
Je dors, je dors, je dors, avec tellement de rêves que la matinée ne suffirait pas pour les raconter. Tant de lieux, de visages, de rencontres, de situations inattendues. Pour l’heure, je vais juste espérer que les résultats du labo arriveront aujourd’hui puisqu’ils sont requis pour l’IRM de demain (raison pour laquelle je voulais aller au labo lundi quand on a oublié de venir me chercher.) *reçus, fiouf, je pars faire les photocopies.
Je relis La Course de Mikhaïl Boulgakov dans la traduction d’André Markowicz. Hier soir, j’ai posé le livre juste avant le 5e rêve, les didascalies débutent par les mots : “Une symphonie étrange. On chante des refrains turcs, puis vient s’y mêler la chanson russe “Les Adieux” puis les sanglots des marchands de rue, les grondements des tramways.” Et puis, hier au cirque après le labo, celle qui est clown de rue de profession et qui m’avait demandé une copie des Contes d’Exil m’a dit à quel point elle était prise par les personnages dans ces récits, alors tout ça suffit sans doute pour expliquer le foisonnement des rêves de cette nuit.
Ah oui, en plus de la lecture sur la montée en puissance de l’entreprise Nvidia dont les milliards de puces électroniques forment le “tissu neuronal” des IA. (Soit dit en passant, ce nom de Nvidia est basé sur le mot latin invidia, signifiant …envie.) Sans oublier ce passage dans The Dawn of Everything rappelant que l’obsession de la propriété privée comme socle de la société et du pouvoir social est un phénomène spécifiquement occidental. C’est bien ce que nous affirmons lorsque nous prétendons que le pouvoir d’une aristocratie féodale, de la noblesse ou des propriétaires absents repose sur la propriété terrrienne. Fondement d’une notion dont se réclament dorénavant les hyper-riches à qui tout le monde reconnait des droits ne reposant plus sur rien que leur pouvoir d’appropriation, y compris du bien dit public.
Tout ça devrait largement me suffire pour la traversée de ce 15 octobre 2025, avec les imprévus qu’il contiendra.
La France a présentement un ministre de l’éducation qui méprise les enseignants, une ministre de la culture qui méprise la culture et des coupures sauvages aux services sociaux qui ont fait l’envie de bien d’autres pays. Je ne me suis pas attardée sur la composition du reste de ce pré carré ne desservant que ses propres intérêts, étroitement liés à ceux des plus puissants qu’eux.
Ne reste qu’à naviguer à vue à travers les écueils qui s’accumulent.
(Soit dit en passant) : le titre de la pièce de théâtre de Boulgakov fait référence à un souvenir d’enfance de l’un des “Blancs” au moment de l’avancée des Soviets, souvenir de la dispersion frénétique des cancrelats de sur un poêle qu’on avait mis à chauffer. La pièce fut interdite, Staline et ses sbires l’ayant trouvé trop sympathique envers une intelligentsia défendant des notions de “liberté, d’équité, de beauté, d’indépendance morale.”)*
*Mikhaïl Boulgakov, La Course, préface et traduction d’André Markowicz, Editions Mesures 2025
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I sleep, I sleep, I sleep, with so many dreams that the morning would not be sufficient to related them all. So many places, faces, meetings, unexpected occurrences. For the time being, I’ll simply hope that the lab test results will arrive today since they are required for tomorrow’s IRM (reason for which I wanted to go thte lab on Monday but the person forgot to pick me up that day.) (*phew, received, off to make copies)
I’m re-reading Mikhaïl Bulgakov’s La Course (The Race) in André Markowicz’ French translation. Last night, I put down the book just before the 5th dream, the stage directions for which begin with the following words : “A strange symphony. One hears Turkish tunes, into which flows the Russian song “The Farewells”, followed by the mournful cries of the street merchants, the rumble of the streetcars” . And yesterday, at the circus after the lab, the comments from the teacher who is a street clown by profession who had asked me for a copy of Contes d’Exil who told me how much she was taken by the characters in the tales, so all that undoubtedly explains the abundance of dreams last night.
Ah yes, plus the reading on the rise of Nvdia whose billions of microcips form the “neural network” of AIs. (The name Nvidia, by the way, is based on the Latin word “invidia” meaning…envy). Without forgetting this passage in The Dawn of Everything on the obsession on private property forming the basis of society and of social power, as a peculiarly Western phenomenon. This is basically what we are told when the claim is made that feudal aristocracy, landed gentry and absent landlords’ rights are bases on “property of the land”. Basis for the notion then claimed by the uber-rich to whom everyone recognizes rights that rest on nothing other than the power of appropriation, including of what is known as common property.
All that should be largely sufficient to make my way through October 15 2025, along with the unexpected things that will show up.
France currently has an Education minister who despises teachers, a culture minister who despises culture and savage cuts to the social services that are the envy of many other countries. I didn’t spend any time on the composition of the rest of this private preserve serving only its own interests, closely bound to those of the ones more powerful than they.
All that remains is to navigate by sight among the accumulating pitfalls.
(In passing) : the title of Bulgakov’s play is a reference to a childhood memory by one of the “Whites” as the Soviets were advancing, the memory of the frenzied dispersion of cockroaches on a stove heating up. The play was forbidden, Stalin and his minions considering it as too sympathetic to the intelligentisa defending notions of “liberty, equity, beauty and moral independence”)