26 juillet 2025

Perdue, complètement perdue dans une ville inconnue, je sortais d’une réunion à la recherche de la gare routière pour y prendre le bus et rentrer chez-moi, les gens que je croisais me répondaient n’importe quoi, ou ne savaient pas où elle se trouvait, ou, en groupe, me racontaient n’importe quoi pour s’amuser, je marchais, je marchais, je n’y reconnaissais rien, il se faisait tard et je ne voyais même pas un endroit où je pourrais m’abriter pour passer la nuit, ville de pierre, de pierre, de pierre.

Comme la chanson des McGarrigle Sisters, On my way to town, mais dans un environnement urbain. Et sans les petits cailloux blancs au sol, pour retrouver mon chemin.

“Quand il n’y a pas de traces, je marche quand même.” Ce sont les paroles de La Kalmouke vers la fin des Contes d’Exil.

Je ne sais pas pourquoi cette fixation soudaine sur les McGarrigle Sisters depuis quelques jours. Je ne les avais pas écoutées depuis des lustres.

Hier, visite d’une copine qui m’a laissé un livre en traduction française d’un certain Ron Rash, Plus bas dans la vallée. Lu la première nouvelle, d’une violence inouïe, j’ai essayé de m’imaginer comment il avait pu écrire un truc d’une telle noirceur, sans y parvenir, chose certaine, j’en serais incapable. Parlant de ma situation financière des plus précaires, la copine me conseillait d’offrir mes services (conversation française, anglaise, rédaction de lettres) sur un site local où elle avait trouvé un menuisier. À voir. Pour l’heure, la priorité étant définitivement de continuer d’avancer là où il n’y a pas encore de traces au sol.

Quand il n’y a pas de traces…Caminante, son tus huellas el camino, y nada mas. (Antonio Machado).

Et les yeux qui brûlent. Ma voisine a le même problème. Nous soupçonnons des émanations de produits chimiques dans les environs – usine ou pulvérisations sur les champs de maïs. Mais qui nous le dirait ?

*

Lost, totally lost in an unknown town, I stepped out from a meeting looking for the bus station to take the bus home, the people I came across answered any old thing, or they didn’t know where the bus station was or, in a group, they answered something stupid as a joke, I walked and walked, couldn’t recognize a thing, it was getting late and I couldn’t even see a spot where I could shelter for the night, a town of stone, of stone, of stone.

In a way, like the song by the McGarrigle Sisters, On my way to town, but in a town setting. And without the little white pebbles dropped along the way to find my way back.

“When there are no tracks, I walk on anyway.” Those are the Kalmuk’s words toward the end of Tales of Exile.

I don’t know why I have this sudden fixation on the McGarrigle Sisters for the last few days. I hadn’t listened to them in years.

Yesterday, a buddy came visiting and dropped off the french translation of Ron Rash’s In the Valley. Read the first incredibly violent story, tried to imagine how he could manage to write such terribly dark stuff, and couldn’t, I would be incapable of it, that’s for sure. Talking about my oh-so precarious financial situation, the buddy suggested I offer my services for French-English conversations and letter writing on a local website where she found herself a carpenter. Will see. Walking on through trackless lands definitely being the priority at the moment.

When there are no tracks … Caminante, son tus huellas el camino, y nada mas. (Antonio Machado)

And my eyes that burn. My neighbor has the same problem. We suspect the release of some chemical from a local factory or from spraying in the surrounding corn fields. But who’s to tell us?

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