“Lames de fond“, oeuvre d’un artiste dont Naz ne se souvenait pas du nom — “Groundswells” work by an artist whose name Naz couldn’t remember

Rêve : Physiquement, elle ressemblait à Zehra avec cette chevelure noire, épaisse, crêpue, soyeuse, mais ça n’était pas elle, elle avait écrit un livre dont le titre était Et d’un geste, tu construis une tour, il coûtait 9 $ ou € , je demandais si je pouvais lui en acheter une copie, “si tu veux”, disait-elle, paraissant gênée, j’en ouvrais une copie au hasard, il était question d’artisans dont l’un avait des gestes si précis qu’un seul de ses mouvements suffisait pour fermer une porte récalcitrante, par exemple, et lorsqu’il entrait dans une pièce, tous les oiseaux en cage qui s’y trouvaient se mettaient à chanter à pleine voix, comme s’ils étaient en pleine forêt, “ramage tapage”, disait-il et les sons étaient vraiment comme du feuillage fortement agité par le vent.

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Les nouvelles : comme lors de sa dernière hospitalisation, elle a demandé à la cour d’ordonner d’être relâchée et de ne pas être tenue de suivre un traitement. Cette fois, la cour a donné raison aux médecins traitants — la décision porte sur 12 mois durant lesquels elle devra se plier à un traitement médicamenteux/psychiatrique/psychosocial, y compris après que les médecins auront jugé qu’elle peut quitter l’hôpital. Le jugement précise le nom du médicament, un anti-psychotique. C’en est un utilisé dans le traitement de la schizophrénie et dont les effets secondaires peuvent être très lourds.

C’est la première fois qu’on évoque la schizophrénie dans son cas. Je peux le comprendre, vu la coupure totale avec la réalité commune qu’elle manifeste, il n’empêche que les seules méthodes de traitement connues ont des conséquences énormes sur la personnalité. Je ne peux rien d’autre que d’écrire au médecin dont le nom apparaît dans la décision. A savoir s’il lira ce que j’écris, je n’en ai aucune idée, je ne demande rien, je ne fais que fournir des éléments biographiques qui pourraient éclairer les personnes responsables de son traitement. Pour ce qui est du crève-coeur personnel, je ne vois pas qu’il y ait grand chose à en dire si ce n’est qu’on ne fait pas des enfants pour les voir détruits de quelque façon que ce soit.

Ecrire est très difficile en ce moment, autre que pour des réflexions de type journal personnel qu’on partagerait peut-être avec des amis très proches, s’ils étaient à proximité.

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Dream: Physically, she looked like Zehra with that same black hair, thick, crinkly, satiny, but it wasn’t her, she had written a book the title of which was And with one gesture, you build a tower, it cost 9 $ or €, I asked if I could buy a copy, “if you like”, she said, looking embarrassed, I opened a copy at random, it was about craftsmen and women including one whose movements were so precise that with only one movement he could shut a door that resisted, for example, and when he entered a room, all the birds in their cages broke into full-throated singing, as if they were in a forest, “ramage tapage” (warbling, racket) he would say and the sounds were truly like those of a strong rustling of the wind through leaves.

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The news : as with her previous hospitalization, she requested that the court order her release without being forced to follow a treatment. This time, the tribunal agreed with the medical doctors — the decision runs for 12 months during which she will have to follow a protocol including medical/psychiatric and psychological features, including after her release from the hospital which will occur when the doctors deem she is ready. The ruling specifies the name of the anti-psychotic to be used. It is one used in the control of schizophrenia, with side effects that can be very severe.

This is the first time that schizophrenia is evoked in her case. I can understand, seeing her total break with shared reality, still, the only known methods used to treat it have huge consequences on the personality. There is nothing I can do other than to write to the doctor whose name appears in the decision. Whether he will read what I write, I can’t say, I’m not asking him for anything, only providing biographical elements that may help the ones treating her understand her better. As for the personal heartbreak, I don’t think there’s much else to say about it, other than the fact no one brings children into the world in order to see them destroyed, one way or another.

Writing is very difficult at the moment, other than diary-type musings of things one might share with very close friends if they were here.