
C’était un long article expliquant que “fascism 2.0” était très “cool”, que la défense de quelque valeur que ce fut n’était pas du tout de saison, le tout dans le genre revue de mode décrivant le “look tendance” pour la rentrée, l’amoralité étant une mode comme pour la longueur des jupes ou l’épaisseur des lèvres, suivi d’un long article sur le CO2 dont il fallait comprendre que la nature en sa natureté était capable de bien pire que nous (voir extinction des dinosaures); puis la photo d’un nouveau chat dans mon appartement anormalement propre et rangé (l’appart’, pas le chat), je me rendais à une rencontre avec un grand sentiment d’obligation et quand j’y arrivais, il n’y avait quasiment personne et ceux qui y étaient ne semblaient même pas remarquer que j’avais fait le déplacement.
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Ce dernier rêve, clairement en lien avec les signes de “reprise” hier, de gens revenant de vacances, se préparant à la “rentrée” à laquelle je n’ai aucune envie de participer, mais alors, aucune, que ce soit au cirque ou ailleurs.
Mais aussi, sans doute, en raison de la visite de L, la sud-africaine, qui a finalement dit à son mari qu’elle ne souhaitait pas poursuivre leur relation. Apparemment, je suis la seule parmi ses connaissances à la soutenir dans cette affirmation de sa propre existence devant un vieux schnock que personne ne peut supporter…tout en disant à sa femme “mais…c’est comme ça pour tout le monde, crois-tu qu’on soit plus heureuses, nous ?” Comme si elle n’avait qu’à faire comme les autres, “put up and shut up” (endure et tais-toi), tout en éprouvant le plus profond mépris pour leur propre vieux schnock. Effarant.
Je ne sais pas si elle compte le quitter, ni comment elle pourra rester en France, mais pour l’heure, la question n’est pas là mais bien dans le fait qu’elle ait enfin exprimé un ras le bol qui puisse, peut-être, déboucher sur autre chose qu’un ressassement constant de “je n’en peux plus”. Au nom de quoi sont-elles si nombreuses à faire comme si elles vénéraient le lien sacré du mariage, tout en méprisant son incarnation, alors qu’elles se racontent certainement tout autre chose, dans les fin fonds de leur tête ?
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Parlant d’effarant, les deux titres qui m’ont semblé les plus dingues, hier :
Le premier, celui du vieux crouton de Lavrov, affirmant que la Russie voulait un droit de véto sur les garanties de sécurité que l’Occident proposerait à l’Ukraine. C’est fort, non ? Le bourreau contre lequel on veut se protéger, exigeant d’approuver our de rejeter la protection recherchée et se sentant parfaitement à l’aise pour l’affirmer. Ça devient de plus en plus dingue de minute en minute.
Le second : Vance racontant fièrement dans une entrevue sur Fox News comment il avait averti Zelenskyi de bien se conduire à la rencontre dans le bureau oval, sinon… Texto, en se dirigeant vers la rencontre, il aurait dit au président de l’Ukraine: “Monsieur le président, tant que vous vous comporterez correctement, je ne dirais rien”, ajoutant que Zelenskyi avait gloussé en réponse.
Et fier de son imbécilité, le mec, on rêve du jour où il se prendra une porte blindée en plein front, ça ne sera jamais assez tôt. En attendant, à le voir se comporter à répétition en parfait imbécile, je crois mieux comprendre pourquoi un Peter Thiel – lequel a beau être bien des choses abjectes n’est pas imbécile du tout – a imposé Vance comme vice-président à Trump. Avec un besoin aussi transparent d’être compté parmi les “grands zé influents”, Vance doit être le prochain idiot utile idéal, dans l’esprit de Thiel, s’entend. (Mais avait-il vraiment prévu que l’idiot le serait à ce point ? Peut-être que si, comment savoir.)
Quoiqu’il en soit, je note à la p. 207 de Vie et Moeurs des lutins bretons, (dans la section “De quelques mauvais esprits”) comment se débarrasser du lutin feu-follet qui veut vous mener à votre perte en vous conduisant vers la rivière en pleine nuit. Apparemment, pour se débarrasser de l’Egareur, “il suffit d’ouvrir son couteau et de la planter en terre de façon à ce que la lame forme un angle aigu avec le manche” et l’Egareur va se mettre en tourner autour sans discontinuer jusqu’à l’aurore. (Mais le conseil de Françoise Morvan “plus rapide encore et plus commode pour les demoiselles qui n’ont pas d’Opinel sous la main, est de retourner très vite, un morceau quelconque de ses vêtements, ou même simplement sa poche. Le lutin, frappé de stupeur, reste à se poser des questions sur l’envers et sur l’endroit des choses, et le penchant de l’Egareur à la méditation métaphysique lui est fatal. “)*
Hmm… l’imbécile intégral en question se prend pour un penseur profond, nous dit-on…
*Françoise Morvan, Vie et Moeurs des Lutins bretons, Actes Sud 1998
(Illustration: en anglais, “avoir une araignée au plafond” se traduit “avoir une abeille dans son bonnet”)
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It was a long article explaining that “fascism 2.0” was very “cool”, that defending any value whatsoever just wasn’t the thing these days, all of this in the style of a fashion magazine explaining what the “trendy look” was for the back-to-school look this year, amorality being a fashion like the length of the skirts or the thickness of the lips, followed by a long article on CO2 from which one gathered that nature in its naturality was capable of much much worse than us (see dinosaur extinction); then the photo of a new cat in my abnormally clean and orderly apartment, I left to attend a meeting with a deep sense of obligation and when I got there, there was hardly anyone and those who were there didn’t seem to notice I had put myself to the trouble.
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This last dream, clearly related to the signs of resumption of activities, yesterday, from people returning from holidays and getting ready for the fall “back to business” to which I feel no inkling of a desire to participate, not the slightest, be it at the circus or elsewhere.
But also no doubt because of L, the South-African’s visit yesterday, after finally telling her husband she has no wish to pursue their relationship. Apparently I’m the only person in her acquaintances supporting her in this affirmation of her own existance in front of the old buzzard that no one can stand…while telling his wife “but…that’s how it is for everyone, do you think we are any happier ?” As if all she had to do was like everyone else to put up and shut up, while experiencing the deepest of contempt for the old buzzard. Awful.
I don’t know if she has decided to leave him, nor how she can stay in France if she does, but for the time being, that isn’t the question, only the fact that she has finally expressed her huge fed-upness that may finally lead to something other than the constant rehashing of “I can’t take it anymore”. In the name of what are there so many pretending they revere the sacred ties of marriage while despising its incarnation – and while certainly telling themselves something else entirely deep down in their own mind?
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Speaking of awful things, the two headlines that struck me as the craziest yesterday:
The first, that of Lavrov, the old fogey, declaring that Russia wanted a veto over Western security guarantees for Ukraine. I mean, the bully from which you need protection, demands to veto your protection needs ? And feels totally at liberty to say so ? Gets crazier by the minute.
The second: Vance proudly relating in an interview on Fox News how he warned Zelensky to “behave” or else, while leading him to the meeting with Trump in the Oval Office : “Mr President, I said, so long as you behave, I won’t say anything.” He added that Zelensky had “chuckled in response.”
And the guy is proud of being an idiot, one dreams of the day when he will slam full on into an armored door, and that day will never come soon enough. In the meantime, watching him behave like a perfect imbecile, over and over again, I think I understand better why Peter Thiel – who may be many abject things but a fool isn’t one of them – imposed Vance as vice-president for Trump. With such a transparent need to be counted among “the big and mighty”, Vance must seem like the next perfect useful idiot, in Thiel’s mind, at least. (But did he truly foresee that he would be an idiot to such a degree ? Perhaps, who knows.)
Whatever the case may be, I note on p. 207 of Vie et Moeurs des lutins bretons, (in the section on “evil spirits”), how to get rid of the will-of-the-wisp goblin attempting to send you to your doom by leading you into the river in the middle of the night. Apparently, in order to rid yourself of the Leader Astray, “all you need to do is to open your knife and plant it into the ground in such a way as the blade and the handle form a straight angle” and the Leader Astray will start turning round and round it until the break of day. (But Françoise Morvan’s advice “quicker and more practical for young ladies without a penknife handy, is to reverse any item of clothing, or even her pocket. The goblin, stunned, wil stay there putting questions to himself on the wrong and the right side of things, and his inclination to metaphysical meditation will prove fatal to him.”
Hmm…said utter fool, we are told, considers himself a deep thinker…
(Illustration : in French, the English expression “to have a bee in your bonnet” translates as “having a spider on the ceiling”)