17 août 2025

Des formes de vie venues de l’espace, style années ’50 et qui refusaient de prendre et de suivre des ordres; puis rêve très long, très beau et très complexe dans lequel je me retrouvais dans une grande salle de concert ou de spectacle, pleine de gens dans laquelle il n’y avait personne de très instruit où on me demandait soudain d’expliquer comment j’avais acquis mes connaissances et j’expliquais qu’il fallait étudier sous trois maîtres : les deux premiers afin d’apprendre un maximum de choses sur où en était la connaissance à ce moment précis de l’Histoire, et le troisième (prix Nobel ou quelque chose du genre) permettant de franchir le cap vers une zone jamais explorée ou, alors, jamais perçue sous cet angle inédit, pour y faire ses propres découvertes, et pour le reste du rêve, je me retrouvais dans le public avec ce professeur, et je remarquais sur sa chemise un petit écusson brodé faisant référence aux juifs, mais en yiddish, pas en hébreu.

Référence à la science-fiction, bien sûr, et à L’Horloger des Brumes avec ces formes de vie divergentes; mais aussi à ce que j’ai commencé à écrire hier soir au sujet des passages, depuis le “pont” du corps calleux, entre les deux hémisphères du cerveau, chacun avec leurs propres spécialités et comment, pour certains, ces transitions pouvaient les entraîner dans des états que nous appelons “nirvana” et pour d’autres dans des perceptions de réalités exaltantes ou terrifiantes, incommunicables aux autres, états que nous appelons “schizophrénie” ou la phase exaltée de la “bi-polarité”. Mais cette réflexion n’est pas encore tout à fait aboutie dans son expression.

*

Après le spectacle en Alaska où le président des Etats-Unis a mis en scène sa soumission abjecte au dictateur russe, je ne vois pas comment les Américains pourront continuer à se raconter qu’ils sont en train de vivre un moment d’exaltation de la puissance de leur pays, pendant que ce même président-félon déclenche ses propres tentatives de jouer dans la cour des grands autocrates de l’histoire. Même les payés-pour de Fox News ne parvenaient pas à transformer l’abjection en triomphe hier soir; leur journaliste présente sur les lieux du désastre conservera-t-elle son “job”, après avoir fait la démonstration que ce qu’ils appellent “hoax” et “fake news”, c’est, tout simplement, les faits dans leurs manifestations les plus indéniables.

Le monde entier a pris bonne note, ça, c’est clair. Mais je crains fort que l’esprit de Munich n’ait déjà fait son travail d’acide dissolvant sur les esprits et les volontés en Europe, avec l’Ukraine dans le rôle de victime attiribué alors à la Pologne et à la Tchécoslovaquie. Chose certaine, Poutine est retourné à Moscou avec un triomphe aux conséquences désastreuses pour les tenants de l’Etat de Droit, tenants officiels qui ont tout fait pour le contourner, se contentant trop souvent de “l’état gazeux” que prennent les mots privés de leur expression en gestes concrets.

“Etat gazeux” étant une expression d’Imre Kertész dans Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas où il parle, notamment, de notre recherche du grand homme, séduisant, captivant possédant “un trait démoniaque auquel on ne veut tout simplement pas résister, parce que nous sommes justement à la recherche d’un démon, il y a si longtemps qu’il nous faut un démon pour nos sales affaires, pour satisfaire nos désirs sales, mais bien sûr un démon à qui on pourrait faire croire que c’est lui le démon qui porterait sur ses épaules tout ce qu’il y a de démoniaque en nous, comme l’Antéchrist la Croix de fer, et qui ne nous glisserait pas effrontément entre les griffes pour se pendre prématurément, comme Stavroguine. Oui, vous divinisez ceux que vous considérez comme de vulgaires fous criminels, du moment qu’ils ont accaparé le sceptre et le globe, vous les divinisez même en les maudissant…vous dites en quoi ils avaient objectivement raison…vous êtes intarissables en explication, rien que pour sauver vos âmes et tout ce qu’on peut sauver, pour voir sous l’éclairage grandiose et théâtral des événements mondiaux le vulgaire brigandage, le crime et l’exploitation, auxquels tous, nous prenons ou avons pris part d’une façon ou d’une autre…pour récupérer des bribes du grand naufrage où tout s’est brisé…car depuis que les usines de la mort se sont ouvertes ça et là et dans tant d’endroits, c’est fini, pendant un bon bout de temps il n’y aura plus rien de sérieux à prendre au sérieux,du moins en ce qui concerne le pouvoir, de n’importe quel pouvoir.” *

Nécessité d’en prendre acte, pleinement, pour quitter le sentier menant droit à la falaise.

*Imre Kertész, Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huszvaï et Charles Zaremba, Babel Actes Sud 1995

Alien space life forms, ’50s style and who refused to take or follow orders; then a very long, very beautiful and very complex dream in which I found myself in a large concert or performance hall, full of people in which there was no one terribly learned and where I was suddenly asked to explain how I had acquired my knowledge and I explained you had to study under three masters: the first two in order to learn a maximum of things on where knowledge stood at this precise moment in History, and the third (a Nobel prize or something of the kind) allowing you to cross into a zone never explored before or again, never perceived under this unexpected angle, in order to make your own discoveries, and for the rest of the dream, I found myself part of the public with this professor and I noticed on his shirt a small embroidered crest referring to Jews, but in yiddishs, not in Hebrew.

A reference to science-fiction, of course, and to L’Horloger des Brumes with those divergent life forms; but also to what I started writing last night concerning those passages, through of “bridge” of the corpus callosum, between the two brain hemispheres, each with their own specialties and how, for some, these transitons could lead to conditions that we call “nirvana” and for others to perceptions of realities that are either thrilling or terrifying, impossible to communicate to others, states of being we call “schizophrenia” or the high-flying stage of “bi-polarity”. But that reflection isn’t quite finished yet in its full expression.

After the spectacle in Alaska where the president of the United States made a full display of his abject subjection to the Russian dictator, I don’t see how Americans will manage to tell themselves they are living a moment of exaltation of their country’s power, while this same traitorous president launches his own attempts at playing in the major leagues of history’s great autocrats. Even the ones paid to do so at Fox News couldn’t manage to transform abjection into triumph last night; will their reporter on the place where the disaster played out keep her job after demonstrating that what they call a “hoax” and “fake news” are quite simply the facts in their most undeniable expressions.

The whole world took notice, that much is clear. But I do fear that the spirit of Munich may have already worked its dissolving acid on minds and wills in Europe, with Ukraine playing the victim’s role ascribed to Poland and Czechoslovakia. What is certain is that Putin returned to Moscow with a triumph holding disastrous consequences from the upholders of the Rule of Law, official upholders who did everything to bypass it, too often content with the “gazeous state” that words take on when deprived of their expression in concrete actions.

“Gazeous state” being an expression by Imre Kertesz in Kaddish for an Unborn Child where he speaks, notably of the great man, seductive, captivating, possessing a “diabolical trait to which we simply do not want to resist, because we are precisely searching for a demon, it’s been so long since we’ve needed a demon for our dirty business, to satisfy our dirty lusts, but of course a demon we can convince that he is the demon bearing on his shoulders everything that is diabolical in us, like the Antichrist with the Iron Cross, and who wouldn’t brazenly escape us by hanging himself prematurely, like Stavroguin.Yes, you sacralize those you considered as vulgar criminal fools from the moment when they grab onto the sceptre and the globe, you sacralize them even as you curse them…you say in what they were objectively right…you are inexhaustible in your explanations, just so as to save your souls and everything that can be saved, to stage in the grandiose and theatrical lighting of world events the vulgar bandity, the crime and the exploitation to which all of us, all, have had their part one way or another…in order to recuperate some flotsam from the great shipwreck in which everything was shattered…for ever since the death factories have opened up here and there in so many places, it is over for a good long time, there will be nothing to be taken seriously, at least as pertains to power, to any power whatsoever.”

Necessity to duly note, fully, so as to quit the trail leading straight to the cliff.

2 comments

  1. This blog post is filled with thought-provoking reflections on a wide range of topics, from alien life forms to political events. I appreciate the depth of insight and the literary references woven throughout.

    I’m curious to know more about your thoughts on the connections between the dream sequence and the political commentary. How do you see these seemingly disparate elements intersecting within your writing process or thematic exploration?

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