
Le mot n’existe pas en français. Amusement ? Joie ? Si vous voulez, mais ça n’est pas ça. En fait, hier, une démonstration canine m’en a rappelé et le sens et la sensation.
Devant chez moi il y a un talus qui descend vers la passerelle traversant la rivière pour passer de la ville basse (ce côté-ci) à la ville haute (de l’autre côté). Un homme est arrivé avec son chien et, au pied du talus, il lui a retiré sa laisse. Aussitôt, le chien s’est précipité pour traverser la passerelle, courir jusqu’au haut de la pente de l’autre côté et de là, se laisser rouler jusqu’en bas…pour ensuite se relever, remonter la pente en courant…et répéter cet exercice que tous les gamins du monde connaissent bien qui ont jamais eu l’occasion de se trouver en haut d’une colline.
Et je l’ai regardé prendre du bon temps gratis et sans faire de mal à personne. Son plaisir m’a fait un bien fou.
Alors, ce matin, à la vue dans les journaux des visages glabres et fermés de nos dirigeants, tous dévorés par le sentiment de leur haute importance, je me suis demandé pourquoi nous sommes assez cons pour leur confier notre sort collectif, comme si l’univers existait pour la plus grande gloire des actionnaires et de leurs fidèles affidés, mieux connus sous les noms d’altesse royale, de président, de ministre ou de général.
Pour l’heure, je reste sur l’image du chien jouant à se rouler jusqu’au bas de la pente, pour voir si elle peut aussi être utile pour quelques personnages fictifs qui commencent à se sentir aussi déprimés que les humains en chair et en os que nous sommes.
illustration: banderolles ne se réclamant d’aucune autre république que celle de la couleur balancée par la brise.
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The word does not exist in French. Amusement? Joy? If you like, but that’s not it. In fact, yesterday, a canine demonstration reminded me of both the sense and sensation of “fun”.
There is a small incline in front of my place that leads to the footbridge crossing the river from the lower town (this side) to the upper town (the other). A man arrived with his dog and at the foot of the incline, he took the animal off his leash. Immediately, the dog dashed across the footbridge, raced up the hill on the other side and let himself roll down to the bottom…only to pick himself up, race back up and start all over again with this exercise every kid in the world knows who has ever found himself at the top of a hill.
And I watched him for a good while, having fun for free without hurting anyone. His pleasure did me a world of good.
So this morning on the news, when I saw all the glum and bleary faces of our leaders, all of them devoured by the sense of their own importance, I asked myself why we are stupid enough to hand over our collective fate to them as if the universe existed for the greater glory of shareholders and of their faithful servants, also known under names such as Royal Highness, President, Minister or General.
For now, I’ll stay with the image of the dog rolling down to the bottom of the hill and see if it just might prove helpful for a few fictional characters as well, since they are starting to feel as put upon as the rest of us, the real-life flesh and blood humans.
illustration: flags claiming no other republic than that of color waving in the breeze.