
Rêves : un bout d’une très vieille chanson de Bref qui dit “il pleut, c’est pas ma faute à moi, les carreaux de l’usine sont toujours mal lavés“; puis on voulait “m’annuler”, d’autres ne le voulaient pas, mais personne ne se donnait la peine de me demander mon avis.
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Il y aurait bien des façons d’absorber les coups que me portaient les messages qui ont commencé à arriver par mail en début d’après-midi, hier. Vu le contexte plus large – plus large que l’histoire familiale, s’entend – je choisis d’en faire porter une partie sur l’ambiance actuelle et généralisée de démence que chacun gère au mieux de ses moyens et de ses inclinaisons caractérielles. Façon de ne pas péter un plomb moi-même, ni d’accroître la pression sur un coeur – le mien – que je trouve bien vaillant et que j’apprécie au point d’en afficher les photos post-opératoires près de ma table de travail – pas plus gros qu’un poing, toujours d’attaque, beau temps, mauvais temps, à pomper depuis les premiers moments.
Entretemps, déversement de haine par email. Je suis la manipulatrice en chef, mais nous sommes tous des pourris (sauf pour son père décédé et mon ex qui la soutient à fond), elle est porteuse d’un message pour l’humanité (apparemment, ce message exige qu’elle déverse des tombereaux d’injures sur tous les membres de ma famille – style prophétesse biblique) et toute tentative d’intervention ne fera que fournir de l’oxygène à la conflagration. Le tout dans une rancune hargneuse qu’aucun mot de la langue française ne peut rendre comme le fait le mot anglais de spite dont le s, le p et le t, rend vraiment cette impression de mots porteurs de crachat venimeux.
J’ai ensuite ressenti un profond besoin de relire la notice au sujet de Oksman, Ioulian (1895-1970) dans le Dictionnaire Amoureux de Pouchkine, surtout je crois parce que la notice se clôt sur les mots : “Ioulan Oksman était un homme droit.”
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Puis, je me suis rendue compte qu’à la vue d’une brève vidéo sur un grizzly géant dans un parc national américain et du message l’accompagnant, j’avais compris pourquoi diable les bessy à l’oeuvre aux Etats-Unis congédiaient les gardes forestiers à tour de bras. Mais bien sûr – tous ces vastes territoires à exploiter pour leur bois, leur eau, leurs minerais…
J’ai réussi à m’endormir vers les 2 heures du matin sur la dernière phrase dans le texte “Il y eut deux frères Chénier” dans la Quatrième prose de Mandelstam où il dit “…et tout faisait peur comme dans un rêve d’enfance.”
Ce matin, je me prépare mentalement à une nouvelle volée de fléchettes empoisonnées dans mes mails (curieusement, alors qu’elle m’en voulait terriblement d’utiliser ce moyen de communication “que tout le monde pouvait lire”, elle s’en sert allègrement pour nous arroser, moi et ma soeur aînée, de ses charges à caractère vindicatif. Coupables ! Levez-vous devant la Cour !)
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J’ai terminé la structure de mon numéro clownesque. Me reste à le peaufiner avec la personne qui, pendant ce temps, évoluera gracieusement sur la poutre avec ses bollas munis de longs rubans.
“Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches…”
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9h50 : voilà qui a le mérite d’être clair : elle avait dépensé tout ce “fric de dingue” pour venir me voir et me sauver de moi-même. Le tout se résumant dans sa conclusion que je note ici et ailleurs pour ne jamais l’oublier :”Tout comme ton refus de prendre soin de ta santé a toujours été de ta faute. Tu choisis l’autodestruction et tu attends des autres qu’ils te plaignent pour cela. Mais à chaque heure, tu as 3 600 secondes pour faire un choix différent.
Et pourtant, tu ne le fais pas.
Je refuse de me sentir coupable de ce que j’ai fait l’année dernière. Depuis que j’ai repris contact avec toi, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir.
Lucie, c’est mon message pour toi, alors sois très attentive :
J’ai toujours été une guerrière spirituelle. J’ai toujours cru aux forces créatrices qui me traversent. J’ai toujours cru en Jésus, et je sais – sans aucun doute – que je suis une messagère.
Et ceci – cette lettre, cette vérité – est mon message pour toi.
C’est à toi de décider ce que tu veux en faire.
Mais ne t’y trompe pas : il ne s’agit pas d’une attaque, ni d’un acte de cruauté, ni d’une punition.
C’est un message. Une vérité. Un moment de clarté qui t’est offert.
La porte a toujours été ouverte. Elle l’est toujours. Mais que tu la franchisses ou non ?
C’est ton choix. “
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Et que la grâce du Seigneur soit avec nous, âmes perdues et auto-destructrices que nous sommes.
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Dreams : a bit of an old Jacques Brel song that says “it’s raining, it’s not my fault, the windows of the factory are always dirty”; then, some people wanted to “cancel” me, others disagreed, but no one bothered asking me what I thought about it.
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There could be many ways of absorbing the blows I received from the emails that started arriving in early afternoon yesterday. Given the larger context – larger than family history, that is – I choose to place part of it on the current and generalized climate of dementia that each person is managing to the best of his or her means and temperamental inclinations. This being a way not to blow a fuse nor to increase the pressure on a heart – my own – I find most gallant and that I appreciate to the point of posting its post-surgery images near my work station – no larger than a fist, always on the job good weather or bad, pumping away since the very beginning.
In the meantime, outpouring of hatred by email. I am the Gaslighter in Chief, but we are all rotten scum (except for her deceased father and my ex who is supporting her full hilt) she is the bearer of a message for humanity (apparently, this message requires that she pour tumbrels of insults on every member of my family – biblical prophetess style) and any attempted intervention will only feed oxygen to the fire. There is not a single word in the French language that conveys this mixture of grudge-fed hatred as well as does the English word spite the combination of the s, the p and the t giving that impression of words laden with spit.
I then felt a deep need to re-read the entry about Oksman, Ioulian (1895-1970) in the Dictionnaire Amoureux de Pouchkine, mainly I think because it concludes on the following words : “Ioulan Oksman was a righteous man.”
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After which I realized what I hadn’t understood at first when seeing a short video of a giant grizzly in one of the American national parks and its accompanying message; I realized why the bessy at work in the United States were firing the forest rangers left right and center. But of course – all those huge territories for exploitation of their lumber, their water, their minerals…
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I managed to fall asleep around 2 AM after copying down the final sentence in the text “There were two Chénier brothers” in Mandelstam’s Fourth Prose where he says “...and everything was frightening like in a childhood dream.”
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This morning, I’m girding myself mentally for a new volley of poisoned darts in my emails (oddly, whereas she resented me terribly when I used that means of communication “that everyone could read”, she’s now an enthusiastic user of it in order to spray me and my eldest sisters with charges laden with vindictiveness. Guilty ones ! Rise before the Court!
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I completed the structure of my clown act. Still need to polish it with the person who will be doing elegant figures on the gymnastic beam at the same time, while manipulating her bollas with the streaming ribbons.
“Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches…”
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9h50 : this has the merit of clarity: she spent all that “fucking fortune – twice” to come see me in order to save me from myself. All this summarized in her conclusion I note down here and elsewhere so as never to forget it: “just like your refusal to take care of your health has always been on you. You choose self-destruction, and then you expect others to pity you for it. But every single hour, you have 3,600 seconds to choose differently.
And yet, you don’t.
I refuse to feel guilty for anything I’ve done in the past year. Since I reconnected with you, I have done everything in my power.
Lucie, this is my message to you, so pay close attention:
I have always been a spiritual warrior. I have always believed in the creative forces that move through me. I have always believed in Jesus, and I know—without a doubt—that I am a messenger.
And this—this letter, this truth—is my message to you.
What you choose to do with it is up to you.
But make no mistake: this is not an attack, not an act of cruelty, not a punishment.
This is a message. A truth. A moment of clarity being offered to you.
The door was always open. It still is. But whether you walk through it or not?
That is your choice.“
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And may the Good Lord’s grace be with us lost and “self-destructive” souls.