
Donc, les humanités-médias ont publié l’article “à la une” hier : “Trumpland : le business de la Bible et la constitution caviardée”. Au réveil, je me rends compte que je ne me souviens plus de la liste des 10 commandements; de toute évidence, Trump et associés ne s’en souviennent pas non plus, pratiquant tout le contraire de ce qu’ils prétendent considérer sacré (je viens d’en vérifier la liste où il est question de ne croire qu’en un seul Dieu, de ne pas utiliser son nom en vain, d’honorer ses parents, de ne pas convoiter le bien du voisin (sa femme faisant partie des biens en question), de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas mentir ni porter de faux témoignages; bref, inutile d’insister mais, suite aux rêves de la nuit dernière portant sur la famille, je m’intéresse tout particulièrement à l’injonction d’honorer père et mère — ou “les ancêtres” comme le voudrait le confucianisme et ses variantes en Chine.
L’ennui, évidemment, c’est que personne n’a besoin d’une telle injonction, lorsque les parents sont honorables. Ils ne le sont pas tous et personne n’a besoin d’instructions pour savoir qu’aimer est drôlement plus agréable que de haïr.. Pour dire les choses simplement, règle générale, personne n’a besoin d’injonctions pour se comporter correctement, c’est plus agréable et profitable en terme de tranquillité d’esprit. Ah, mais le passé, qu’en faites-vous ? Toutes ces choses horribles faites à vos ancêtres que l’on doit venger ? Ou qui se passent là, maintenant, devant nos yeux ?
Nel mezzo de la camin de nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura
ché la diritta via era smarrita.
“Pensado que el camino iba derrecho”...
Et c’est bien le premier acte dans la tragédie imposée aux enfants : l’obligation de croire, ou de faire mine de croire, à ce que les adultes leur racontent, et non pas à ce que les adultes font de leurs accumulations de rancune et de haine et de désespoir d’avoir cru à ce qu’on leur a raconté au sujet de ce passé si tant glorieux de leurs ancêtres, merveilleux jusqu’au dernier criminel parmi eux.
On le voit et on l’entend dans chaque commentaire – qu’il soit des pour ou des contre – la note jouissive de ceux motivés pour tout démolir de l’ordre existant ou de ceux protestant contre la version la plus récente du Grand Mensonge qui nous a tous mené dans la forêt obscure — mi ritovai per una selva oscura, parce que la voie avait été perdue.
N’est-ce pas ce que les adultes devraient dire dans leurs contes pour les enfants – pour les enfants voyant et vivants le pire des mensonges, et pour ceux enveloppés dans la guimauve du bien/des bonnes pensées/ne pas tenir compte de la realité/jouer à des jeux vidéos sur les Forces Sombres, et faire semblant que rien n’est vrai, rien n’est vrai, rien n’est vrai…
Ceux parmi les ingénieurs et techniciens d’internet qui ont des enfants, sont les premiers à leur en interdire l’accès.
Fermer les yeux ? Les ouvrir, au contraire. Assumer les responsabilités du présent, quelles que soient les histoires funestes instruisant de blesser et de tuer — tout en prétendant enseigner le contraire.
(Je n’aime pas me réveiller dans ce mode donneur de leçons. Il est temps de sortir de ma tanière.)
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So, les humanités-médias published the article on its front page yesterday : “Trumpland : le business de la Bible et la constitution caviardée” (The Bible business and the redacted constitution). Upon waking, I realize I no longer remember the list of the 10 commandments; clearly, Trump and associates don’t remember them either, practicing the opposite of everything they claim to hold sacred (I just checked the list which is about believing in one God only, not using his name in vain, honoring one’s parents, not covetting the neighbor’s property (his wife being part of said property), not killing, not stealing, not lying or bearing false witness; briefly said, no point in insisting but, following last night’s dreams dealing with family, I’m particularly interested in the injunction to honor father and mother — or “the ancestors” as confuciasnism and its variants would have it in China.
The problem, obviously, is that no one needs such an injunction when the parents are honorable. Not all of them are and who needs to be told loving feels a lot nicer than hating ? Simply put, God or no God, nobody needs injunctions to behave decently as a general rule of thumb, it’s both more pleasant and more profitable in terms of peace of mind. Ah, but the past, don’t you know. All those horrible things that were done to your ancestors. Or that are happening right now, before your very eyes?
“Nel mezzo de la camin de nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura
ché la diritta via era smarrita.“
“Pensado que el camino iba derrecho”...
And that’s truly the first act in the tragedy imposed on children: the obligation to believe, or to pretend to believe, what adults tell them, and not what adults make of their accumulations of resentments and hatred and despair over having believed what they were told about that oh-so glorious past of their glorious ancestors, marvellous down to every last criminal among them.
You see it and hear it in every single comment – be they from the pros or from the cons – the gleeful note of those intent on smashing the existing order or those protesting over the most recent version of The Great Lie — mi ritovai per una selva oscura, I found myself in a dark forest because the way forward had been lost.
Isn’t that what adults should be saying in their tales to the children – the children seeing and living the worst of the lies, and the ones being artificially raised on gooey be good/think good thoughts/ignore reality/play Dark Force Video Games and pretend nothing is real, nothing is real, nothing is real…
Those among internet engineers and technicians who have children are the first to forbid them access to it. Why do they accept to go on producing harmful, destructive crap ?
Closing eyes ? On the contrary, opening them. Taking responsibility for the now, no matter what baleful stories feed instructions to maim and kill – while claiming to teach the opposite.
(I dislike waking up in the finger wagging mood. Time to step outside my lair.)