24 janvier 2024

Est-ce partout comme ça ? Je ne sais pas mais, chose certaine, ici, les gens ont un talent fou pour les tempêtes dans un verre d’eau – force 12 à l’échelle de Beaufort, quasi instantanées et quasi instantanément remplacées par une autre. Et ce talent fou – qui permet d’occulter ou de se distraire de tout ce qui sous-tend l’indignation, est manipulé au maximum par ceux qui tiennent à démolir toute pensée structurée autre que la leur. La leur ? Le pouvoir économique, social, politique leur appartient et ils feront tout pour le garder.

Stéphane Hessel écrivait au sujet de la nécessité de s’indigner. Ça n’avait rien à voir avec ce qui se passe maintenant tous les jours dans une sorte de feu d’artifice désordonné où l’insignifiant domine. Comme de jeter un os dans une meute de chiens et pendant qu’ils se battent, s’occuper de dévaliser les maisons.

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L’animal totem du Republican Party aux Etats-Unis : l’éléphant. Ça me peine pour les éléphants, vraiment, qui méritent bien mieux que cela.

Ce propos résume ce que m’inspire la victoire de Donald Trump hier soir dans le processus menant à faire de lui le candidat à l’élection présidentielle en novembre 2024. L’imbécilité hargneuse et vindicative au pouvoir. Charmante perspective.

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Au cirque hier, je causais avec l’une des participantes qui m’a demandé s’il m’arrivait d’avoir, au moment de m’endormir, des visions de gens et de lieux inconnus, des sortes de “pré-rêves”. Mais… tout le temps lui dis-je, c’est comme si la porte s’ouvrait sur l’état de rêve, et quand cette porte ne s’ouvre pas de cette manière, je sais que je vais mal dormir.  Elle aussi et, d’après elle, tout le monde n’aurait pas cette expérience. Ce matin, je vois qu’elle m’a envoyé la référence à un livre sur ce sujet : Hypnagogia -The Unique State of Consciousness Between Wakefulness and Sleep par un certain Andreas Mavromatis.

(Le temps du rêve de la nuit dernière fut passé dans une sorte de commune où les gens dessinaient, peignaient, écrivaient, chantaient…)

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Is it like this everywhere ? I don’t know but one thing is for sure, here, people have an incredible talent for tempests in a teapot – level 12 on the Beaufort scale, almost instantaneous and almost instantaneously replaced by another. And this incredible talent – that allows for hiding or distracting from what underlies the indignation, gets maximum manipulation by those who want to demolish all structured thought other than their own. Their own? Economic, social, political power is theirs, and they will do everything to hold on to it.

Stéphane Hessel wrote about the necessity of indignation. It had nothing to do with what is going on currently every single day in a kind of disorganized display of fireworks in which the insignificant predominates. Like throwing a bone to a pack of dogs. And while they are fighting over it, proceeding to rob the houses.

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In the United States, the Republican Party’s totem animal is the elephant. It truly grieves me for elephants who deserve much much better.

This summarizes my reaction to Donald Trump’s victory last night, in the process leading to his being the candidate for the presidential election in November 2024. Power handed over to crabbed, surly, vindictive stupidity. What a charming perspective.

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Yesterday at the circus, I was chatting with one of the participants who asked me if it happened that, before falling asleep, I would see unknown people and places, like “pre-dreams”. But…all the time, I told her, it’s as if a door were opening on the dream state and when that door does not open in this way, I know I won’t sleep well. The same is true for her and, according to her, not everyone has this experience. This morning, I see she has sent me the reference to a book on this topic: Hypnagogia -The Unique State of Consciousness Between Wakefulness and Sleep by one Andreas Mavromatis.

(Last night’s dreamtime was spent in a kind of commune where people were drawing, painting, writing, singing…)

2 comments

  1. Je me demande si l’énergie requise pour l‘indignation procure un sentiment d’action comme si à elle seule amenait un changement. .

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    • De ce que j’ai compris du Indignez-vous ! de Hessel, il lui concevait une autre vocation, la voyant comme le déclencheur de l’action, justement. Alors qu’effectivement, dans sa version contemporaine, elle sert davantage d’exutoire, une décharge d’adrénaline à la place d’une impulsion et d’un soutien au fait d’agir. Comme tu dis, le règne du fameux “ils parlèrent, ils considérèrent avoir agi”, si courant dans les réunions de comités ministérielles divers et variés, comme le découvre toute personne ayant travaillé dans ces milieux. Avec les réseaux sociaux, le phénomène est mondial, une fois qu’on a exprimé sa rage…elle se volatilise. Alors qu’elle pourrait fort bien nourrir une action à long terme; mais alors ses manifestations sont souvent plus discrètes sans être moins efficaces, au contraire. Un peu comme un feu de bonnes bûches nourrissant un poële, plutôt qu’une flambée de paille aussitôt éteinte.

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