Sur facebook et ailleurs, les conneries tout en surface concernant les pillages. Mais, boudu, qu’est-ce qu’on nous fait miroiter à tous, plus aisés comme plus pauvres, si ce n’est pas le dernier smartphone, les baskets comme ceux des millionaires du sport, les fringues, les bagnoles, les trottinettes électriques, les…Impossible d’ouvrir une page sur internet sans subir l’assaut des sollicitations à gogo. Pour parvenir à lire une information, il faut traverser un barrage de gros plans sur des bikinis, des sous-vêtements, des sandales, des bracelets-montres, des…

Et les gamins dont les parents, même en faisant des heures sup’ dans un boulot merdique ne peuvent pas leur payer autre chose que les facsimilés bon marché de tout ça, on leur dit quoi ? “Travaille plus fort à l’école pour te payer un costard cravate plus tard…” Quelqu’un se souvient encore de ce que signifie les mots “plus tard” lorsqu’on a douze, treize ans et que tout se vit dans l’immédiat, les grands désespoirs comme les envolées de bonheur ?

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Soirée d’été chez un couple français. Il y a 40 ans de cela, ils ont acheté une parcelle de presque un hectare. Ils y ont construit leur maison, planté des arbres – tilleuls, oliviers, fruitiers – semé des parterres de fleurs, un “petit” et un “grand” potager, installé une cache à partir de laquelle photographier les oiseaux. Un grand enclos avec poules et moutons. Des hortensias multicolores enveloppent la maison. Les conversations coulent sans heurt dans ce petit Eden, sans laisser la moindre trace. Je rentre chez moi avec un sentiment de grande tristesse devant la fragilité de tant de beauté pendant que des gens détenant des pouvoirs exorbitants discutent à savoir la gravité (ou pas) d’un “accident” nucléaire “mineur” en Ukraine.

Le balancier fou, oscillant de l’énormité des horreurs au regard confiant et amical d’un chien dont le meilleur ami est le chat de la maison.

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On facebook and elsewhere, all the surface bullshit about the looting. But holy maloney, what are we all offered, whether richer or poorer, if not the latest smartphone, sneakers like those of the sports millionaires, cars, electric skooters…In order to manage reading some information, you must cross a barrage of closeups on bikinis, underwear, sandals, watches,…

And the kids whose parents, even after working overtime in their shit jobs can’t afford to buy them anything other than the cheap knock-offs of all that, what do they hear ? “Work harder in school so you can buy yourself a suit and tie later…” Does anyone remember what the word “later” means when you’re twelve, thirteen years old and everything is experienced in the here and now, the deep despairs like the grand flights of happiness ?

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A summer evening with a French couple. Forty years ago, they bought almost 10 000 square meters of land. Built their home there, planted trees – linden, olive, fruit – sowed flowers in landscaped areas, a “small” and a “large” vegetable garden, a blind for bird observation and photography. A large enclosure with chickens and sheep. Multicolored hydrangeas surround the house. Conversations flowed smoothly in this tiny Eden, leaving not a trace behind. I came home with a heavy feeling of sadness over the beauty and all of its fragility while seriously powerful ones discuss how consequential (or not) would be a “minor” nuclear “accident” in Ukraine.

The demented pendulum swaying from the enormity of the horrors and the trusting, friendly eyes of a dog whose best friend is the household cat.