
C’était l’histoire d’un enfant tellement rebelle que même son histoire refusait de s’écrire; puis un de mes commentaires était refusé à la publication sur facebook.
Ce deuxième bout de rêve a certainement quelque chose à voir avec un article que j’ai hésité à publier sur la page facebook de mon avatar Maria Damcheva, concernant le complexe que Zuckerberg se fait construire à Hawaï, notamment sur des terres où sont enterrés des ancêtres d’habitants locaux, avec caméras de surveillance sur les ouvriers, signature de non-divulgation sur les détails de ce lieu bunkérisé dont les coûts de construction seraient dans les $ 300 000 000 . Tous ces milliardaires, annonciateurs d’un avenir glorieux et qui se construisent des tanières de luxe pour y échapper…
Je lis Dans les Imaginaires du Futur d’Ariel Kyrou. Des plus intéressants sur la (les) sciences-fiction – utopiques, dystopiques, castastrophes en cours, déjà-vécus, à-venir. Matière à réflexion concernant L’Horloger des Brumes. Curieusement, parmi tous les grands classiques de la science-fiction, il ne dit pas un mot au sujet du maître polonais du genre, Stanislaw Lem et son Solaris – incontournable, à mes yeux. Chacune ses références incontournables, évidemment. Celles de Kyrou semblent solidement axées sur Phillip K. Dick dont, personnellement, je n’ai jamais rien lu. En la matière, je suis davantage de l’école Lem, Zamiatine, Aldous Huxley, Ursula K. Le Guin. Chose certaine, je suis d’accord avec Kyrou : “…le sens d’une fiction de fin du monde (comme d’ailleurs de toute fiction) dépend de ses dimensions politiques, de la société ou de l’absence de société qu’elle induit par son contexte, son scénario et ses figures majeures et mineures. Et ce, quelle que soit la temporalité de l’apocalypse…”*
Chose certaine, qu’il s’agisse du rêve d’un Sam Altman de l’Immortalité grâce au transfert de son cerveau dans l’IA, ou le rêve de cyborgs d’Elon Musk grâce à l’implant dans le cerveau d’un “implant de quatre millimètres sur quatre ” déjà réalisé sur le cerveau de quadraplégiques pouvant ainsi “diriger par la pensée” leur téléphone, leur ordi, leurs jeux… Monsieur Musk présentant la chose comme un geste compassionnel de sa part, alors que ces personnes ne sont que ses sujets d’expérimentation aux destinées plus qu’incertaines. J’avais lu un article, un jour, au sujet de l’un d’eux et des embêtements causés lorsque les fils reliant les milliers d’électrodes dans son implant s’étaient mis à fusionner, plutôt que d’assurer la fusion de son intelligence avec ce qu’ils appellent “intelligence” dans leurs machines. Si je retrouve l’article en question, j’ajouterai la référence ici.
De toute façon, j’en reviens à ce texte, “Souvenirs de Blok” de Zamiatine dans lequel il parle d’un moment où Blok fut chargé de rédiger une “sorte de programme” pour une Revue qui devait s’appeler Demain, “...le fait que la littérature parlait toujours de demain et que c’était ce qui définissait sa relation à hier et à aujourd’hui. Et que par conséquent, elle est toujours hérésie, mutinerie.“**
De ce fait, dystopie ou son contraire, un récit pose toujours l’existence d’un demain comme inéluctable, qu’elle qu’en soit la forme. Ce qui me ramène à ce qui me sert d’exergue à l’écriture de mon récit :
“Rien ne périt dans le grand monde, crois-moi
tout varie et change de visage; on appelle naître
commencer à être autre chose que ce qu’on était et mourir
le contraire. peut-être ces éléments-ci sont là, et ces éléments-là ici,
mais leur somme demeure.”
Ovide, Les Métamorphoses
*Ariel Kyrou, Dans les Imaginaires du Futur, entre Fins du Monde, IA, Virus et Exploration spatiale, Editions ActuSF 2023.
**Evguéni Zamiatine, La Caverne suivi de Les Feux de saint Dominique et autres écrits de la guerre civile (1918-1921) choix, traduction et présentation d’André Markowicz, Editions Mesures 2023
*
It was the story of a child so rebellious that even his story refused to be written down; then one of my comments was denied publication on facebook.
This second bit of dream certainly has something to do with the article I hesitated in publishing on the facebook page of my avatar Maria Damcheva, about the complex Zuckerberg is getting built for himself in Hawaï, notably on lands where were buried ancestors of local inhabitants, with surveillance cameras on the workers, the signing of non-disclosure agreeements on the details of this bunker, the cost of which is in the $ 300 000 000 . All these billionaires, announcing a glorious future and building themselves luxury lairs in which to escape from it…
I’m reading Dans les Imaginaires du Futur (In the Imaginary Futures) by Ariel Kyrou. Most interesting on science-fiction(s) – utopias, dystopias, ongoing catastrophies, some already realized, others still to come. Material to chew on concerning L’Horloger des Brumes. Oddly, among all the great classics in science-fiction, he doesn’t have a single word about the Polish master of the genre, Stanislaw Lem and his Solaris – compulsory, in my view. To each his own references, obviously. Kyrou’s seem solidaly grounded in Phillip K. Dick whom I’ve never read a thing. In this matter, I’m more of the Lem, Zamiatin, Aldous Huxley, Ursula K. Le Guin,dont, personnellement, je n’ai jamais rien lu. En la matière, je suis davantage de l’école Zamiatine, Aldous Huxley, Ursula K. Le Guin. One thing is certain, I agree with Kyrou: “…the meaning of an end-of-the-world fiction (as of all fiction, for that matter) depends on its political dimension, on the society or absence of society it induces through its context, its scenario and its major and minor characters. This being the case no matter what the temporality of the apocalypse…”
What is certain, be it about Sam Altman’s dream of immortality thanks to the transfer of his brain into AI, or Elon Musk’s dream of cyborgs thanks to “four millimeter square” implants in the brain, already realized on the brain de quadriplegics who can thus “direct with their thought” their phone, their computer, their games…Mister Musk presenting this as a compassionate gesture on his part, when these persons are nothing but experimental subjects whose futures are more than uncertain. I had read an article, one day, about one of them and the hassles experienced when the threads connecting the thousands of electrodes in his implant starting to fuse, rather than fusing his intelligence with what they call “intelligence” in their machines. If I find the article in question, I’ll add a reference to it here.
In any event, I return to this text “Recollections about Block” by Zamiatin in which he mentions a moment where Blok was charged with writing a “kind of program” for a magazine that was to be called Tomorrow, “…the fact that literature always spoke of tomorrow and that this was what defined its relationship to yesterday and today. And that, consequently, it was always about heresy, rebelliousness.”
So that, be it a dystopia or its opposite, a tale always takes as a given the inescapable existence of a tomorrow, whatever its shape may be. Which brings me back to what serves as my epigraph in the writing of my tale:
“Nothing dies in the vast world, believe me
everything varies and changes it appearance; we call birth
the beginning of being something other than what we were and dying
the opposite perhaps these elements are over there, and those elements over here,
but their sum remains.”
Ovid, Metamorphoses