
Rêves : On me remet une pile de formulaires que je dois donner à un fonctionnaire qui les compte et me dit qu’il en manque 6, où sont-ils et pourquoi ne sont-ils pas inclus, comment le saurais-je, je ne sais même pas de quoi il s’agit; puis Trump avec sa blondinette de secrétaire de presse, dans le hall d’entrée d’un auditorium où la foule attend pour l’acclamer, elle consulte un reçu de caisse à la recherche d’un achat qui causerait même ses plus grands admirateurs à se tourner contre lui, pendant qu’il se pisse dessus et que les informations s’effacent sur le reçu de caisse.
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Ce blog. Depuis quand ? 2016, je crois. Sorte de E pur si muove personnel, un peu comme on se regarderait dans un miroir pour se confirmer qu’on est toujours là. Vacances scolaires de Pâques, tout le monde part ici et là, les horaires de bus pour sortir de la ville se réduisent et c’est le vide social. Qui sera interrompu quand même, vers les 17h avec l’ouverture d’un café/librairie/espace culturel nouveau – qui durera le temps qu’il durera (la vraie librairie serait à risque de fermer bientôt).
Noté dans un de mes multiples carnets, ceci d’Octavio Paz, intitulé Vers le poème : “Mots, profits d’un quart d’heure arrachés à l’arbre calciné du langage, entre les bons jours et les bonnes nuits; portes d’entrée et de sortie, entrée d’un corridor qui va de nulle part à nulle part. On tourne et tourne dans le ventre de la bête, dans un ventre de pierre, dans un ventre de temps. Trouver la sortie, le poème.“
Ce qui résume assez bien l’état d’esprit général, ce matin, ce mélange du sentiment de futilité et du sentiment d’urgence dans ce corridor “qui va de nulle part à nulle part“.
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Dreams: I’m handed a pile of forms I must give to a civil servant who counts them and tells me 6 are missing, where are they and why were they not included, how should I know, I don’t even know what they are about; then Trump with his blonde press secretary, in the entrance to an auditorium where a crowd is waiting to adore him, she is going over a receipt looking for a purchase that would make even his greatest admirers turn against him while he pisses himself and the information disappears from the receipt.
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This blog. Since when ? 2016, I think. A kind of personal E pur si muove, a bit the way one looks in the mirror as confirmation that one is still here. School holiday for Easter, everybody takes off here there and everywhere, the bus schedules to leave town are pared down and social interactions are reduced even further. There will be a break though, toward 5 PM, with the opening of a new café/bookstore/cultural venue – which will last as long as it will last (the real bookstore may be closing soon).
Jotted down in my many notebooks, the following by Octavio Paz, titled Going toward the poem: Words, fifteen minute profits torn away from the burnt tree of language, between the good days and the good nights: entrance and exit doors, entrance to a corridor that leads from nowhere to nowhere. One turns and turns in the belly of the beast, in a stone belly, in time’s belly Finding the exit, the poem.”
Which pretty much summarizes the overall mood this morning, that mixture of a feeling of futility and of a feeling of urgency in that corridor “that leads from nowhere to nowhere.”