
Rêves : Dans un tiroir, je range huit volumes à couvertures rouge avec une note à l’intention des voleurs, leur signalant que je serai parfaitement consciente de toute tentative de s’en approprier le contenu comme étant de leur création; puis je suis en voiture avec un homme qui est au volant, la voiture descend une route de montagne en direction de la mer où nous devons retrouver d’autres gens, nous marchons ensuite sur une route entre la mer et le flanc de montagne, j’attire son attention sur une structure en flanc de colline, complètement délabrée dont toute la façade est arrachée, exposant son intérieur irrécupérable, apparemment quelqu’un tente de la restaurer puisqu’elle repose sur quatre morceaux de bois fraîchement taillés, mais il est évident vu son inclinaison qu’elle va s’effondrer sur la route.
La signification de ces deux rêves m’est parfaitement claire. Ça serait chouette si ça l’était aussi pour ceux ou celles qui s’imaginent me connaître et n’ont toujours pas compris que je ne reviens jamais sur une décision de rupture quand j’estime ses motifs indiscutables.
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Cela dit, deux moments forts de la journée d’hier: le premier, une rencontre inopinée avec un connaissance dans un salon de thé, elle s’adonne à être orthophoniste. Nous avons parlé du fait que la dyslexie n’était pas le problème le plus courant qu’elle rencontrait ces jours-ci dans les enfants qu’on lui amenait pour traitement. Elle voit surtout des enfants âgés de trois ou quatre ans qui n’ont pas encore acquis de langage, ou alors, seulement les rudiments de celui-ci. Parents débordés, ou accrochés à l’écran sur leurs téléphones, enfants confiés aux “bons soins” de la télé et des jeux vidéo avec un minimum d’interaction et de stimulation par les adultes qui les entourent. Confirmant ce que me dit ma copine instit’ au sujet de sa classe d’enfants chez qui il est quasiment impossible de provoquer un élan de curiosité et d’implication dans des activités d’apprentissage dont ils ne voient ni l’intérêt ni la nécessité.
Je doute que la majorité d’entre eux développe les fulgurances intellectuelles d’un Einstein qui fut, lui aussi, très lent à acquérir le langage, et qui considérait que cela lui avait permis plus tard de poser des questions d’enfant avec un cerveau d’adulte. L’une de ses remarques reprises dans la bd L’Éternité béante* dans laquelle Etienne Klein fait un rêve fabuleux dans lequel il rencontre Einstein et explore avec lui la signification de la théorie de la relativité, le big bang, les trous noirs, la physique quantique… Un régal que j’ai lu et relu hier pendant que je réfléchis au conte sur les Anciens que Sophie notera dans son carnet, dans L’Horloger des Brumes.
*Etienne Klein, Le Bollée, Christian Durieux, L’Éternité Béante, Éditions Les Liens qui Libèrent, 2024.
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Les images des corps affamés et torturés des prisonniers ukrainiens relâchés par la Russie apparaissent régulièrement sur Facebook et ailleurs, une poignée de gens réagit mais tout ça passe au milieu de conneries, d’insipidités, de pubs et autres mensonges divertissants. Les vérités dérangeantes, noyées dans une surcharge constante “d’informations” inutiles ou carrément malveillantes.
Le monde dans lequel sont élevés les enfants que mon amie l’orthophoniste voit à la semaine longue. Pendant que se poursuit ma réflexion sur l’univers luminique que nous habitons, semblable à la “cage de lumière” dont étaient prisonniers des oiseaux – la vitesse de la lumière étant l’absolu dans lequel se déroule toutes nos expériences, comment parvenir à comprendre les 69% de l’univers qu’on qualifie “d’énergie” ou de “matière” noire ?(Et question personnelle subsidiaire: les trous noirs en augmentent-ils la proportion, ou sont-ils comptés comme en faisant partie ?)
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Dreams: I put away in a drawer eight volumes with a red cover along with a note for thieves, letting them know that I will be perfectly aware of any attempt at passing off the contents as their own creation; then I’m in a car with a man who is the driver, the car is going down a mountain road toward the sea and the edge of a cliff, we are walking on a road between the two, I draw his attention to a structure on the edge of the cliff, it is completely wrecked, its facade is torn off, exposing its unsalvageable interior, apparently someone is attempting to restore it since it rests on four recently hewn blocks of wood, but it is obvious that it will fall on the road, given its inclination.
The meaning of these two dreams is perfectly clear to me. It would be nice if it were also clear for those who imagine they know me and still don’t understand that I never reverse the decision for a breakup when I consider its reasons indisputable.
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That said, two significant moments yesterday : the first, coming across an acquaintance at the tea house who happens to be a speech therapist. We talked about the fact that dyslexia is not the most common problem she’s seeing in the children brought in for treatment; she’s seeing an inordinate amount of 3 and 4 year old children who have not yet acquired language skills, or only the most limited forms of them. Overworked parents – or glued to the screen on their phones, children “babysat” by the tv and video games with minimal interaction and stimulation by the adults around them. Thus confirming what my schoolteacher buddy says about a classroom of children with whom it is virtually impossible to trigger a spark of curiosity and of implication in learning activities for which they see no interest or need.
I doubt that most of them will develop the kind of intellectual fireworks of an Einstein who was also very slow in acquiring language and considered that this had served him well since he considered that he raised a child’s questions with the mind of an adult. This is one of his comments picked up in the comic book L’Éternité béante* (Gaping Eternity) in which Etienne Klein has a fabulous dream in which he meets Einsteing and explores with him the meaning of the theory of relativity, the big ban, black holes, quantum physics…A delight I read and re-read yesterday while thinking about the tale concerning the Ancients that Sophie will jot down in her notebook in L’Horloger des Brumes.
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Photos of the famished and tortured bodies of Ukrainian prisoners released by Russia appear regularly on Facebook and elsewhere, with details concerning the horrors to which they were subjected; a handful of people react but all this is washed away in nonsense, insipidities, ads and other entertaining lies. Disturbing truths, drowned in an overload of useless or frankly malevolent “information”.
This is the world in which are being raised the children my speech therapist friend sees every week day. While I continue thinking about the universe of light we inhabit, similar to the “cage of light” that held birds prisoners – the speed of light being the absolute value in which all our experiences take place, how can we manage to understand the 69% of the universe we call black “energy” or “matter” ?
Pendant que se poursuit ma réflexion sur l’univers luminique que nous habitons, semblable à la “cage de lumière” dont étaient prisonniers des oiseaux – la vitesse de la lumière étant l’absolu dans lequel se déroule toutes nos expériences, comment parvenir à comprendre les 69% de l’univers qu’on qualifie “d’énergie” ou de “matière” noire ? (And personal subsidiary question : do black holes increase that percentage or are they counted as a part of it?)