Je m’éveille au milieu de la nuit d’un rêve dans lequel je suis à l’intérieur d’une usine où des femmes fabriquent des munitions, les journées sont longues et la tension monte avec la fatigue qui risque de causer un faux mouvement aux conséquences catastrophiques, je suis debout à côté d’une femme, elle tient la munition dans la main gauche appuyée contre la table, il lui reste à visser le capuchon avec la main droite, en évitant le moindre heurt, je voudrais tant l’aider mais un geste de ma part risquerait de tout foutre en l’air, littéralement.

Longue, très longue réflexion sur les histoires de famille qui tournent mal. Dans le meilleur des cas, parents et enfants ont des tempéraments compatibles, il n’y a rien pour le garantir. Quand ça n’est pas le cas, tout et rien ont le pouvoir de déclencher une nouvelle explosion. Je ne sais pas qui lui aurait “convenu” comme mère, de toute évidence, la personne que je suis ne lui convient pas et à cela, je ne peux plus rien. C’est très pénible de voir chaque geste, chaque parole, transformés en “preuve” d’une sorte de méchanceté intrinsèque dirigée contre elle. C’est cauchemardesque, en fait.

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Je me recouche, me rendors . Cette fois, je rêve que je suis à la mairie de Londres à une conférence internationale organisée par une association de femmes africaines venues de tous les pays et portant la coiffe en tissu coloré – rouge, jaune, vert – du groupe, deux d’entre elles se précipitent vers moi comme si elles me connaissaient, je chante le bel hyme du groupe avec elles, une femme blanche déclare avoir découvert cette association grâce à moi, puis une autre blanche m’approche, qui ressemble à Hillary Clinton et porte une tenue haute-couture dont les manches rigides ressemblent à des ailes – représentante de l’aréopage, apparemment – elle me tend un fanion portant une photo et m’ordonne d’aller m’enquérir du nom de la personne qui a conçu ce “concept visuel”, je pars à pied, je marche, je marche, je marche, je me retrouve à la hauteur de la rue Greene à Westmount lorsque je me rends compte que j’en ai encore pour des kilomètres sans même savoir à qui je dois m’adresser, alors, je repars dans la direction d’où je suis venue mais pour atteindre ma destination je dois escalader une structure brinquebalante qui menace de s’effondrer et je me réveille…avec les yeux qui brûlent, le nez qui coule et reprise violente des éternuements.

Craziness. Première pensée pour Tony Blair, l’ancien premier ministre britannique – un article dans Haaretz ? The Kyiv Independent ? hier, le désignait comme le factotum de l’odieux Jared Kushner dans le désastre de Gaza? Le pire, c’est que je n’y vois rien d’étonnant.

Allez. Je ressors les Contes d’exil. Au fond, peut-être étais-je l’écrivaine que d’un seul livre qui m’importait vraiment ? C’est possible. Salutations affectueuses à la Kalmouke.

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I wake up in the middle of the night from a dream in which I’m inside a factory where women are making ammunitions, the days are long and the tension increases as fatigue risks causing an awkward movement with catastrophic consequences, I’m standing next to a woman, she holds the ammunition in her left hand resting against the table, all that’s left for her to do is to screw on the cap with the right hand, avoiding the slightest jolt, I would so much like to help her but a gesture on my part would risk to blow everything up, literally.

Long, very long reflection on family stories that don’t turn out well. In the best of cases, parents and children have compatible temperaments, but there’s nothing to guarantee this. When that is not the case, anything and everything can set off a fresh explosion. I don’t know who would have “suited” her as a mother, clearly, the personn I am does not suit her and there’s not a thing I can do about that. It’s awfully painful to see every gesture, every word, transformed into “proof” of a kind of intrinsic evil aimed at her. It’s nightmarish, in fact.

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I get back in bed, go back to sleep. This time, I dream that I’m in City Hall in London at an intenrational conference organized by an association of African women who have come for all over the world wearing the association’s distinctive colored cloth head covering – red, yellow, green – two of them rush toward me as if they knew me, I sing the group’s beautiful hymn with them, a white woman declares I was the one who had her discover this association, then another white woman approaches, she resembles Hillary Clinton and wears some haute-couture item with rigid sleeves that look like wings – the representative of some distinguished assembly, apparently – she hands me a pennant bearing a photograph and orders me to enquire as to the name of the person who conceived this “visual concept”, I take off on foot, I walk, I walk, I walk until I’m at the corner of Greene Street in Westmount when I realize I still have kilometers to go without knowing who I should be addressing, so I turn back to the direction I was coming from but in order to reach my destintation, I must climb up a wobbly structure that threatens to collapse, and I wake up …to burning eyes, a runny nose anda fresh bout of explosive sneezes.

Craziness. First thought is for Tony Blair, the former British Prime Minister – was it in an article by Haaretz ? The Kyiv Independent ? yesterday, that designated him as creepy Jared Kushner’s factotum in the Gaza mess? The worst part being I saw nothing astonishing about it.

All right. I pull out Contes d’exil. Bottom line, perhaps I was the writer of a single book that truly mattered to me. It’s a possibility. Friendly greetings to the Kalmuk woman.