
leur son, leur forme, et l’espace qu’ils creusent et dans lequel l’image/sensation se développent.
ce qui provoque cette réflexion, ce matin, c’est la différence entre les mots qu’on emploie en français lorsqu’on parle de solitude – seul(e), solitaire – et ceux qu’on utilise en anglais – alone, lonely. Il peut s’agir d’une réaction purement subjective de ma part, mais le son s du français me semble mettre l’accent sur l’aspect de séparation de la figure solitaire, alors que la combinaison lon en anglais (peut-être à cause de son association avec des mots tels que long, along…) a une note de nostalgie, quelque chose comme l’appel du huard à l’aurore sur un lac canadien.
Tout ça est bien subjectif, j’en suis bien consciente. Mais, qu’ils racontent des bobards ou des expériences intemporelles, que sont les mots sinon des tentatives pour transmettre une expérience subjective aux autres?
Peut-être que la familiarité avec plus d’une seule langue accroît la conscience de cet espace entre les gouttes. Et peut-être y est-on sensible même lorsqu’on ne comprend pas exactement ce qui est dit, comme dans les chansons dans une langue qu’on ne connaît pas.
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their sound, their shape, and the space they carve out and in which the image/sensation develop.
what drives this reflection, this morning: the difference between the words used in French when speaking of solitude – seul(e), solitaire, and those used in English – alone, lonely. This may be a purely subjective reaction on my part, but the s sound in the French seems to emphasize the separateness aspect of the solitary figure, whereas the lon combination in English (perhaps because of associations with words such as long, along…) carries a note of longing, something like the call of the loon in early morning on a Canadian lake.
All subjective, I’m well aware. But, whether delivering a pack of lies or experiences out of time, what are words if not attempts at conveying a subjective experience to others?
Perhaps being familiar with more than one language increases the awareness of that space in between the raindrops. And perhaps we are sensitive to this even when we don’t understand exactly what is being said, as with songs in a language we don’t know.