
Le problème – notre problème – c’est que Poutine n’a aucune position de repli. Et on aura beau tenter, à la Macron, de ne pas “l’humilier” , il ne peut pas reculer puisqu’il n’a aucune marge de désescalade, de un; de deux, le sentiment d’humiliation est son carburant de base. Ce qui n’est pas la faute des misérables dégénérés que nous sommes, mais entièrement la faute de son choix de faire du Kremlin la tête d’un régime de corruption, un pays sans aucun mécanisme réel pour assurer une succession hors le choix d’un autre mafieux à la tête du régime; à voir le rythme accéléré des défenestrations chez les oligarches, Poutine est bien conscient que ses marges se rétrécissent et que la proximité des fenêtres ouvertes lui est fortement déconseillée; ce qui n’exclut pas le malheureux écrasement d’un avion le transportant évidemment, mais pour l’heure, sa sécurité fragile repose sur le désordre au sein de ceux qui auraient des vues sur son remplacement. (Comme il est supposé être une sorte de réincarnation du Volodymyr/Valdemar/Vladimir de Kiev, mort en 1015, les tueries ne sont pas prêtes de s’arrêter – la succession de Volodymyr a pris 17 ans à s’effectuer, et ‘exigé’ les massacres fratricides entre 10 de ses fils.)
Hier à Vladivostok devant le public du Forum économique oriental, il n’était pas question pour Poutine de “douce couleur de saphir oriental” comme dans le Purgatoire de Dante, mais d’une démonstration qui se voulait décisive de force, de puissance, de volonté plus forte que l’airain, et cetera. Avec un débit ultra-rapide, en staccato, les mensonges se bousculant à la sortie, à croire que les sanctions imposées à la Russie étaient la meilleure chose qui puisse lui arriver.
Bref, le pour et le contre de l’utilisation d’une arme nucléaire ‘tactique’ fait partie des délibérations à Moscou, à n’en pas douter. Où ? comment ? sous quel prétexte/déni/accusation/défi ? Nul ne sait.
Pendant qu’aux Etats-Unis d’Amérique, l’accumulation des révélations contre Trump de comportements qui enverraient le moindre citoyen lambda en prison pour haute trahison, place tout le système juridique et judiciaire devant la réalité d’un système profondément gangrené par la corruption et la désinformation entourant celui qui fut “le président américain de Poutine” – et demeure toujours sous sa coupe. Les lobotomisés (et ceux qui les lobotomisent) se tiennent prêts à détruire leur propre pays si on touche à un seul des cheveux péroxydés du vieux beau dont la caractéristique fondamentale a toujours été la veulerie logeant tout juste sous l’attitude bravache.
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Et l’Europe ?
“Comme les brebis sortent de leur étable,
une, puis deux, puis trois, et les autres restent,
timides, les yeux et le museau baissés,
et les autres font ce que fait la première…*
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Ah, que de riantes perspectives en ce 8 septembre de l’an 2022 !
*Dante La divine comédie, Le Purgatoire, chant III 79-82, traduction de Jacqueline Risset, GF Flammarion 1988
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The problem – our problem – being that Putin has no fallback. And no matter how we may try to avoid “humiliating” him, as Macron calls it, the man cannot back down since he has no margin in which to de-escalate, for one; for another, humiliation is his basic fuel. Which is not the fault of us contemptible degenerates, but entirely the fault of his choice to make of the Kremlin the head of a regime of corruption, a country with no real mechanism to insure a succession other than the choice of another mafioso at the head of the regime; seeing the accelerated rhythm of defenestrations among oligarchs, Putin is well aware of the fact his margins are narrowing and that proximity to open windows is not recommended in any way; this does not remove the possibility of an unfortunate and disastrous crash of the plane he has boarded but for the time being, his fragile security rests on the disarray among those with an eye to succeeding him. (Since he is supposed to be a kind of reincarnation of Volodymyr/Valdemar/Vladimir of Kiev, who died in 1015, the killings aren’t about to stop – Volodymyr’s succession took 17 years to achieve, and ‘required’ the fratricides between 10 of his sons.)
For Putin yesterday in Vladivostok before members of the Eastern Economic Forum, there was no talk of “dolce color d’oriental zaffiro” as in Dante’s Purgatory; he attempted a display of strength, power, will stronger than iron, etc. Spoken in a super-rapid staccato, the lies tumbled over one another, as if the sanctions imposed on Russia were simply the best thing that could happen to it.
In short, the pros and cons of using a “tactical” nuclear weapon are undoubtedly part of the deliberations in Moscow. Where? How? Using which excuse/denial/accusation/Challenge? No one knows.
Meanwhile in the United States of America, the accumulation of revelations against Trump concerning behaviors that would have sent any average citizen to prison for high treason, place the entire legal and judiciary system in front of the reality of a system deeply gangrened by corruption and disinformation surrounding the one who was “Putin’s American President” – and who remains under his thumb. The lobotomized (and those lobotomizing them) stand ready to destroy their own country if anyone should touch the merest of the bleached hairs on the head of the aged beau whose basic characteristic has always been a sea of spinelessness barely under the surface bravado.
And Europe?
Come le pecorelle escon del chiuso
a una, a due, a tre, e l’altre stanno
timidette atterrando l’occhio de ‘l muso;
e cio che fa la prima, e l’altre fanno,…
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Ah, such cheerful perspectives on this 8th day of September in the year 2022 !