
Du carton ? Quoique… –
Profondes réflexions ici, aujourd’hui.
Bien sûr, les petits carnets contenant un ou deux poèmes d’archy et méhitabel et leur traduction en français seront en nombres très limités, je dirais même quasi confidentiel. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas réfléchir à la mise en page et à la couverture.
Or, du carton, j’en ai beaucoup, de différentes épaisseurs, et du papier kraft aussi. Les deux me paraissent appropriés pour les écrits d’une blatte et les confidences de sa copine la chatte de gouttière.
Mais voilà : il paraîtrait que les blattes adorent le carton. J’ai beau me dire qu’archy* n’est pas une blatte comme les autres puisqu’il possède l’âme d’un versificateur spécialiste du vers libre, il n’empêche que, question nourriture, il semble bien se nourrir comme les autres insectes de son espèce. N’est-ce pas tenter le diable que de confier ses écrits à une couverture en carton ? (Pour ce qui est de la chatte mehitabel, le sujet est clos: non, elle n’aura pas droit à une couverture en peau de saumon récupérée dans les ordures du voisin, quel que soit le nombre de pots à confiture vides qu’elle fracassera dans ma cour. Comme aimait à le dire un certain sapeur camember de la même époque que ces deux-là: il y a des limites qu’on ne saurait franchir sans les dépasser.)
La réflexion se poursuit.
*don marquis archy and mehitabel, anchor books 1990
Cardboard? Although… –
Deep reflections here, today.
Of course, the small notebooks containing one or two archy and mehitabel* poems and their French translations will be in a very limited edition – not to call it a confidential one. This is no reason not to give profound thought to the layout and covers.
It so happens that I have a lot of cardboard of different thicknesses and lots of brown wrapping paper also. Both strike me as appropriate materials for the writings of a cockroach and the confidences from his buddy the alley cat.
But here’s the rub: apparently, cockroaches adore cardboard. Even if I tell myself archy is not your average cockroach since he possesses the soul of a free verse poet, when it comes to food, he has the same feeding habits as other insects of his species. Isn’t this tempting the devil by entrusting his writings to a cardboard cover? (As for mehitabel the cat, the subject is closed: no, she will not be entitled to the salmon skin she recuperated in the neighbor’s trash, no matter how many more empty jam jars she smashes in my back yard. As one French cartoon firefighter from the same time period as these two liked to say: there are limits one cannot go beyond without trespassing on them.)
The reflection continues.
*don marquis archy and mehitabel, anchor books 1990