
J’avais rencontré quelqu’un que je venais présenter à mes parents, tout se passait très bien, je partais vivre avec lui; puis tout le monde devait passer un test pour savoir s’il était porteur d’un syndrome quelconque, on découvrait que j’en étais porteuse et que je devrais subir un traitement, c’était à la fois sérieux et pas dramatique; puis une jeune femme était très amoureuse d’un jeune Rom, c’était réciproque jusqu’au moment où elle léchait le jus s’écoulant d’un morceau de viande qu’il lui avait offert, il en devenait enragé, c’était inacceptable de faire un geste pareil, contraire au code de l’honneur, personne ne parvenait à le calmer; dans un dernier rêves, il y avait des multitudes de cartes géographiques scintillantes, composées de milliards de petites impulsions électriques, quand la caméra s’éloignait on voyait qu’en fait, il s’agissait des représentations mentales que se faisaient différentes personnes regardant un même paysage.
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Hier après-midi, visite au Museum d’Histoire naturelle de Gaillac avec une amie qui y tiendra un atelier d’écriture dimanche sur le thème des fables (j’y participerai, ça ne saurait pas nuire à L’Horloger des Brumes). Ce Museum est une véritable usine à rêves pour moi, je ne sais pas si je participerai vraiment à l’atelier ou si je ne profiterai pas de l’après-midi pour observer les milliers de variétés d’oeufs, de coquillages, de minéraux, d’oiseaux, de mammifères…
Relu Le Dit de Renart le Bestourné de Rutebeuf, hier soir, dans la traduction de Françoise Morvan.* Et son introduction à ce “poème de l’infortune” et les autres, ainsi que la chronologie de l’époque. 1226. Je n’ai pas mémoire d’avoir appris à l’école qu’au moment de son sacre comme roi de France, Louis IX qui deviendrait Saint Louis en mourant en croisade devant Tunis, n’avait que douze ans. Ni, bien sûr, de toutes les violences et manigances qui se jouèrent entre les frères séculiers de l’Université et ceux des ordres dit mendiants. Rutebeuf se mettant le pouvoir à dos, notamment dans ce Dit où il compare la cour à un ” lieu dérisoire du pouvoir tel que dépeint dans Le Roman de Renart : aveuglé, le roi est victime des machinations de Renart, Ronel le chien, Isengrin et autres malfaisants…”
Ces jours-ci, le nouveau pape à Rome, américain de naissance, critique ouvertement le gouvernement des Etats-Unis et sa bande de mafieux. Les joutes se poursuivent dans un grand bordel, là comme ailleurs, d’emprisonnements, de tueries, et d’assauts constants contre l’intelligence humaine. Les Dits de Rutebeuf et L’Enfer de la Comédie Humaine de Dante sont à nouveau à l’ordre du jour.
Pendant que dans les récits composant L’Horloger des Brumes, la jeune Sophie de 1974 s’inquiète du fait que, frôlant les 25 ans, elle est peut-être déjà trop vieille pour trouver un mari et avoir sa famille idéale de trois enfants. Alors que des murailles de labradorite sont sur le point de modifier complètement la suite de son histoire personnelle. (L’illustration est la couverture du “carnet de vacances” qu’elle tient, cet été-là.)
*Rutebeuf, Le Dit de la Grièche d’Hiver et autres poèmes de l’infortune, traduction de Françoise Morvan, illustration des Chats Pelés, éditions Mesures 2023.
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I had met someone that I came to introduce to my parents, things went very well and I left to go live with him; then, everyone had to pass a test to see if they were carriers of some syndrome or other, it was discovered that I was a carrier and would have to submit to a treatment, this was both serious and undramatic; then a young woman was very much in love with a young Rom, this was reciprocal until she licked the juice dripping from a piece of meat he had offered her, he became enraged, such a gesture was unacceptable, contrary to the code of honor, no one could calm him down; in a final dream, there were multitudes of glittery geographical maps composed of billions of tiny electrical impulses, when the camera moved back one could see that, in fact, these were the mental representations of different people looking at the same scenery.
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Yesterday afternoon, a visit to the Natural History Museum in Gaillac with a friend who will hold a writing workshop there on Sunday on the theme of fables (I will participate, it can’t do any harm for L’Horloger des Brumes). This Museum is really a dream factory for me, I don’t know if I will truly join into the workshop or if I won’t use the afternoon to observe the thousands of variety of eggs, seashells, mineral, birds, mammals..
Reread Rutebeuf’s Le Dit de Renart le Bestourné (The Tale of the Tricky Fox), last night in Françoise Morvan’s translation in contemporary French. And her introduction to this “poem of misfortune” and the others, as well as the chronology of the period. 1226. I don’t recall learning in school that, at the time of his his coronation as King of France, Louis IX would become Saint Louis by dying before Tunis during a crusade, was only twelve years old. Nor, of course, about all the violence and trickeries that played out between the secular brothers of the University and those of the so-called mendicant orders. Rutebeuf putting the authorities against himself, notably in this Tale in which he compares the court to a “laughable place such as the one in the tale of Reynard the fox: “the king is victim, blinded by the plotting of Reynard, of Ronel the dog, of Isengrin and other malfeasants…)”
These days, the new pope in Rome, an American by birth, openly criticizes the United States government and its bunch of mafiosi. The jousts continue in a huge shambles, there as elsewhere, of imprisonments, killings, and constant assaults against human intelligence; Rutebeuf’s tales and Dante’s Hell in the Divine Comedy are current, once again.
While in the tales making up L’Horloger des Brumes, young Sophie in 1974 worries over perhaps being tool old already, approaching 25, to find a husband and have her ideal family of three children. While the walls of labradorite are about to completely modify her personal history. (Today’s illustration is the cover of her “holiday notebook” of that summer.)