Rêves : Il était philatéliste comme elle, aussi l’avait-elle payé avec quatre timbres rares, il léchait délicatement le coin de l’un d’eux et la regardait, l’air impressionné, “oui,” disait-elle, ” l’un de ceux fabriqués avec la colle du début de l’année, les plus rares de tous.”; puis, je me promenais avec quelqu’un en provenance de l’ Inde, ils se ressemblaient tous à mon oeil d’Occidentale, mais non, me disait l’Indien qui m’accompagnait, il me remettait le discours que je devais prononcer en saluant les différentes “nations” à l’intérieur du pays, m’expliquant des différences et des distinctions tellement subtiles que je ne les voyais pas du tout; puis j’anime un atelier d’écriture, une femme s’y présente, couteau à la main, déterminée à me tuer et en m’accusant de tous les crimes de la terre, on parvient à la maîtriser, je lui chante qu’elle sera toujours mon amie, mais certainement pas le parti auquel elle adhère, une fois qu’elle est maîtrisée, une participante à l’atelier m’apprend en sanglotant que “Solange est morte”, je ne me souviens pas de qui était Solange, la séance se termine, je demande aux participants de dire ce qu’ils en ont pensé, deux des participantes créent un sketch de deux policiers chantant un commentaire sur la séance,

qui se transforme en chant choral tiré de l’Oratorio de Noël de Bach lorsque je m’éveille.

*

La séquence sur l’Inde me rappelle une promenade au bord du lac, à Genève, avec un délégué d’un des syndicats de comédiens indiens, présent à la séance de l’OMPI sur les droits voisins à laquelle j’assistais, déléguée dans les années ’90 par l’Union des Artistes (francophones) du Canada. Il me demandait de lui expliquer le conflit entre anglophones et francophones dans mon pays…avant de tenter de m’expliquer les quelques 700 langues et parlers régionaux dans son pays, et les défis insurmontables entre groupes se réclamant de telle ou telle appartenance.

*

Je consulte les statistiques de ce blog, Apparemment, deux visiteurs canadiens auraient consulté des pages pour le mois de novembre 2020. Salutations aux anonymes, j’espère qu’ils ou elles ont trouvé ce qu’ils cherchaient.

Personnellement, hier soir, je feuilletais le carnet “Sans ordre chronologique” où je suis tombé sur ce qui me sert d’illustration aujourd’hui. Au-delà de l’ironie intentionnelle du fondateur du parti, Jacques Ferron, l’image d’un rhinocéros carapaçonné dans ses plaques de protection représente assez bien la notion d’une démocratie dite représentative, une fois que les dits représentants ne représentent plus d’autres intérêts que ceux des bienfaiteurs qui les financent. Quant au dernier rhinocéros blanc du nord, mâle, il est mort au Kenya, laissant deux femelles encore en vie, et une réserve de sperme dont on espère tirer ses descendants.

D’une certaine façon, nous en sommes là, ces jours-ci. Ici, tant que le président s’imaginera pouvoir voltiger sur les merveilles des nombreux réacteurs et sous-marins nucléaires du pays, il nous maintiendra tous dans la dépendance absolue …à l’uranium provenant de Russie. Chose qu’il se garde bien de proclamer haut et fort lorsqu’il annonce à nouveau son intention de converser avec le maître du Kremlin…qui le lui rappelle certainement. Realpolitik, qu’ils disent.

Je continue le récit de l’ingénieur des collines dans L’Horloger des Brumes. Parfois j’avance de quelques mots, parfois d’un paragraphe ou deux. Etant sourd, c’est un rêveur, au fond, il pense en images et en sensations corporelles.

*

Dreams: He was a stamp collector as she was, so she had paid him with four rare stamps, he delicately licked the corner of one and looked at her, impressed, “yes”, she said, “one of the ones made with the glue in the beginning of the year, the rarest of all”; then, I was walking with someone in India, they all looked the same to my Occidental’s eye, but no, said the Indian walking with me, he gave me the speech I was to deliver and explained distinctions so subtle that I couldn’t see them at all; then I was leading a writing workshop, a woman had shown up knife in hand, determined to kill me and accusing me of every possible crime on earth, people managed to control her, I sang to her that she would always be my friend, but certainly not the Party to which she belonged, once she had been subdued, one of the workshop participants sobbed while telling me that “Solange had died”, I couldn’t remember who Solange was, the session ended, I asked the participants to say what they had thought of it, two of them improvised a sketch about two policemen singing their comments on the session,

that transformed into one of the choral songs in Bach’s Christmas Oratorio when I woke up.

*

The sequence on India reminds me on a walk along the lake in Geneva, with a delegate from one of the Indian actors’ unions attending a WIPO session to which I had been sent in the ’90s by Union des Artistes, the union of French-speaking actors in Canada. He was asking me to explain to him the conflict between English and French speakers in my country…prior to attempting to make me understand about some 700 languages and local speeches in his country, and the insurmountable obstacles of groups claiming their affinity with one or the other of these groups.

*

I have a look at the statistics on this blog. Apparently, two Canadian visitors consulted pages from the month of November 2020. Greetings to the anonymous, I hope they found what they were looking for.

Personally, last night, I was leafing through the notebook titled “In no chronological order”, where I came across what I was using as an illustration today. Beyond the intentional irony of the founder of the party, Jacque Ferron, (who was referred to as “The Eminence of the Great Horn” and the party’s slogan was “Onward to victory, defeat after defeat“), the image of a rhinoceros encased in its protective plates is a pretty good illustration of the notion of democracies said to be representative, once said elected representatives no longer represent any other interests than those of their benefactors. As for the last white rhino of the North, male, he died in Kenya, leaving two females still alive, and a supply of sperm some hope to draw descendants from.

In a way, that’s where we stand, these days. Over here, as long as the president imagines he can flit about on the marvels of the many nuclear power plants and submarines owned by this country, he will keep us all in total dependency to …the uranium coming from Russia. This is something he chooses not to proclaim loud and clear when he speaks of his renewed intention to converse with the master of the Kremlin…who certainly reminds him of the fact. Realpolitk and all that.

I pursue the story of the engineer of the hills in L’Horloger des Brumes. Sometimes, I move forward by a few words, sometimes by a paragraph or two. Bottom line, he’s a dreamer at heart, being deaf, he thinks in images and bodily sensations.