5 novembre 2025

(page tirée des notes de Sophie dans L’Horloger des Brumes)

Des rêves de la nuit, me reste celui-ci : je regardais un programme de télévision — style Arte — avec ma soeur cadette dans lequel il était question d’un généticien indien qui avait créé un taureau à tête de tigre, dans un endroit montagneux et désertique de l’Inde, on voyait un troupeau de milliers de vaches dirigées vers un temple où elles seraient inséminées avec la semence de cet hybride, je me demandais comment elles feraient pour se nourrir avec une dentition de carnassier.

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Après relance, j’obtiens une réponse concernant le suivi médical de ma fille à Montréal : le tribunal a jugé que ce suivi – médical, psychiatrique et psycho-social — était justifié et devrait être poursuivi après sa sortie. La décision courant sur une période de 12 mois, elle serait donc libérée d’hospitalisation lorsqu’elle se conformera à ce traitement.

Traitement qui n’est pas agréable, je n’en doute nullement, et auquel certains bi-polaires s’opposent parce qu’il les prive des périodes d’exaltation irresponsable qui doivent être enivrantes, j’en conviens. Ce fut le cas de la soeur cadette en question, avec des incidents mémorables, mettant sa propre vie et celle des autres en danger. J’espère que ma fille reprendra contact avec les aspects de la réalité qui nous sont communs même si, j’en conviens, ils sont certainement bien moins jouissifs que les échappées dans des illusions de toute-puissance comme celles qui s’emparent d’elle dans ses apothéoses délirantes. Et franchement, je n’aurais aucune objection à ne plus être accusée de crimes invraisemblables contre sa personne. Les cauchemars de la réalité suffisent largement et je préfère – oh combien ! – sa compagnie lorsqu’elle ne développe pas un répertoire d’injures avilissantes à mon endroit.

Notre défi collectif étant de parvenir à se débrouiller lorsque “le système” vrille et devient de plus en plus insensé à chaque jour qui passe. Je ne sais pas comment les hyper-riches et leurs serviteurs s’imaginent qu’ils vont éviter un effondrement encore plus explosif que celui de 2008, en jouant à des jeux exploitant les risques et du dollar et de la crypto-monnaie, tout en privant de plus en plus de personnes de la capacité à se nourrir, sans parler du paiement de leur loyer et de leurs autres obligations. Transformer la Maison Blanche en Shangri-La pour les puissants ne suffira pas.

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Of the dreams of the night, this one remains : I was watching a tv program — of the Arte style — with my middle sister in which there was mention of an Indian genetics scientist who had created a bull with a tiger’s head, in a mountainous and desert-like part of India, we watched as a herd of thousands of cows was directed toward a temple where they would be inseminated with the seed of this hybrid, I was asking myself how they would manage to feed themselves with the teeth of a carnivore.

After a reminder, I obtain the following answer concerning my daughter’s medical tratement in Montreal: the court decreed that this treatment – medical, psychiatric and psycho-social – was justified and was to be maintained after her release. The decision applies to the next 12 months, she would thus be released from the hospital if she accepts this treatment.

A treatment that is not pleasant, I don’t doubt it for a second and to which many bi-polars object because it takes away their periods of irresponsible exaltation that must be intoxicating, I’m sure. This was the case with the sister in question, with memorable incidents that put her own life and that of others at risk. I hope my daughter will recover her contact with the common reality we all share even if, I know, that reality is often much less exhilirating than the escapes into illusions of total power like those that take hold of her in her delirious apotheoses. And, frankly, I wouldn’t mind no longer being accused of outlandish crimes against her person. The nightmares from real life are largely sufficient. And I much prefer her company — and how! — when she’s not busy developing a repertoire of degrading accusations against me.

Our shared challenge being managing to cope when “the system” goes awry and makes less and less sense with every passing day. I don’t know how the uber-rich and their servants imagine they can avoid a more explosive crash than the one of 2008, playing the risk-exploiting games based on both dollars and crypto currency as they do, while depriving more and more people of the capacity to feed themselves, let alone pay their rent and other obligations. Transforming the White House into a Shangri-La for the powerful won’t be sufficient.

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