Rêves : Il se passerait beaucoup de temps avant qu’on puisse savoir si le sujet présentait un potentiel exceptionnel de talents utiles au développement humain, entretemps, il lui fallait se couvrir de vêtements blancs achetés pour quelqu’un d’autre; puis une collection disparate d’objets dans un sac à main (objets dont j’ai oublié la nature) à partir desquels il fallait se faire une idée sur la personne se baladant avec un pareil assortiment.

Au réveil, concernant le premier rêve, je pense immédiatement aux jumeaux dans L’Horloger – le frère et la soeur – qui n’occupent pas un niveau assez élevé dans la hiérarchie pour être informés de toute l’histoire ayant mené à la déflagration nucléaire quand ils avaient 9 ans. Pour ce qui est du second, la quantité, la diversité et la cruauté de l’envolée de décrets du premier jour de la présidence de Trump et la concentration extraordinaire d’imbéciles malveillants qu’il rassemble autour de sa personne ressemble au contenu de ce sac à main lequel avait l’apparence d’un trou noir – on peut dire que des personnages comme celui-là en sont l’équivalent métaphorique humain.

Il faut dire que l’une des dernières phrases lues hier soir dans Le Mal de Vérité* en est une où Imre Kertész écrit : “...et je m’adresse à ceux qui survivront au déluge, à la pluie de soufre ou à l’ère glaciaire – temps bibliques, terribles cataclysmes, époque de silence. La race supplante l’homme, l’individu est balayé par le collectif , pareil à un troupeau en furie.”

Et, juste avant ça, j’avais remarqué la déclaration d’Elise Stefanik, choisie par Trump pour représenter les Etats-Unis à l’ONU, se disant d’accord avec “le droit biblique” d’Israël à l’annexion de la Cisjordanie. Cela, pendant que les exactions des colons israéliens contre ses habitants palestiniens sont en escalade quotidienne – battues contre les habitants, incendie de leurs maisons…pogrom, en d’autres mots.Avec Dieu et son Elu supervisant toute cette descente dans la barbarie en appelant d’autres, et d’autres encore.

Quand on pense à la petite grenaille de matière que nous représentons à l’échelle cosmologique, les délires prétentieux inventant des Dieux personnels se penchant sur chaque imbécile qui s’y agite, ça dépasse l’entendement.

Mais à part ça, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien..en effet.

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Dans cet énorme casino/bordel dont on vient à peine d’ouvrir les portes, au plan strictement personnel, une anticipation joyeuse m’anime dans ce matin brumeux – j’ai reçu un message par mail hier, m’annonçant l’arrivée pour aujourd’hui d’un colis depuis les Editions Mesures, ce qui me fait une impression ressemblant à celle d’une gamine la veille de Noël. Ou d’une éclaircie assurée dans le brouillard épais qui s’attarde beaucoup et souvent sur la ville, cet hiver.

*Catherine Coquio, Le Mal de Vérité ou L’Utopie de la Mémoire, Editions Armand Colin, 2015

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Dreams : It would be a good while before we would known if the subject showed potential for exceptionally talented skills for human development, meanwhile she had to find clothes bought for someone else to dress herself all in white ; then a rag-tag assortment of objects in a handbag (I’ve forgotten which ones) from which one had to have some idea of the person who would walk around with such an assortment.

About the first dream, upon waking, I immediately think of the twins in L’Horloger – the brother and the sister – who are not of a sufficiently high rank in the hierarchy to be informed on all the history that led to the nuclear explosion when they were 9 years old. As for the second dream, the quantity, diversity and cruelty of the volley of presidential orders launched by Trump on his first day in office and the extraordinary concentration of malevolent imbeciles with which he surrounds himself resembled the content of the handbag that looked like a black hole – one could say that such characters are the metaphorical human equivalent to one.

I should say that one of the last sentences I read in Le Mal de Vérité last night is by Imre Kertesz quoted in writing :”… and I’m addressing myself to those who will survive the deluge, the shower of sulfur and the ice age – biblical times, terrible cataclysms, an era of silence. Race supplanting man, the individual swept away by the collective, like a furious herd.”

And just before that, I had noticed a declaration by Elise Stefanik, the person Trump has chosen to represent the United States at the UN, declaring herself in agreement with Israel’s “biblical right” to annex the West Bank. This as Israeli settlers escalate their daily exactions against its Palestinian inhabitants – beatings on the people, setting their homes on fire…a pogrom, in other words. With God and his Chosen Ones supervising the whole disgusting display of descent into a barbarity calling for even more of the same.

When you think of what the tiny smidgen of matter we represent on the cosmological scale, the pretentious rantings inventing personal Gods leaning over every fool wiggling about, are beyond understanding.

But apart from that, Your Ladyship – as the song goes – everything is just fine and dandy.

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In this huge combination of casino and whorehouse that has barely opened its doors at this point, on a strictly personal level, I’m in a happy anticipation on this foggy morning – yesterday, I received an email announcing the arrival today of a parcel from Editions Mesures, which cause the same impression on me as that of a kid on Christmas Eve. Or of a guaranteed lifting of the thick fog lingering a lot and often over the town, this winter.