10 novembre 2022

Cahiers-puzzle

Tirée du sommeil à 4h30 par les éternuements (un mystère en soi : où vont-ils au plus profond du sommeil ?). Près de deux heures à écrire dans un des cahiers-puzzle – cahiers dans lequel se retrouvent des bouts de textes griffonnés puis collés, accompagnés d’un développement quelconque, puis transférés dans un récit en cours; ainsi que des notes encore sans port d’attache ou attendant de trouver leur transition vers un récit fictif.

Suivi de deux autres heures de sommeil avant d’entreprendre la journée.

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En Ukraine, les mouvements de troupes se font mystérieux pour les non-initiés. Résultat sur facebook: le taux d’inepties s’accroit d’autant. Je laisse filer dans bien des cas; inutile de nourrir des polémistes qui ne demandent pas mieux que de se faire valoir sans même savoir à qui ils s’adressent, autre qu’à leur image d’eux-mêmes. Je ne bloque pas le monsieur amateur de noms d’oiseaux parce que ses notions péremptoires sur tout, absolument tout, sont une révélation pour quelqu’un de mon espèce qui a tendance à questionner plus qu’à affirmer – ses opinions vont de la supériorité pleine et entière de sa foi catholique sur toute autre croyance ou absence de certitude, le socialisme en tant qu’expression de la présence démoniaque dans le monde, l’absence du sentiment maternel chez une comédienne française dont j’oublie le nom, accompagné bien sûr, de sa définition de la nature du sentiment maternel en question “une mère, c’est comme un arbre, ça se doit d’être toujours là.” Ah bon. (Curieusement, ce genre de personnage se révèle utile en fiction, alors, merci bien à ce monsieur et à ses affirmations si absolues qu’on sent bien le doute qui rôde et cherche la faille par où s’introduire…)

La pile de notes griffonnées se réduit, mais il reste toutes celles inspirées par ce titre intrigant d’un article, Paul Klee, Entre-Mondes, notes que je vais simplement coller pour l’instant, sans commentaires. Enfants, l’entre-monde était représenté par les limbes, ce lieu non-lieu où se retrouvaient les âmes des enfants morts sans baptême. La notion était encore plus difficile à saisir que la brume.

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Post-scriptum: comme ce blog est gratuit, wordpress se permet de l’utiliser pour diffuser de la publicité non-sollicitée. Je prie lecteurs et lectrices d’en ignorer rigoureusement le contenu – en arrêtant le curseur au bon niveau, vous vous épargnez même sa vue. Merci.

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Puzzle notebooks

Pulled out of sleep by sneezing at 4:30 AM (which is in itself a mystery; where does the sneezing go during deep sleep?). Close to two hours of writing in one of the puzzle notebooks – notebooks in which bits of scribbled text get glued with some development or other, before being transferred to an ongoing piece of fiction; along with notes that haven’t found their homeport yet, or still awaiting their transition into some fiction or other.

Followed by two more hours of sleep before taking on the day.

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In Ukraine, troop movements are proving mysterious for the non-initiated. As a result on facebook: the rate of stupidities shows an increase as a direct consequence. I let them go in most cases; no point in feeding polemists wanting nothing other than to make their mark without even knowing to whom they are speaking except to their own self-image. I’m not blocking the gentleman practitioner of bird names because his peremptory views on everything, absolutely everything, are a revelation for someone of my kind who tends to question rather than to affirm – his opinions range from the full and complete superiority of his catholic faith on all other beliefs or absence of certainty, socialism as an expression of the devil’s presence in the world, the absence of maternal feeling in a French actress whose name I forget, accompanied of course, by his definition of the nature of the maternal feeling in question : “A mother is like a tree, it must always be there”. I see. (Oddly enough, this kind of character proves useful in fiction, so thank you very much to this gentleman and to his affirmations so absolutely stated that one can feel how doubt is lurking and seeking the fault through which to enter…)

The pile of scribbled notes is smaller, but I still have all those inspired by the intriguing title of an article, Paul Klee, Entre-Mondes (Paul Klee, In-Between Worlds) which will get glued down for the time being, with nowhere as a development. As a child, the in-between world was represented by limbo, that non-spatial space where were collected the souls of children who had died before being baptized. The notion was even more impossible to grasp than fog.

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