8 juillet 2023

(Elisa Fache, Ours à l’oiseau)

Vers 15h30 vendredi après-midi, un vent chaud s’est mis à souffler en bourrasques et l’horizon s’est plombé. Le spectacle des élèves du cirque en ouverture du festival était prévu sur la place du marché pour 18h45 et, cinq minutes avant, on attendait encore l’autorisation préfectorale pour procéder (en raison, notamment, du risque d’un orage violent.)

L’orage a gentiment attendu la fin du dernier numéro comportant des portées au sol et au tissu aérien pour se déclencher mais on a dû annuler le reste de la soirée (dont le concert). Ainsi va la vie dans les spectacles de rue.

Cela dit, et l’orage n’y étant pour rien, il se dégageait un sentiment tristounet de la scène, au vu des festivals précédents. Aire restreinte sur la place du marché due à la baisse des subventions et du nombre de bénévoles. Public restreint aussi, avec des jeunes (et des moins jeunes) du “quartier” s’amusant à pétarader en mobylettes sur le pourtour de la place pour bien marquer que ce festival n’était pas “le leur” – ça n’est pas faute d’approches de la part des organisateurs, c’est le moins que je puisse en dire. Et, première désolante: présence d’agents de sécurité.

Le ciel semble se dégager. Les spectacles reprennent à 15h30 aujourd’hui. Contre mauvaise fortune, bon coeur, que faire d’autre ?

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L’image en illustration est un cadeau de l’artiste dont j’ai visité l’exposition à Angers la semaine dernière avec mes amis. L’ours à l’oiseau était en vente, encadré, et j’ai immédiatement senti le courant qui passait (mais les sous qui n’auraient pas suivi.) Alors elle en a envoyé la photo à cette amie qui me l’a transmise hier.

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Full fathom five thy father lies… À compter de demain, la rapacité humaine connaîtra une nouvelle date marquant sa monstrueuse démesure: les fonds marins, encore protégés d’exploitation, deviendront ouverts aux demandes d’extraction minière, avec tous les dégâts qui s’ensuivront. Les mots me manquent.

Evidemment que la livraison par les Etats-Unis à l’Ukraine de bombes à sous-munitions me désole. Je peux signer une pétition et réclamer l’accélération de la production de munitions plus “conventionnelles”, plus “acceptables”, peut-être ? Pareille pétition changerait quelque chose aux prises de décision “en hauts lieux” ?

Ai-je souvent l’impression d’être invitée à jouer au palet sur le pont d’un navire piloté vers le néant ? Oui. Je suppose qu’il s’agit d’une constante dans toutes les périodes de déclin des empires.

Ecrire ? Chanter ? C’est à peu près l’étendue de mes capacités.

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Around 3:30 on Friday afternoon, gusts of hot wind started to blow and the horizon turned to lead. The presentation by the students from the circus school opening the festival was scheduled for 6:45 on the market place and, five minutes before showtime, we were still awaiting the prefectoral authorization to proceed (because of the risk of a violent storm, among other reasons.)

The storm kindly waited for the end of the final number involving ground and aerial lifts before breaking but the rest of the evening had to be cancelled (including the concert). Such is life in street performances. Making the best of it is about all you can do.

That said, there was a sad little feeling to the scene, when compared to previous festivals. Smaller space occupied on the market place, due to the lower level of subsidies and of volunteers. Smaller audience also, with young (and not so young) from the “neighborhood” puttering loudly on the edges of the space to demonstrate that this was not “their” festival – and not for lack of approaches by the organizers, that’s the least I can say about it. And a sorry “first”: the presence of security.

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The illustration: a gift from the artist whose exhibition I visited with friends in Angers last week. The bear with bird was framed and on sale and I immediately felt a kinship (but my finances wouldn’t have agreed). So she sent the photo of it to this friend who sent it to me yesterday.

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Full fathom five thy father lies…As of tomorrow, human greed will show a new date marking its monstrous excess: still free of exploitation the sea bed will be open to mining applications. with all the messes that will follow. I am at a loss for words.

Of course, delivery of cluster bombs to Ukraine by the States grieves me. I could sign a petition and demand delivery of “more acceptable” munitions, maybe ? Such a petition would change the decisions taken “in high places” ?

Do I often feel as if called on to play shuffleboard on deck a ship piloted toward oblivion? Yes. I suppose that has been a constant in every period of declining empires.

Writing ? Singing ? That’s about the full extent of my capabilities.

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