
C’est un peu comme si un énorme kaléidoscope s’était brisé et que tous les morceaux de verre ou de plastique coloré qu’il contenait partaient à la dérive dans toutes les directions. Le monde, tel que je le concevais, se révélant être complètement autre chose.
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Je relis Beowulf dans la traduction de Seamus Heaney, pour le bénéfice du personnage Moïra. Encore et toujours, ces épopées de batailles, de ripailles et de gloire au sujet de surhommes dévoués au sang et à l’or; encore et toujours ces femmes-trophées, monnaie d’échange et usines à bébés. Encore et encore et encore. Alors ? Quoi de neuf ?
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Ciel d’un gris intégral. Le chat du voisin fait sa promenade sur le haut de la palissade. En ombre chinoise, les branches du plaqueminier portent encore deux feuilles flétries et sept kakis à moitié dévorés par les merles.
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Premiers mots au réveil: la ritournelle “promenons-nous dans le bois pendant que le loup y est pas, si le loup y était, il nous mangerait; le loup, y es-tu ?“
Mais à part ça, comme on dit, ça va.
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It’s a bit as if an enormous kaleidoscope had broken and all the bits of colored glass or plastic in it had started to drift in all directions. the word, as I understood it to be, revealing itself as something else entirely.
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I read Beowulf againl in Seamus Heaney’s translation, for the benefit of the character, Moira. Again and always, one of those epics of battles, feasts and glory about supermen dedicated to blood and gold; again and always, those trophy-women, bargaining chips and baby factories. Again and again and again. So what else is new ?
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First words upon waking: the little ditty about taking a walk in the woods while the wolf is away, because if the wolf was there, he would eat us; wolf, are you there ?
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Sky of a relentless grey. The neighbor’s cat takes a walk on the top of the fence. In silhouette, the branches of the persimmon tree still bear two wilted leaves and seven fruit, half-eaten by the blackbirds.
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But apart from that, as they say, everything’s just fine.