19 décembre 2024

Rêves : action communautaire collective de longue durée se chargeant de maintenir nombre de services sociaux ; puis, un “collectif” consistant de deux écrivaines connues sous le nom de l’Ecole du Midi publient un site dans une langue universelle (?) c-à-d que tout le monde peut lire et qui se traduit automatiquement dans une langue que la personne comprend.

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Ce deuxième rêve en lien avec la manière d’écrire les propos d’un personnage dont la langue parlée est quasiment (ou complètement) incompréhensible. Par exemple, si l’oiseau et la plume dans la gravure ci-haut avaient chacun un mode d’expression parlée différent, comment rendre leur conversation par écrit ? (Réflexion en lien direct avec le personnage de L’Horloger dont la langue parlé à un rapport ténu avec le français qu’on parle en l’an 2024, presque 25. Et aussi à la réflexion de James Baldwin en conversation avec une jeune Nikki Giovanni de 28 ans, parlant du fait que l’anglais parlé par les Noirs et les Blancs américains n’est pas le même. Ainsi que le fait qu’il était interdit d’apprendre à lire aux esclaves en Amérique, raison pour laquelle, le chant (notamment des gospels religieux) est devenu une sorte de langage codé (on chantait “sailing home to Jesus“, par exemple, pour annoncer qu’une évasion serait possible dans les prochains jours).

Et aussi, je suppose, le fait qu’hier midi, les quatre résidentes de cette ville parlant couramment l’anglais – une Australienne, une Sud-Africaine, une Anglaise du nord de l’Angleterre et une Québécoise bilingue invitée par l’Australienne étaient réunies pour un repas des fêtes dans un restaurant où le niveau de bruit était si élevé que leur conversation, aux quatre accents distincts, s’est trouvée réduite, pour l’essentiel, à des expressions faciales et des gestes.

Ce qui, dans un livre, ne peut pas marcher.

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Sur les Rois*, lu hier soir : “…notre tendance à considérer l’usage efficace de la violence artbitraire comme divine en un certain sens – ou du moins à l’identifier à une sorte de puissance transcendante – est l’une des infortunes de l’humanité…Peut-être esce lié au caractère absolument disproportionné de la violence, au fossé énorme qui sépare l’action de l’effet. Il faut des dizaines d’années pour enfanter et élever un être humain ; quelques secondes suffisent pour réduire tout cela à néant en lui enfonçant une lance dans la poitrine. Larguer une bombe ne réclame presque aucun effort l apprendre à vivre sans jambes le reste de sa vie requiert un effort inimaginable… C’est ce qui permet aux actes arbitraires des conditions climatiques d’être considérés comme des “actes de Dieu”… Le sens a horreur du vide…C’est dans cet absence absolue de sens que nous rencontrons le divin.” *

J’en aurai certainement la confirmation dès que je jetterai un coup d’oeil aux informations du jour.

*David Graeber, La royauté divine des Shilluk. Sur la violence, l’utopie et la condition humaine, dans Sur les Rois, éditions La Tempête.

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Dreams : long standing collective community actions maintaining a number of social services; then, a “collective” consisting of two women writers known as the School of the Midi publishing a website in a universal language (?) meaning that everyone could read it as it translated automatically in a language that person understood.

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This second dream in relation to the way of writing the words of a character whose spoken language is practically (or completely) incomprehensible. For instance, say the bird and the feather in the engraving above each had a different way of expression themselves, how would their conversation be rendered in writing? (This reflection in direct link with the character of L’Horloger whose spoken language has a slim resemblance to the French spoken in 2024, almost 25. And also to the reflection of James Baldwin in conversation with the young Nikki Giovanni of 28, mentioning the fact that the English spoken by the Blacks and the Whites in America is not the same. Also the fact it was forbidden to teach slaves to read in America, reason for which singing (notably religious gospels) became a kind of coded language (“sailing home to Jesus“, for example, to announce that an escape would be possible in a few days.)

And also, I guess, the fact that yesterday noon, the four fluent English-speakers of this town – an Australian, a South-African, a British from the North of England and a bilingual Québécoise invited by the Austalian were réunited for a festive meal in a restaurant where the sound level was so excessive that their conversation, with its four distinctive accents, was reduced, essentially, to facial expressions and gestures.

Which can’t work in a book.

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On Kings*, read last night: “…our tendency to consider the efficient use of arbitrary violence as divine in a certain way – or, at least, to identify it with a kind of transcendental power – is one of the misfortunes of humanity…Perhaps this is linked to the absolutely disproportionate character of violence, at the enormous chasm separating the action for its result. It takes décades to give birth and to raise a human being; a few seconds are all it takes to reduce all that to nothing by piercing his chest with a spear; Launching a bomb requires almost no effort; learning to live without legs for the rest of your life requires an unimaginable effort…This is what allow the arbitrary actions of weather conditions to be considered as “acts of God”…Meaning has emptiness in horror…This absolute absence of meaning is where we encounter the divine.”

I’m certain to have confirmation of this as soon as I’ll take a look at the daily news.

*David Graeber, The divine royalty of the Shilluk. On violence, utopia and the human condition, in On Kings.

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