
Rêves : défilée d’êtres estimant que les lois sont pour les autres (têtes ressemblant à celles des marionnettes que Paul Klee fabriquait pour son fils, ou celles peintes sur les planches de bois représentant les spectateurs dans le Requiem de Léonid Andreïev); puis un homme, avec mon aide, est en train d’ériger un mur en briques qui serpente au milieu d’une pièce, la divisant en deux, mur à hauteur de poitrine; puis un homme, sorte de Pierrot, ressemblant physiquement à un croisement entre le danseur Baryshnikov et l’acteur Oskar Werner dans Jules et Jim, sort de prison et retrouve les deux femmes qui l’aiment – l’une, jeune personne qu’il n’ose pas ou ne veut pas voir autrement que virginale et une chanteuse de cabaret aux multiples amants, ravie de le retrouver, mais qu’il ne veut plus fréquenter – le tout sur un extrait de la chanson They Can’t Take that Away from Me – “we may never never meet again on the bumpy road to love…”
et j’ouvre les yeux sur les innombrables confusions et malentendus entre humains qui croient se connaître et ne font rien d’autre que de projeter leurs propres illusions sur l’autre – jusqu’au moment où le décalage devient tellement énorme entre l’être rêvé et l’être réel qu’il faut bien se résoudre à prendre acte d’erreurs sur la personne, parfois loufoques, parfois tragiques. Personnellement, cette réalisation m’a conduite hier à me déclarer volontaire pour le cours de clown qu’offrira le cirque local, à la condition de trouver six autres participants aux deux volontaires déjà déclarés.
Les non-sens atteignent des niveaux tellement grotesques – que ce soit à l’international ou dans ma vie personnelle – que je ressens cela comme un besoin afin de me pas être noyée par les aspects les plus extravagants du tout.
Vivre et laisser vivre dans un monde virant aux hallucinations. L’échelle de Beaufort mesurant le degré de force des vents est largement dépassée, et la tempête n’a même pas atteint sa pleine vélocité encore. Quand tout se met à dépasser les bornes, il faut bien s’arrimer à quelque chose .
(Et je n’ai même pas jeté un oeil sur les infos du jour, encore.)
J’en reste là pour l’heure ?
Allez.
*
Dreams : a parade of beings who consider that the laws are for other people (heads resembling those of the puppets Paul Klee made for his son, or those painted on pieces of wood representing the audience in Leonid Andreyev’s Requiem); then a man, with my assistance, is busy erecting a brick wall that winds through the middle of a room, dividing it in two, a wall at chest level; then a man, a kind of sad clown of the Pierrot variety, comes out of prison – he looks like a cross between the dancer Baryshnikov and the actor Oskar Werner in the film Jules et Jim – he meets up again with the two women who love him – one, a young woman he does not dare or does not want to see other than virginal and a night club singer with countless lovers who is delighted to see him again but that he does not want to be with ever again – the whole thing on a excerpt of the song They Can’t Take that Away from Me – “we may never never meet again on the bumpy road to love…”
and I open my eyes on the countless confusions and misunderstandings between humans who believe they know one another and do nothing other than project their own illusions on the other – until the time comes when the gap becomes so huge between the dreamed-of person and the real one that one must acknowledge the cases of mistaken identity, sometimes very funny, sometimes tragic. Personally, this realization led me yesterday to declare myself a volunteer for the course in clowning the local circus will offer, conditional on finding six other participants to the two volunteers already lined up.
The levels of nonsense are reaching such ludicrous levels – both internationally and in personal terms – that I feel this as a need in order not to drown in the more outlandish aspects of it all.
To live and let live in a world veering into hallucinations. The Beaufort scale measuring the strength of the winds has been left far behind, and the storm hasn’t even reached its full velocity yet. When everything goes beyond the limits, one must lash up to something.
(And I haven’t even glanced at the daily news yet.)
Do I leave it at that for now ?
For sure.