
Rêves : Il était midi, je rentrais manger à la maison, le voisin était assis devant chez lui, porte ouverte, à lire une lettre, je souriais parce que je trouvais la scène sympa, arrivée chez moi deux employées d’une agence gouvernementale m’y attendaient pour me dire que je devais partir avec d’autres personnes qui seraient déportées par avion à 16h, les employées en étaient très tristes, la tristesse et le sentiment d’impuissance venaient par longues vagues qui envahissaient toute la pièce; puis, j’étais à l’aéroport mais j’avais oublié mon billet d’embarquement, l’employée au comptoir disait que c’était sans importance puisque j’étais inscrite sur le vol, apparaissait alors un petit garçon d’environ 2 ans, personne ne savait où étaient ses parents alors je faisais comme s’il était à moi, je le prenais dans mes bras, il me parlait en faisant des sons en “c” et en “s”, l’avion n’arrivait pas, se transformait en bus que je courais pour attraper, mais comme je n’étais pas à l’arrêt prévu, il n’était pas évident si le chauffeur allait me laisser monter à bord.
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Ah, la fatigue. Le rythme est familier, mais ce genre de surcharge d’infos à trier qui a fait partie de mes fonctions professionnelles pendant des années, et bien, c’était lorsque j’étais dans la trentaine et la quarantaine. Ça n’est pas que l’acuité mentale ait diminué, mais les réserves d’énergie physique pour la nourrir ne sont plus les mêmes, à 78 ans.
Et puis, les infos elles-mêmes. Leur charge émotionnelle à absorber. Après tout, ça n’est rien d’autre que le monde dans lequel nous avons vécu qui est en train de basculer dans un avenir terrifiant. Et les “c” et les “s” du petit gamin, je le sens, sont en lien avec cette horreur à l’acronyme aussi horrible qu’est son contenu – le “TESCREAL” des oligarques de la tech qui représente l’idéologie qu’ils partagent pour la plupart, une sorte de pendant à l’eurasisme de l’impérialisme russe, TESCREAL étant un horrible mélange de transhumanisme, extropianisme, singularitarisme, cosmisme, rationalisme moderne, altruisme efficace et long-termisme” . On aura compris que “l’altruisme efficace” n’a rien à voir avec l’humanisme. L’avenir radieux des communistes, remplacé par la dystopie d’un avenir radieux pour les seuls qui le méritent, aux yeux des multimilliardaires: eux-mêmes et leurs descendants batifolant dans les étoiles.
Mis à part la quantité phénoménale de temps absorbé par la lecture d’infos sur les développements sur le front de la cryptomonnaie, et leur organisation pour la rédaction, le plus compliqué (pour ce qui est d’une oeuvre de fiction se déroulant dans le futur), c’est d’absorber la quantité de développements potentiels imaginables à partir de la situation de basculement civilisationnel que nous sommes en train de vivre. Quelque chose de l’ordre de grandeur voulant qu’on passe d’une époque historique ancrée dans le 20e siècle, avec ses problèmes plus ou moins familiers, à quelque chose…flottant vers des niveaux imprévisibles d’événements catastrophiques. Ça taxe les neurones.
Non pas que je crois pour un seul instant qu’ils parviendront à instaurer leur programme complet. Mais leurs tentatives pour y parvenir seront comme de soumettre l’humanité à une chirurgie menaçant sa survie, chirurgie réalisée par un plombier se prétendant chirurgien du cerveau.
La journée débute sur les paroles de la chanson des années ’70 de Jackson Browne’s -Avant le Déluge – “Some of them were dreamers and some of them were fools, they were making plans and thinking of the future… in the troubled years before the deluge” (Certains d’entre étaient des rêveurs, et certains d’entre eux étaient des imbéciles, ils faisaient des projets et pensaient à l’avenir…dans les années troubles avant le déluge”)
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Allez. Avec des pauses-sieste et des pauses-caresser-le-chat entre lecture et rédac’, ça devrait aller.
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Dreams: Noontime, I was walking home for lunch, the next door neighbour was sitting outside reading a letter n front of his place he had left with the door open, I smiled because I found the scene pleasant, when I got home two employees from a governmental agency were there and told me I had to leave with other people being deported on a 4 o’clock plane, a feeling of sadness and powerlessness kept coming over them and the room in long waves; then, I was at the airport but I had forgotten my boarding pass, the clerk at the desk said it didn’t matter since I was booked on the flight, a little boy appeared out of nowhere, age about 2, no one knew where his parents were so I pretended he was mine and took him in my arms, he spoke to me in sounds like “c” and “s”, the plane didn’t arrive, turned into a bus I ran to catch but since I wasn’t at the bus stop, it wasn’t obvious if the driver would let me onboard.
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Oh, the fatigue. The rhythm is a familiar one, but this kind of informational overload to be sorted through was a part of my professional duties for years, but I was in my thirties and forties then. The mental acuity hasn’t diminished but the reserves of physical energy it requires are no longer the same at age 78.
Plus, the information itself. The emotional charge that has to be absorbed. After all, this is nothing other than the world in which we live that is tipping over into a terrifying future. And the “c” and “se” language of that little kid, I sense it, were linked to this horror of an acronym as horrible as its content – the “TESCREAL” of the tech oligarchs share among themselves, for the most part, providing a kind of balancing act to the Russian imperialist eursasism, TESCREAL being a horrible mixture of transhumanism, extropianism, singularitarism, cosmim, rationalism, effective altruism, and longtermism. One immediately senses that “effective altruism” has nothing to do with humanism. The communists’ glorious future has been replaced by a dystopia of a glorious future reserved for those who truly deserve it in the eyes of the billionaires: themselves and their descendant, gallivanting about in the stars.
Apart from the phenomenal amount of time absorbed by the reading of info on the developments on the cryptocurrency front, the most complicated (as pertains to a work of fiction occurring in the future) is absorbing the number of potential developments imaginable from the civilizational tipping point we are experiencing at the moment. Something of the order of magnitude of jumping from one historical era rooted in the 20th century to one…floating off into unforeseeable levels of catastrophic events. It’s taxing on the neurons.
Not that I believe for a moment that they will implement their full program. But their attempts to do so will be like subjecting humanity to a life-threatening surgery performed by a plumber claiming to be a brain surgeon.
The day begins to the lyrics of Jackson Browne’s song from the 70’s – Before the Deluge – “Some of them were dreamers and some of them were fools, they were making plans and thinking of the future, in the troubled years before the deluge…”
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OK. With breaks for a siesta and breaks to cuddle the cat between the reading and write-ups, I should manage to make it.