7 décembre 2025

Rêves : ouf ! quel ménage avant la visite de la famille royale ! Puis, un autre rêve de ménage, cette fois au niveau d’une ville d’où un individu aux allures d’haltérophile me reconduisait chez-moi à la maison que j’habitais à la campagne au Québec, où on me disait que les tomates de tante Ann étaient prêtes à récolter, je partais m’en occuper, je voyais un champ de tomates mais je n’étais pas certaine que c’était les siennes alors je poursuivais ma route et me retrouvais dans un restaurant immense et bondée, à travers lequel j’errais, à la recherche de la sortie pour aller récolter les tomates de tante Ann.

Tout ce que je peux en dire c’est que Ann, une des soeurs de ma mère, était ma tante préférée et qu’elle m’avait dit un jour, en me confiant le balais chez-elle : “quoi que tu fasses, fais-le au mieux de tes capacités”. C’est elle aussi, grande bénévole auprès des non-voyants, qui disait que les bénévoles donnaient aux autres ce qu’ils avaient de plus précieux : leur temps.

Mais je me suis réveillée en pensant à Avi Sagi, un philosophe religieux israélien dont je ne connaissais même pas l’existence avant hier. J’ai fait sa connaissance par un article dans Haaretz. Article intitulé Why Despair has Power, according to the Israeli Philosopher who wrote the book on Hope (Pourquoi le désespoir est puissant, selon le philosophe israélien qui a rédigé le livre sur l’espoir).

Avi Sagi est croyant et pratiquant, ce que je ne suis d’aucune façon. Mais ce qu’il écrit au sujet des multiples formes de désespoir ressenti par ses concitoyens prend tout son sens justement, lorsqu’on lit qu’il a dû changer de synagogue où prier parce que celle qu’il fréquentait lui interdisait la lecture des textes en raison de ses opinions. Notamment, le fait qu’il affirmait que la recherche du sens au sein du désespoir correspondait au devoir moral du “tikkun” hébreu (mot qui signifie réparation.) La recherche “des moments de clarté et de lucidité dans lesquels découvrir son propre rôle et sa responsabilité“.Et puis les dévots à son ancienne synagogue n’appréciaient pas qu’il leur rappelle que les textes disaient clairement que Dieu avait créé tous les humains, pas seulement les Juifs. “Je ne crois pas avoir le droit de dire à quelqu’un de ne pas désespérer. Une personne qui ne désespère pas ne recherche pas l’élément correcteur. Le désespoir fait partie de la diversité humaine. Nous ne sommes pas des créatures automatiques, nous ne sommes pas l’IA…Nous traversons des temps difficiles et sommes sujets à des attaques de douleur où tout s’arrête et nous peinons à respirer. Le défi étant de transformer le chagrin et le désespoir en une existence ayant du sens.”

Connaissant les immenses malheurs que ma tante Ann a dû subir dans sa vie, je comprends mieux le lien entre le rêve et les paroles d’un philosophe religieux israélien. Le courant passe ailleurs que par la religion, clairement.

Je n’ai pas la moindre idée de ce que représente ce champs de tomates qu’à ma connaissance Ann n’a jamais cultivées. Mais la première image qui m’est venue à l’esprit, c’est celle que j’ai mise en illustration, ci-haut.

*

Dreams: wow! such a housecleaning prior to the royal family’s visit! Then, another dream of cleaning, this time at the level of a town where a man who looked like a weightlifter drove me home to the house where I lived in the Quebéc countryside where I was told aunt Ann’s tomatoes were ready for picking, I took off to take care of it, saw a field full of tomatoes but I wasn’t sure they were hers, so I walked on and found myself in a huge restaurant packed with people, through which I wandered looking for the exit so I could go pick aunt Ann’s tomatoes.

All I can say about it is that Ann, one of my mother’s sisters, was my favorite aunt had said to me one days as she handed me the broom at her house: “whatever you do, do it to the best of your abilities”. She was also a great volunteer for sight-deprived people who said that volunteers gave away their most precious belonging : their time.

But I woke up thinking about Avi Sagi, an Israeli religious philosopher I knew nothing about until yesterday. I made his acquaintance through an article in Haaretz. Article titled Why Despair has Power, according to the Israeli Philosopher who wrote the book on Hope.

Avi Sagi is a believer and practices his religion’s teachings, I am nothing like him in that regard. But what he writes concerning the many forms of despair experienced by his fellow citizens takes on its full meaning precisely when I read he had to change to another synagogue where to pray because the one he attended forbade him the reading of the texts because of his opinions. notably, the fact he said that the search for meaning in the midst of despair amounted to the moral duty of “tikkun” (Hebrew word meaning repair). The search for “moments of clarity and lucidity in which you grasp your role and your responsibility.” Besides, the devout ones at his former synagogue did not appreciate his reminding them that the texts clearly said God had created all humans, not only Jews. “I don’t think I have the right to ask someone not to despair. A person who does not despair also does not seek correction. Despair is part of human diversity. We’re not automatic creatures, we’re not AI. We bear all the pain and dread of human life. These are difficult days, and we are subject to attacks of grief that bring everything to a halt and leave us no air to breathe. The challenge is to transform a life in which pain and despair exist into a life of meaning.”

Knowing the huge sorrows that marked my aunt Ann’s life, I better understand the link between the dream and the words of an Israéli religious philosopher. The current runs elsewhere than through religion, clearly.

I don’t have the foggiest idea of what the field of tomatoes represents, to my knowledge, Ann never grew any. But the first image that came to mind is the one that serves as illustration, above.

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