(Dessin de Camille Messager)

Rêves : c’était la vie quotidienne dans un monde revu par les oligarques, tout y avait une apparence d’irréalité et de non-appartenance; une personne que j’aime beaucoup était très malade et on lui diagnostiquait une autre condition plus grave encore, ça n’était pas sa situation qui embêtait les gens, mais le fait que je leur en parle; puis, un cirque ambulant dans un énorme camion dont il fallait réparer une roue avant, au depart, puis, dans un virage juste avant le réveil, c’était l’une des roues arrière qui se détachait.

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Chaque jour, de nouvelles horreurs. Hier, Donald Trump, en visite au Département de la Justice, se désignant comme l’autorité suprême en matière de droit et déroulant sa liste de personnes à poursuivre, tous et toutes pour le crime de lèse-majesté, en somme. Puis, l’annonce que le groupe de recherche de l’université Yale, celui qui avait identifié des enfants ukrainiens enlevés et déportés en Russie, et aidé au rapatriement d’une centaine d’entre eux, s’est vu couper ses subventions par Elon Musk; puis, lecture d’un article dans lequel on apprend comment les oligarques (Peter Thiel de Pay-pal en tête), ont convaincu leur idiot utile, Donald Trump, de la nécessité de s’emparer du Groenland pour leur propre besoin en lui parlant des risques d’invasion par d’autres pour s’y emparer des minerais : celui de conduire des expériences de survie dans un climat hostile, en prévision d’un…séjour sur Mars.

Alors, pour ce qui est du sentiment d’irréalité dans le rêve, c’était vraiment de la gnognotte.

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Passage chez moi de l’Ivoirienne, hier, nous nous sommes appliquées à rire un maximum parce que, lorsqu’il n’y a vraiment rien mais rien de drôle, il ne reste rien d’autre à faire que de rire des malheurs pour leur accorder l’insignifiance qu’ils méritent. Comme mes sous sont limités, elle est repartie avec de la viande congelée à rajouter au riz qui la sustente, elle et ses quatre enfants. La boîte où elle bosse de manière non-déclarée “oublie” régulièrement de la payer; le dernier repas de la famille avait consisté de riz “agrémenté” de maquereaux tirés d’une boîte de conserve qu’on lui avait donnée (maquereaux à la sauce moutarde qu’elle avait rincés sous l’eau et rajoutés au riz.)

Notre “contact” juridique à l’Ofpra s’est trouvée un emploi ailleurs, elle n’en pouvait plus des instructions inhumaines imposées par la direction.

Mais à part ça, on rigole bien, n’est-ce pas ? (Voir paragraphes précédents.)

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Bien. Une personne très gentille (et très insistante) m’a contactée pour que j’aille à l’atelier d’écriture demain (dont il paierait les frais). Finalement, j’ai accepté en précisant que j’utiliserais ce temps pour avancer sur L’Horloger des Brumes, quelles que soient les “instructions” données par l’animatrice aux participants. Il est vrai que de sortir d’entre mes quatre murs m’offre l’occasion de me concentrer sur le récit, à l’abri de la déferlante de trucs à lire en prévision du prochain épisode pour les humanités.

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Hier, depuis le Mexique où elle habite, ma soeur Hélène a publié sur facebook un “meme” – illustration du personnage de Frodo de Tolkien s’adressant à Gandalf pour exprimer son désarroi et sa tristesse de devoir vivre dans une époque aussi terrible; et Gandalf de lui répondre qu’on n’a guère d’autre choix que d’habiter son époque et d’en assumer les charges comme les avantages (ou quelque chose comme ça.) Ce qui résumait bien les choses.

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Griffonnés sur un bout de papier, à inclure dans le récit : “Elle marche comme ferait un enfant s’éveillant de sa sieste – bras ballants, à pas comptés, le regard vague. La voix, lorsqu’elle parle enfin ? À la fois éraillée et enfantine aussi, mais l’Ogresse ne comprend pas la langue que parle la gamine et, au retour à l’Observatoire, elle n’en trouve aucune trace sur son traducteur.”

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Dreams: it was daily life in a world revisited by the oligarchs, everything in it had an appearance of unreality and of non-belonging; a person I love dearly was very ill and received the diagnosis of a second condition even more serious than the first, it wasn’t her condition that bothered people, but the fact that I talked about it; then, a travelling circus taking off in a huge truck the front wheel of which had to be repaired before departure, then, in a bend just before waking up, one of the back wheels fell off.

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New horrors every day. Yesterday, Donald Trump visiting the Department of Justice, designated himself the supreme authority in legal matters and unfurled his list of persons to be prosecuted, essentially for their “crime” of lese majesty. Then, the news that the research unit at Yale University who had idenfied Ukrainian children abducted and deported by Russia, and helped in recovering some one hundred of them, had their funding cut off by Elon Musk; then reading of an article where one learns how the oligarchs (led by Peter Thiel of Pay-pal reputation) managed to convince their useful idiot, Donald Trump, of the need to grab Greenland for their own purposes, by talking about the risks of it being grabbed by others for its mineral riches : conducting survival experiments in a hostile environment, in preparation for…inhabiting Mars. So, when it comes to the feeling of unreality in the dream, it was really nothing but spare change.

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The woman from the Ivory Coast came by yesterday, we made a point of laughing as much as we could because, when there is really nothing funny, the only solution is to laugh at the misfortunes so as to treat them with the insignificance they deserve. As my funds are limited, she left with some meat from the freezer to add to the rice feeding her and her four children. The business in which she works unofficially regularly “forgets” to pay her; the last meal the family shared consisted of rice “embellished” by a cn of mackerel someone had given her (mackerel in a mustard sauce she rinsed off before adding it to the rice.)

Our legal “contact” at Ofpra (the French governmental agency supposed to protect refugees and stateless persons) has left for another job because she couldn’t take the inhuman directives her directors were handing down.

But apart from that, we really had ourselves a good laugh (see preceding paragraphs.)

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OK. A very kind (and very persistent) person contacted me concerning the writing workshop tomorrow (for which he would pay the fee). I finally accepted, specifying I would use the time to move forward on L’Horloger des Brumes, no matter what the “instructions” would be from the group leader. True enough, getting away from my four walls is an opportunity to concentrate on the story, away from the surge of stuff to read for the next episode for les humanités.

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Yesterday, from Mexico where she lives, my sister Hélène published a “meme” – an illustration of Tolkien’s Frodo speaking to Gandalf and expressing his dismay and sadness at having to live during such terrible times; and Gandalf answering him that one has no choice when it comes to the times in which we live, no other choice than to take on its obligations as well as its advantages (or something like that.) Which summarized matters well.

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Jotted down on a scrap of paper, to include in the story: “She walks as does a child waking from her nap – arms loose by her side, in short steps, eyes unfocused. The voice, when she speaks at last? Both hoarse and childish also, but the Ogress doesn’t understand the tongue spoken by the girl and back at the Observatory, she finds no trace of it on her translator.”