
Rêve : Je suis dans mon lit lorsque toutes les lattes formant le sommier s’effondrent avec fracas, l’une de mes soeurs dort dans la pièce à côté, je pense qu’elle va venir m’aider à m’extraire de l’amas de lattes, attirée par le bruit, mais personne ne vient, je parviens à m’en tirer et me rends à la cuisine où cette même soeur m’offre la pochette de thé qu’elle vient d’utiliser pour ma tasse de thé et je me retrouve avec un thé au lait comme celui servi dans les gares, à Londres, je me rends compte alors que le tout se passe dans un hôpital où on fait la course à un terroriste et je comprends que l’effondrement des lattes du sommier fait partie d’une histoire plus large, avec ma soeur nous allons en faire rapport à la police mais l’agent ne s’intéresse pas vraiment à ce que je lui raconte, moi, une étrangère venue du Canada, il est plus préoccupé par un incident qui s’est passé dans son village, dont je ne suis pas du tout au courant.
Ce que j’en comprends au réveil ? Rien du tout. À tout hasard, je me prépare un thé au lait, comme celui qu’on m’avait servi un jour en 1979, dans une gare londonienne où la serveuse préparait à l’avance tout un plateau de mugs en versant dans chacun sa dose de lait. J’étais en route pour Israël via un voyage à travers l’Europe et je m’étais arrêtée à une rencontre avec Krishnamurti à Brockwood Park où la pluie avait effondré ma tente sur moi pendant que je dormais et où je m’étais émerveillée de voir des gens qui revenaient tous les ans pour écouter un homme dire à son auditoire qu’ils devaient bouger et poursuivre leur route; et ils étaient là, les yeux levés vers lui dans un air de ravissement et s’inclinant devant lui, mains jointes à hauteur de poitrine, combien merveilleux était ce saint homme et cetera, je n’y comprenais rien, mais la campagne anglaise m’a paru merveilleuse.
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En passant: le poème de Mandelstam que je mentionnais hier ? Celui qui commence par L’or faux des sapins de Noël ? Dans l’édition bilingue de la Librairie du Globe, il comporte une deuxième série de quatre vers, mais pas dans l’édition russe publiée à Moscou en 1995. La traduction française dans l’édition bilingue me paraît bizarre comparée à ce que je parviens à déchiffrer du russe en vis-à-vis – “ o veshaya maya pechal“, par exemple, rendu par ô mon amertume augurale, et o tixaya maya sloboda par “ô ma liberté non sonore “(?), je ne sais pas mais, il me semble que ô ma liberté discrète, par exemple, ou silencieuse ou…enfin, est-ce le fait de mentionner sa liberté, discrète ou pas, qui fait que ces vers sont exclus de la version russe publiée à Moscou ? Mystère, oui, mais matière à réflexion alors que les messages “qui dérangent” se mettent à disparaître des réseaux sociaux, remplacés par les messages préférés des Grandeurs au pouvoir, y compris des vulgarités à gogo .
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Lu hier soir la chronique du 24 février 2022 dans Un An de Guerre d’André Markowicz, puis je suis passée à celle du 26 février. Nous étions alors avant les bombes russes larguées sur le théâtre de Marioupol où s’étaient réfugiés des centaines d’habitants; le théâtre étaient entourés de grands messages au sol, qui se lisaient Diety (enfants). Rasé le théâtre avec ses habitants, hommes, femmes et enfants. Une autre des “cibles militaires” privilégiées des exécutants des ordres du Kremlin.
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Ceci après le profond dégoût ressenti en voyant Netanyahou et sa clique de criminels utiliser les ignominies commises par l’opposant pour se justifier de poursuivre l’écrasement de civils – allez savoir qui dit la vérité concernant la mort infligé à des otages-enfants et à leur mère dont le cadavre fut remplacé par celui d’une inconnue, au moment des échanges. Comment prétendre que le retour de 6 otages ( vivants ou morts cueillis au bonheur la chance dans les décombres après plus de 500 jours d’une guerre insensée) échangés contre 606 prisonniers palestiniens lesquels, ayant subi leur lot d’ignominie dans les prisons israéliennes, s’empresseront d’aller renflouer les rangs des organisations terroristes à Gaza (elles étaient toutes là, pour la photo de famille, reconnaissables à la couleur de leurs bandeaux, vert, rouge, jaune, noir, lors de la remise des cadavres d’un vieillard, de deux gamins et d’une inconnue “représentant” le cadavre de la mère des deux petits). Et Netanyahou de s’indigner à la télévision du fait que les deux enfants auraient été assassinés “à mains nues” – pareille horreur étant supposé le distinguer, lui, de la manière dont les habitants des kibboutzim en lisière de Gaza se sont retrouvés sans protection armée lors des massacres du 7 octobre parce que Monsieur croyait qu’il suffisait d’arroser le Hamas de fric pour qu’il se tienne peinard dans son enclave. Les amas de chairs sous les décombres ? “Dégâts collatéraux” à un jeu de vases communicants entre les ultra israéliens et leurs ennemis aussi dégoûtants qu’eux.
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Pour aujourd’hui, j’ai accepté de me joindre à l’atelier d’écriture local, question de sortir d’entre mes quatre murs. J’apporte avec moi le carnet de L’Horloger des Brumes, comptant y travailler dans un contexte différent.
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Dream : I am in bed when all the wooden slats forming its frame fall off in a din, one of my sisters is in the room next door, I think she will come to help. me extract myself from the pile of slats, but no one shows up, I manage to extricate myself and head for the kitchen where this same sister offers me the tea bag she just used for my own cup and I discover I find myself with a tea with milk like the one served in train stations, in London, I realize all this is taking place in a hospital where people are chasing down a terrorist and that this business about the slats has something to do with a larger story, so I go with my sister to report this to the police, but the officer isn’t really interested in what I have to say, seeing as I’m stranger from Canada, he is more preoccupied by an incident that took place in his village, something I know nothing about.
What I understand of this upon waking? Nothing at all. On the off chance it might trigger something, I prepare tea with milk like the one I was served in a London train station in 1979, where the waitress prepared a trayfull of mugs in advance by pouring a dose of milk in each one. I was on my way to Israel via a trip through Europe and had dropped into a Krishnamurti gathering at Brockwood Park where rain collapsed the tent I was sleeping in and I marvelled at people showing up every year to hear the man tell his audience to move on and get on with their own lives; and there they were, looking up at him in rapture and bowing with hands joined at chest level, how wonderful, how saintly etc It didn’t make the slightest bit of sense to me, but the English countryside I found wonderful.
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In passing: the poem by Mandelstam I mentioned yesterday ? The one beginning with The fake gold of Christmas trees? I my bilingual edition from Librairie du Globe, it contains a second series of four verses, but not in the edition published in Moscow in 1995. The French translation in my bilingual editionn strikes me as odd when compared to what I manage to decipher of the Russian facing it “ o veshaya maya pechal“, for instance, rendered as oh my aurgural bitterness, and o tixaya maya sloboda as… well it works better in English where it becomes ” oh my soundless freedom”. At any rate, was it the fact of mentioning freedom, discrete, soundless or otherwise that resulted in thoses verses being excluded from the Russian version published in Moscow? A mystery, yes, but food for thought as “annoying” messages disappear from social networks in favor of the preferred messages of the grandees in power, including vulgarities galore.
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This after the profound disgust I experienced seeing Netanyahu and his bunch of criminals using the ignominies committed by the opponent as a means to justify their crushing of civilians – go and find out for yourself what the truth is concerning the death inflicted on children taken as hostages and on their mother whose corpse was replaced by that of an unknown, at the time of exchange. How can you claim that the return of 6 hostages (alive or a dead body found at random in the rubble after more than 500 days of an insane war) against 606 Palestinian prisoners who, having suffered through their own lot of ignominies, will go refill the ranks of terrorist organizations in Gaza (they were all on display for the family photo yesterday, with their green, red, yellow, black headbands for the handing over of the cadavers of an old man, of two small children and of that of an unknown handed over as “replacement” for that of their mother). And Netanyahu, indignant on television at the thought that the two children would have been murdered “with bare hands” – such horror one should distinguish him supposedly from the way in which the inhabitants of kibbutzim on the border with Gaza found themselves devoid of armed protection from the massacres perpetrated on October 7th, because this man figured all he needed to do was shower Hamas with money for them to keep quiet in their enclave. The piles of flesh under the rubble? “Collateral damage” in a game of communicating vessels between the ultras in Israel and their enemies, as disgusting as they are.
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For today, I’ve accepted to attend the local writing workshop, so as to get out from between my four walls. I’m bringing my Horloger notebook with me, with the though of working on it in a different context.