about such situations but that in real circumstances, one doesn’t always have a wide selection of options. And that, personally, I don’t much think in those terms but would probably stay exactly where I am – if “things” blow up here, they’ll certainly blow up elsewhere too. Those are the times in which we happen to live.

Do I spend my days in fear and trembling ? No, not at all. My dreams provide me with the huge service of summarizing the day’s preoccupations and/or discoveries; for the rest, I read, I write, I observe, I talk, I sing, I laugh, I reflect.Voilà.

And I move along on revisions to Where the Children Play.