12 février 2025

Rêve : Très long rêve autour d’un rapport sur un sujet d’une telle complexité que personne ne s’y retrouve, dans un contexte de guerre mondiale et d’organisation d’une rencontre que je dois présider sans qu’il soit clair ce que les gens espèrent en tirer, si ce n’est que tous ces gens qui étaient dans des emplois permanents (CDI) se retrouvent au chômage ou en emplois précaires très courts (CDD) et que le mouvement doit s’ouvrir sur d’autres pays.

Certainement inspiré par le “Contre-Sommet” sur l’IA d’hier, supposément, pour un “humanisme de notre temps”, où Jean-Marc Adolphe fut interdit de parole sur ses rencontres avec des collégiens pour démystifier ce qu’est l’IA et comment s’en servir. Apparemment, il s’agissait surtout de “dénoncer” l’IA pendant que les grands de ce monde tenaient leur Sommet le glorifiant, avec injonction de la part du vice-président des Etats-Unis à l’endroit de l’Europe d’y aller mollo sur les contraintes réglementaires à son déploiement.

Dans le contexte actuel, je ne peux que reprendre ici le commentaire que j’ai laissé sur la chronique d’André Markowicz hier, chronique intitulée Puisque nous ne pourrons pas y échapper : l’image “qui me hante depuis des mois, c’est celle de l’avalanche sur laquelle certains s’imaginent qu’ils pourront surfer comme ils le feraient sur une vague monstrueuse, pendant que les autres en sont encore à dire “avalanche ? quelle avalanche ?” au moment où des milliers de tonnes de neige arrivent et engloutissent le village. Survivre, oui, c’est-à-dire tenter que survivent en nous et avec nous des notions essentielles à la santé et à l’intégrité morale, physique et émotionnelle des humains.”

“Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines …” et le rugissement de l’approche de l’avalanche qui fait trembler le sol sous nos pieds.

Dans ce même contexte, toujours, je crois vraiment que les conséquences mortelles de l’interruption par les Etats-Unis de ses programmes mondiaux d’aide alimentaire et de santé sont parfaitement délibérées. Les …mais quels mots utilisés pour les décrire ? ceux aux commandes qui autorisent et approuvent ces gestes, comme toutes les autres mesures affectant les plus pauvres et les plus fragiles, considèrent que ces personnes sont inutiles, que leur mort ne fera qu’améliorer leur accès à eux aux terres qu’elles occupent et – surtout – à leurs sous-sols, et que le génocide silencieux qu’ils viennent de mettre en marche transformera les génocides du 20e siècle en simples exercices préparatoires.

Je serai ravie si je me trompe.

Pendant ce temps, un dérèglement mental qu’on appelle présentement la “bi-polarité” – alternance de dépression profonde et d’envolées maniaques incontrôlées – condition qui a déjà fait ses ravages dans la famille dont je suis issue, s’est à nouveau emparée de ma fille dans sa phase d’envolées hors des cadres mesquins auxquels se plient tous les médiocres autour d’elle, me transformant à nouveau en monstre à dénoncer sur la place publique. À force, j’en suis maintenant réduite à deux sentiments à son sujet, sentiments en apparence contradictoires : le premier, une angoisse sourde au creux du ventre concernant les saccages que la maladie opère sur sa vie, et la confirmation que c’est la maladie qui parle, qui la possède comme le ferait un mauvais génie et que je n’y peux rien. En d’autres mots, que je suis impuissante à lui porter secours. Dorénavant, j’en parle ouvertement avec des amis choisis qui ont aussi connu les ravages de ce type de décrochage démentiel dans leur propre famille. Je me taisais, pensant la protéger dans le regard des autres; je ne me tais plus maintenant qu’elle choisit de se détruire au vu et au su de quiconque se régale du spectacle. Parce que les réseaux sociaux le permettent, ça, ce voyeurisme sans conséquence pour les voyeurs – si ce n’est la conséquence de la perte de leur meilleur jugement, et l’entraînement dans la passivité du spectateur irresponsable.

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L’illustration ? Un récit dans lequel j’ai tenté de traiter de manière fictive certains aspects des désastres se déroulant dans ce contexte où les familles sont considérées comme des chateaux-forts que le pater gère avec impunité, selon ses propres lois. Une poule avertie en vaut deux, c’est vrai; pas sûre que ça lui permette d’échapper ni au tigre, ni au renard, ni à la bonne ménagère s’approchant avec sa hachette, pendant que l’avalanche s’apprête à se déverser sur le village.

Allez. L’avenir appartient aux lève-tôt et tout ça, il est 5h35, forward, kadima, davaï.

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Dream : very long dream around a report on a topic so complex no one could make sense of it, in world war context and the organization of a meeting I was to preside without it being clear what people were expecting from it, other than the fact that all these people who used to have permanent jobs (known as CDI in France – a contract of indefinite duration) are now unemployed or holding very temporary jobs (CDD, a contract of definite duration which can be as short as a few hours), and that the movement would have to open up to other countries.

Certainly inspired by the “Counter-Summit” on AI organized yesterday, supposedly for “a humanism for our time”, where Jean-Marc Adolphe’s intervention was censored when he attempted to speak about his meetings with college students in order to demystify AI and learn how to use it. Apparently, the purpose was mostly in “denouncing” AI while the grandees held their summit glorifying it, with injunctions addressed to Europe by the American vice-president to go easy on rulings constraining its deployment.

In the present context, I can only repeat here the comment I left on André Markowicz’ column yesterday, titled Puisque nous ne pourrons pas y échapper (Since we won’t be able to escape it) : the image “that has haunted me for months is that of the avalanche on which some imagine they can surf like they would on a monstrous wave, while the others are still saying “avalanche ? what avalanche ?” at the moment when thousands of tons of snow are thundering down to bury the village. Surviving, yes, meaning attempting to keep alive in ourselves and with us essential notions for moral, physical and emotional health and integrity in humans.”

“Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines …” and the rumbling of the approaching avalanche making the ground shake under our feet.

Still in this same context, I truly believe that the mortal consequences of the interruption by the United States of its world-wide programs of food and health assistance are totally deliberate. The…but which words apply in describing them ? those in command authorizing and approving these moves, like all the other measures affecting the poorest and the most vulnerable, consider that these people are useless, that their death will only improve their own access to the lands they inhabit and – mostly – their underground, and that the silent genocide they have set into motion will transform the genocides of the 20th century into simple training exercises.

I’ll be delighted if I’m mistaken.

Meanwhile, a mental derangement currently known as “bi-polarity” – alternating bouts of deep depression and flights into uncontrolled mania, an illness that has already caused ravages in the family in which I was born, has once again taken hold of my daughter in a mania phase allowing her to escape the pettiness of the constraints all the second-rate people accept around her, transforming me again into a monster that must be denounced publicly. By dint of repetition, I’ve now reached the point of a double reaction about her that only appears to be contradictory : on the one hand, a dull anguish in the pit of my stomach over what will come next in the ravages the illness has already caused in her life, and the release in me by my final understanding that this is the illness at work, possessing her as an evil genie would and that I can’t do a thing about it. In other words, that I’m powerless to come to her help. Henceforth, I speak openly about it with friends who have known the ravages the condition caused in their own families. I kept silent before, thinking to protect her from the gaze of others; I no longer keep silent now that she is destroying herself in full view of whoever delights in the spectacle. Because social networks allow for it, a voyeurism with no consequences on the voyeur – other than the loss of his or her own better judgment, and the sweep into the passivity of the irresponsible spectator.

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The illustration ? A tale in which I attempted a fictional treatment of some of the aspects of disasters taking place in the context of families considered as strongholds in which the pater rules with impunity, according to his own laws. Once bitten, twice shy is the hen, that’s true; not sure this will allow her to escape from the tiger or the fox, or from the goodly housewife approaching with her hatchet while the avalanche comes thundering down toward the village.

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Allez. The future belongs to those who rise early and all that, it is now 5:35 AM, forward, kadima, davaï.

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