
(illustration : Camille Messager)
Rêves : Il (un inconnu) me mène vers une petite Volkswagen jaune sans portes qu’il veut que je conduise sur la glace pendant que quelqu’un révèle à quel point les banquiers sont complices d’actes criminels; je croyais être à court d’un médicament du nom de G234 parce que j’avais oublié en avoir reçu pour un autre mois; puis je marchais avec quelqu’un d’autre sur le haut d’un mur en pierre, de la largeur d’une poutre de gymnastique mais en pente ascendante, comme un morceau de la Muraille de Chine, ça devenait de plus en plus haut pour en redescendre, je décidais de faire demi-tour pour pouvoir sauter d’une hauteur plus raisonnable.
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Pensées en fils enchevêtrés ce matin – sur quel fil tirer en premier ?
Sur deux phrases relues hier soir dans Le Mal de Vérité ou l’Utopie de la Mémoire* : “…ne pas céder au péril du dégoût” concernant la destruction de la vérité tentée ou réussie par le mensonge et, un peu plus loin : ” …l’art du conteur peut abriter les faits et maintenir le sens nécessaire à la distinction entre vrai et faux.”
En ce jour d’inauguration de la présidence de Donald J. Trump à la présidence des Etats-Unis d’Amérique, ça me paraît des plus appropriés.
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Hier, en fin d’après-midi, je suis allée prendre le thé chez une amie qui habite dans la ville haute. Je passe donc, à l’allée et au retour, devant la série de salons de thé face à la place du marché. Dans l’un se rassemblent des hommes à la retraite, dans les autres de tout jeunes hommes dont la retraite a débuté avant l’entrée sur le marché du travail. (Au retour, les anciens étaient rentrés chez eux, les jeunes étaient toujours affalés sur leurs chaises, les yeux fixés sur l’écran de leur téléphone. J’en reconnais quelques-uns comme d’anciens élèves en accompagnement scolaire; ils ne sont jamais sortis de cette ville, dans certains cas, n’ont jamais parcouru un autre chemin que celui allant de la barre d’immeuble qu’ils habitent à l’école d’abord, puis à ce salon de thé.)
L’amie, récemment arrivée du Nord dans cette ville-ci, s’implique dans une tentative de monter une liste pour les prochaines élections municipales – liste qui soit “de gauche” sans utiliser ce vocable mal vu dorénavant, grâce aux bons efforts d’un certain Melenchon, et dans un contexte où le RN attire une adhésion quasi spontanée et irréfléchie du genre “eux, on ne les a jamais essayés” comme si leurs mensonges étaient inoffensifs pour cette raison même.
Sur une note plus légère, j’ai découvert au cours de la conversation, que je ne suis pas la seule à me faire réveiller parfois en pleine nuit par ma propre voix, en train de chanter à voix haute dans un rêve. Par contre, à la différence de cette personne, je ne suis pas une chanteuse professionnelle…
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Allez, je vais publier avant même de consulter les titres; dans certains cas, ils seront matière à publication sur la page facebook de “Maria Damcheva” où quelques personnes s’y intéresseront – ou pas. Je ne me soucie plus du tout de savoir si et qui se donne la peine de lire ce que j’y publie; je partage ce qu’il me semble important de partager, si personne ne s’y intéresse, j’y peux rien.
Par contre, rencontre ce jeudi avec Camille Messager au sujet de notre collaboration sur L’Horloger des Brumes. Ce sera la première fois qu’elle aura une idée plus complète et des personnages et des récits. Et là, j’espère que l’adhésion se maintiendra parce que, là-dessus, la compréhension mutuelle m’importe beaucoup.
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Dreams: He (an unknown man) led me toward a small yellow Volkswagen with no doors which he wanted me to drive over the ice while someone was revealing the extent to which bankers were accomplices in criminal acts; I thought I was short of a medication called G234 because I’d forgotten having received some for another month; then I was walking with someone else on the top of a stone wall, the width of a gymnastics beam but on a rising slope, like a piece of the Great Wall of China, it was getting higher and higher in order to come down, I decided to turn back so I could jump off from a reasonable height.
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A tangled web of thoughts this morning – on which thread should I pull first ?
On two sentences I re-read last night in Le Mal de Vérité ou l’Utopie de la Mémoire: “…not giving in to the danger of disgust ” concerning the attempted or sucessful destruction of truth by lies and, a bit further on : “…the storyteller’s art can shelter the facts and maintain the meaning required for the distinction between what is true and what is false.”
On this the day of Donald J. Trump’s inauguration as President of the United States of America, this strikes me as most appropriate.
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In late afternoon yesterday, I went for tea at a friend’s who lives in the upper town. I thus walk by, and back, in front of the series of tea houses facing the market square. Elderly retired men sit in one of them, the others are occupied by very young men whose retirement began before they even entered the labor market. (On the way back, the ancient ones had gone home, while the young ones were still sprawled on their chairs, the eyes glued to the screen on theier phone. I recognize a few of them as former students I coached in school; they have never been outside this town, in some cases, have never followed another path that the one between the block of appartments in which they live and the school, at firt, and now this tea house.)
The friend, a recent arrival from the North in this town, is involved in an attempt to present a list at the next municipal elections – a list that is “on the Left” without saying the word, now sullied thanks to the constant efforts of one Melenchon, and in a context where the RN benefits from an almost spontaneous and mindless approval based on the notion that “we’ve never tried them yet”, as if their lies were harmless for this very reason.
On a lighter note, I discovered during our conversation that I’m not the only one who is sometimes awoken in the middle of the night by the sound of her own voice, singing out loud in a dream. However, contrary to this person, I’m not a professional singer…
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OK, I’m going to hit on “publish” before taking a look at the headlines; in any event, they will entail some publication of “Maria Damcheva’s” facebook page where a few people will be interested – or not. I no longer bother at all to know if and who takes the time to read what I publish; I share what I consider important to share, if no one is interested, I can’t do a thing about it.
However, meeting with Camille Messager on Thursday concerning our collaboration on L’Horloger des Brumes. This will be the first time she will get a fuller acquaintance with the characters and the tales. And here, I hope the adhesion will hold because, on this issue, mutual understanding matters a lot to me.