Rêve : Il fallait trier les billes, et d’abord, toutes les bleues ou blanches ensemble, puis se tenir en rang avec tous les gens vêtus de bleu devant le président Clinton portant, sous sa veste grise, un T-shirt bleu et une cravate d’un bleu fluorescent, les autres couleurs à être triées plus tard, les vertes en premier.

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Au réveil, les mots ‘servitude numérique’ du fait qu’à travers le monde, l’usage de tous les outils de communication exige que nous acceptions que nos données personnelles deviennent la propriété des “fournisseurs de service” qui les revendent à qui veut bien les payer.

Et le souvenir de ce que dit le diable (Woland) dans le premier chapitre de Le Maître et Marguerite : “Pardon, mais,…pour diriger, il faut avoir, qu’on le veuille ou non, un plan précis portant sur un laps de temps un tant soit peu décent. Permettez-moi de vous demander comment l’homme peut diriger quoi que ce soit si non seulement il est privé de la possibilité de bâtir un plan quelconque sur un délai même ridiculement bref, ne serait-qu’un petit millier d’années, mais s’il n’est même pas capable d’être sûr de sa journée de demain ?”*

Ce passage m’est immédiatement venu à l’esprit hier soir en lisant la conclusion d’un article dans Sur les Rois : “Dieu est l’expression du manque de pouvoir de la société. La finitude est le malheur universel de l’homme. : les gens ne contrôlent pas les conditions essentielles de leur existence….si les gens contrôlaient vraiment leur vie, ils ne mourraient pas, ne tomberaient pas malades. Il se trouve qu’ils ne contrôlent pas non plus la météo et les autres forces extérieures dont dépend leur bien-être.“** Pour nombre d’autres groupes humains, cela se traduit par la reconnaissance de ‘méta-personnes’ – dieux contrôlant diverses forces, alors que nous avons, soit une foi aveugle dans le Dieu considéré comme le seul et l’unique ou une foi aussi aveugle dans le triomphe du rationalisme et des sciences qui en découlent.

*Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite, traduit du russe par André Markowicz et François Morvan, éditions inculte 2021

**Marshall Sahlins, La société politique originelle dans Sur les Rois, Éditions la Tempête, 2023

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Petites musiques en sourdine : Steve Bannon lançant un ballon d’essai, suggérant que Trump soit à nouveau candidat à l’élection de 2028. Ce qui est contraire à la Constitution, mais qui sait où en sera la dérive constitutionnelle dans 4 ans (ou ce qu’il en sera de la sénilité de Trump à 84 ans).

Dans le même ordre d’idée : Trump, parlant du Premier Ministre canadien comme du “gouverneur” de son état et ce, pour la deuxième fois. Simple ignorance crasse ? Peut-être, mais voyons : la superficie de la Russie ? 17,1 millions de kilomètres. Superficie des Etats-Unis : 9, 6 millions de km et celle du Canada: 9,9, pour un total de 19,5 millions de kilomètres, donnant à Trump une avance de 2,4 millions de kilomètres sur Poutine. Un stupide rêve en couleur ? Oui, mais depuis quand se priverait-il de semer la zizanie sur fond de “sait-on jamais” ?

J’en reviens au Maître et Marguerite et à l’exergue tiré du Faust de Goethe:

— Mais qui es-tu, enfin ?

— Je suis une partie de cette puissance qui veut éternellement le mal et fait éternellement le bien.

(Mais c’est loin d’être évident de voir comment cela sera, en l’an 2180, par exemple, lorsque le récit se poursuit dans L’Horloger des Brumes, sans parler de l’année 2025 qui arrive.)

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Dream: all the marbles had to be sorted out with the blue and blue and white ones first, then stand in rows with all the people dressed in blue in front of president Clinton wearing under his grey jacket a blue T-chisrt with a fluorescent blue necktie, the other colors to be sorted out later, with the greens having priority.

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Upon waking, the words “digital servitude” given that throughout the world, the use of all communication tools requires that we accept seeing our personal data become the property of “service providers”.

And the recollection of what the devil (Woland) says in the first chapter of The Master and Margarita: ” I’m sorry but…in order to be in control, you have to have a definite plan for at least a reasonable period of time. So how, may I ask, can man be in control if he can’t even draw up a plan for a ridiculously short period of time, say, a thousand years, and is, moreoever, unable to ensure his own safety for even the next day? ” *

This immediately came to mind last night while I was reading the conclusion to one of the articles in On Kings: “God is the expression of the lack of power in society. Finitude is the universal misfortune of man: people do not control the essential conditions of their existence…if people truly controlled their life, they would not die, they would not become ill. It so happens that they do not control the weather either nor any of the external forces on which their well-being depends.“** For many human groups, this translates into the presence of “meta-persons” – gods controlling various forces, whereas we either have a blind faith in a God considered as the One and Only, or as blind a faith in the triumph of rationalism and of the sciences flowing from it.

*Mikhail Bulgakov, The Master and Margarita, translated by Diana Burgin and Katherine Tiernan O’Connor, Vintage International 1996

**Introductory essay on The origin of political society by Marshall Sahlins in On Kings, David Graeber and Marshall Sahlins

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Little background music: Steve Bannon floating the notion of Trump being a candidate at the 2028 election. Which is contrary to the Constitution, but who knows what will be the condition of constitutional drift in 4 years (or the state of Trump’s senility at 84).

In the same order of thought: Trump, speaking of the Canadian Prime Minister as the “governor” of his State and this, for the second time. Plain dumb ignorance ? Maybe, but let’s see: the total surface of Russia: 17,1 million kilometers. Surface of the USA: 9,6 million km and that of Canada: 9,9 million km, for a total of 19,5 million km, giving Trump an advantage of 2,4 million km over Putin. A stupid dream in Technicolor? Yes, but when has this ever stopped Trump of spreading confusion on a background “who knows?”

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Which brings me back to The Master and Margarita‘s epigraph taken from Goethe’s Faust:

— But in the end, who are you ?

— I am a part of that power that eternally strives to do evil, and eternally does good.

(Imagining how that will be, in the year 2180, when the tale continues in L’Horloger des Brumes is far from obvious, let alone in the upcoming year of 2025.)