L’amitié ubérisée –

Le premier service s’appelle Papa; le second, Mon Ami. Le second doit coûter un peu plus cher que le premier parce que, aux Etats-Unis, la frannçay est aussi chic-ma-chère que ze angliche peut l’être en France.

Donc, pour $20 ou pour  $25, les deux vous offrent de 15 à 20 minutes de contact avec un “ami” que le service paie entre $11 et $14 pour passer ce temps avec une vieille schnokesse ou un vieux schnock improductifs (mais il n’est pas dit qu’on ne peut plus en tirer quelque valeur marchande.)

À pleurer ? Oui, et je ne m’en prive pas.  Je préférerais encore raconter mes histoires à mon plafond que de savoir qu’on paie quelqu’un pour m’écouter. Mais voilà, les jeunes doivent travailler, n’est-ce pas ? Il faut bien s’occuper des vieux qui n’ont pas encore eu la courtoisie de déblayer le plancher. Ces vieilles peaux  peuvent encore servir à quelque chose. Le service ne devrait pas tarder à franchir l’Atlantique; déjà le bureau de poste offre aux plus jeunes de payer pour que le facteur s’arrête le temps d’un petit ‘coucou’ chez la petite vieille ou le petit vieux. On les voit sur l’affiche,  le facteur et la petite vieille, souriant de toutes leurs dents ravies, qu’elles soient d’origine ou non (les dents, s’entend).

Ici, on pourrait appeler le service “Petite mamy” ou “Petit papynou” parce que tant qu’à infantiliser et faire sentir aux “vieux” la pleine mesure de leur inutilité, il faut y aller allégrement. De toute façon, on me dit que, ‘de nos jours’, on divorce par sms et on se “désabonne” de toute  information d’un vieux parent qui n’a plus la cote sur facebook, instagram ou que sais-je.

Le rapport avec la photo? Aucun, absolument aucun.* Tout comme le rapport entre l’amitié et ces “services” qui ne manqueront pas d’allécher les facebook/instagram, justement, toujours en mal d’étendre leurs empires financiers.

Je ne me fais aucun souci pour la finance, qui se porte fort bien de cette petite “saignée”  pandémique (il paraîtrait que les ventes de Porsche et les commandes de Ferrari ont augmenté durant la période de confinement. Quand on n’a pas le chic de raconter des histoires à son plafond, il faut bien occuper ses journées à quelque chose…)

* j’aime l’aspect ‘kokopelli’ de l’ombre sur le mur.

Uberized friendship –

The first is called Papa; the second, Mon Ami. The second must be more expensive than the first because, in the States, la frannçay is just as snobberoonish as ze angliche can be in France.

So for $20 or  $25, both offer a  15 to 20 minute contact with a “friend” the service pays between  $11 and $14 to spend the time with an old-timer (who may be unproductive but that doesn’t mean you can’t still extract some market value out of him or her).

Enough to make you cry? Yes, and I’m not restraining myself. I would still rather talk to my ceiling than know someone is being paid to listen. But there you are, youth must work, yes? And those old biddies that haven’t had the common courtesy to clear out yet can still be useful for something. The service should soon cross the Atlantic; already, the post office over here offers young people to have the postman drop a quick peek-a-boo on their oldster, for a fee. You see them on the poster, the postman and the little old lady, smiling with all their delighted teeth (be they the native ones or not – the teeth, I mean).

Over here, they could call the service “Little mamy” or “Little papypooh” because while you’re infantilizing them you may as well let the old folks know how thoroughly useless they are. No point in holding back. Anyway, I’m told that “these days”, people divorce by texting and “unsubscribe” from further news from an old parent who no longer rates on facebook, instagram, or what have you.

The relationship with the photo? None, absolutely none.*  Just as the relationship between friendship and  “services” that will surely whet the appetite of the facebook/instagram crowd, always searching to spread their financial empires.

I have no worries for the financial world; it seems to be doing just fine after this little pandemic “bloodletting” (apparently sales of Porsches and orders for Ferraris were on the uptick during the confinement. When you don’t have the knack for telling your stories to the ceiling, you have to spend you days doing something...)

*I like the ‘kokopelli’ aspect to the shadow on the wall.