
D’abord, je rétablissais la vérité au sujet d’un paquet de mensonges publiés dans les journaux; ensuite, je ré-écrivais une scène dans laquelle un vieux schnock refusait une offre amicale d’un voisin (le vieux schnock ne changeait pas d’attitude pour autant); puis, dans une ferme en face de chez-moi, je débitais un masse de viande qui allait se perdre, je fabriquais le panneau de bois sur laquelle je la mettais à sécher et je repartais avec la part qu’on me laissait pour mon travail, et un vélo fabriqué de mes mains.
Au réveil, la chanson de Félix Leclerc, Tirelou, qui m’était revenue hier pendant l’atelier d’écriture. “Je suis affligé d’une grande peine, TIrelou, couche-toi dans ton lit, les poings sur la tête, je n’ai pas de lit pas de tête, vas-t-en à Paris ou casse des cailloux, mais ne gâche pas ma semaine. J’étais Paris y’a deux ans à peine, Tirelou, près de Notre-Dame, as-tu vu l’ami, le front bourré de connaissances, tant de mots sortaient de sa bouche à lui qu’il me fit perdre contenance...” et le reste. Mais ce sont ces deux premiers couplets dont je me souviens.
Intense, hier. Après les trois heures de l’atelier, deux heures d’éléments fonctionnels dans le métier de clown. Dont les leçons les plus importantes, pour moi, des exercices réalisés avec les 5 autres participants, portent sur la netteté de l’intention qu’on souhaite communiquer au public, netteté traduite par le jeu des expressions, des gestes et des déplacements sur la scène. Trop brouille le message, pas assez ne provoque pas le rire.
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Et puis, Der Leiermann de Schubert, le dernier lied du Voyage d’hiver. Le vieil homme, pieds nus dans le froid de l’hiver jouant de la vielle à roue du mieux qu’il le peut, que personne n’écoute. Le voyageur, en fin de route, lui demandant s’il peut aller avec lui, et si le vieil homme jouera sa chanson sur sa vielle à roue.
Le tout ayant un lien quelconque avec le géant sourd dans L’Horloger.
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First, I re-established the truth on a whole lot of lies published in the papers; then I re-wrote a scene in which an old fart refused a friendly offer by a neighbor (the old fart didn’t change his attitude for all that); after which, in a farm facing my place, I diced and sliced a bunch of meat that would have been lost, I prepared the wood panel on which to let it dry and left with the share I’d received for my work, and a bicycle I’d made with my own hands.
Upon waking, the song Tirelou by Félix Leclerc, that came back to me yesterday during the writing workshop. “I’m afflicted by a great sorrow, TIrelou, go off to Paris or lie in your bed with fists on your head or go break some rocks, but don’t come here wasting my week, I was in Paris two years ago, Tirelou, near Notre-Dame did you the friend with a head full of knowledge, so many words came out of his mouth that he made me lose my composure...” and on. But these first two verses were the ones I recalled.
Intense, yesterday. After three hours at the workshop, two hours of functional elements in the clowning business. Including important lessons, to my mind, from the exercises carried out with the 5 other players in attendance, dealing with the clarity of intent one wishes to communicate to the public, clarity translating into the expressions, gestures and moves across the stage. Too much muddles the message, not enough does not trigger laughter.
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And then, Der Leiermann , the final lied in Schubert’s Wintereisse. The old man, barefoot in the snow, playing his hurdy-gurdy as best he can, with no one listening. The traveller at the end of his journey, asking if he can go with him, and if the old man will play his song on his hurdy-gurdy.
All this having something to do with the deaf giant in L’Horloger.