11 décembre 2024

Rêves : grève des enseignants, un homme très riche se propose en soutien, à la condition qu’ils et elles acceptent le congédiement des cadres intermédiaires à l’Education nationale, les “pour” sont sur le point de l’emporter lorsqu’il rajoute qu’il veut aussi le congédiement des profs de chant parce “qu’inutiles” réaction négative immédiate de la chef de choeur qui quitte la salle pour aller déclencher des chants par la chorale de l’école pendant que les autres instits discutent à savoir ce qui constitue une matière essentielle ou une matière inutile et que les discussions dérivent vers des “trucs” sans importance; puis, vague impression de chauffards se faisant la course dans les rues, comme s’ils étaient sur des pistes de compétition

*

Au réveil, la tentation devient énorme de rester bien au chaud sous la couette, prolongeant ainsi l’irresponsabilité dispensée par le sommeil; tant que les pieds ne touchent pas le sol, on n’a à répondre de rien.

*

Je mentirais de façon éhontée si j’affirmais, ici ou ailleurs, que la poésie de l’Américaine Nikki Giovanni “me parle”. Non, elle ne me “parle” pas, la poésie, c’est autre chose pour moi, mais là n’est pas la question. Nikki Giovanni est décédée le 9 décembre à l’âge de 81 ans, il y a très peu de gens qui la connaissent ici en France et, comme c’est dans ses habitudes, Jean-Marc Adolphe à Les Humanités-média.com souhaite exposer celles et ceux qui le veulent bien à des artistes et/ou des mondes hors de leurs sentiers coutumiers. Lorsque ça implique des textes en anglais, je lui donne volontiers un coup de main; il compte offrir un éventail de textes par et au sujet de Giovanni dimanche prochain. Alors, je lis certains de ses poèmes, je regarde certaines de ses prestations; elle avait un talent indéniable pour trouver les formules qui frappaient juste pour ceux et celles des Américains qui se retrouvaient dans un style et un rythme s’apparentant à celui des publicités commerciales, détournés pour livrer des commentaires sociaux et politiques frappants. Elle avait aussi un sens de l’humour ravageur et j’aime bien la façon dont elle abordait l’histoire de l’esclavage avec ses étudiants à l’université. Elle commençait par leur demander lesquels, parmi eux, possédaient des esclaves; évidemment, il n’y en avait aucun. “Alors, qu’est-ce qui vous embête que nous parlions ici de l’esclavage ? Il ne s’agit pas de vous.

*

Et aussi l’histoire qu’elle racontait au sujet de son enfance quand, partageant une chambre avec sa soeur, son lit était près de la fenêtre et elle regardait le ciel en imaginant l’arrivée d’un extra-terrestre depuis la planète Mars qui lui demandait ce qu’elle était; elle répondait “un être terrestre” (“an earthling”) parce qu’il lui semblait ridicule de répondre “une enfant noire” ou “une femme”, puisque le Martien ne comprendrait pas ce que voulait dire “noire” ou “femme”. Et elle imaginait qu’un jour, les notions de race, de couleur et de genre ne voudraient plus rien dire. Si cela doit advenir, je crains fort que nous ne soyions plus de ce monde pour le voir.

*

Deux des nouvelles émanant d’Ukraine : l’une indiquant que les soldats russes étaient nombreux à saboter leurs propres bateaux, pour éviter de devoir traverser la Dniepr dans une attaque suicidaire; et l’inconcevable arrogance de ces officiels américains suggérant au président Zelenskyi d’abaisser à 18 ans l’âge du recrutement pour l’armée, en “échange” pour des livraisons accrues d’armes et de munitions. Pas mal, question “confort”, ils sont bien, n’est-ce pas, les fesses bien calés dans leur bureaux à climatisation contrôlée, à disposer de la sorte de la vie (et de l’avenir) des autres.

*

Ah lala, je n’ai pas lu le texte encore, mais il paraîtrait qu’aujourd’hui, nous célébrons la Journée des Droits Humains.* Pour l’instant, les mots me manquent (et je n’ai même pas consulté encore les médias de façon générale.) Pendant ce temps, (car je viens de jeter un oeil sur The Guardian), en Iran, les femmes seraient à risque de subir la peine de mort si elles ne respectent pas les nouvelles lois “sur la moralité” (en laissant apparaître une mèche de leurs cheveux, par exemple.)

Il faut constamment se répéter que les femmes doivent être drôlement puissantes pour que les imbéciles patentés soient constamment à tenter de les priver de leurs droits les plus fondamentaux. Je suis désolée, Nikki, mais le temps des humains non seulement tolérants mais accueillant la diversité n’est pas encore au programme, même si on refuse d’en abandonner la notion. Repose en paix, tu as fait ta part, et tu l’as bien faite.

*Ayant lu maintenant l’article de l’historienne américaine Heather Cox Richardson, j’ai l’impression d’une très mauvaise blague – non pas de sa part à elle – mais de la vie elle-même, au moment où commencent à se dévoiler les horreurs perpétrées dans la prison de Sednaya en Syrie (dont nous avions déjà entendu parler mais et qu’on avait laissé couler, et couler, tout comme les informations concernant les chambres de torture mises en place en Ukraine par les envahisseurs russes, les prisons/goulags et régimes de détention connus et inconnus à travers la planète…L’irréconciliable, encore et toujours affirmé.)

*

Dreams : a teachers’ strike, a very rich man offers his support conditional on them accepting the firing of the middle level civils servant in the Ministry of Public Education, the “yays” are about to win when he adds that he also wants the firing of music teachers because singing is “useless” which sets off an immediate negative reaction by the choir leader who leaves the room to set off singing by the choir while the other teachers discuss what is essential learning or useless and the discussions veer off into unimportant “stuff”; followed by a vague impression of wild drivers racing one another in the streets, as if they were on a racing circuit.

*

Upon waking, the temptation becomes huge to stay in the warmth under the comforter, thus prolonging the irresponsibility dispensed by sleep; as long as the foot don’t touch the ground, one does not have to answer for anything.

*

I would be an terrible liar if I claimed, here or elsewhere, that Nikki Giovanni’s poetry “speaks to me”. No, it does not “speak” to me, poetry is something else for me, but that’s not the point. Nikki Giovanni died on December 9, aged 81, very few people know her in France and, as is his habit, Jean-Marc Adolphe at Les Humanités-média.com wishes to expose those who are so willing to artists and:or worlds outside their usual beaten tracks. When this involves materials in English, I gladly give him a hand; he’s wanting to offer a selection of text by and about Giovanni this coming Sunday. So I’m reading some of her poems, watching some of her public presentations; she had an undeniable talent for formulations that hit the mark for those Americans who recognized in her style and her rhythms those of commercial advertisements, diverted into punchy social and political commentary. She also had a devastating sense of humor and I like the way she broached the topic of slavery with her university students. She would begin by asking who among them possessed slaves; there were none of course. “So what is it that bothers you about us talking about slavery here? This is not about you.

*

And also, the story she told about her childhood when, sharing a room with her sister, her bed was near the window and she would look out at the sky at night and imagine the arrival of an alien from Mars asking her who she was and she would answer “an earthling” because it seemed ridiculous to her to say “black” or “woman” since the Martian wouldn’t know what those words meant. And she imagined a world where notions such as race, color or gender wouldn’t mean anything anymore. If this should ever happen, I’m afraid we won’t be around to see it.

Two of the bits of news coming out of Ukraine: the one indicating that Russian troops are sabotageing their own boats to avoid having to cross the Dniepro river in suicidal attacks; and the inconceivable arrogance of those American officials suggesting to President Zelenskyi that he lower to 18 the recruitment age for the army in “exchange” for more weapons and ammunitions. Not bad as “comfort” goes when your ass is nicely settled in your climate-controlled office, thus disposing of the life (and future) of others.

Oh and for the love of Riley, I haven’t read the text yet, but apparently today, we celebrate Human Rights Day.* Words fail me for the time being (and I haven’t even had an overall look at the media yet.) Meanwhile (because I’ve just caught a glimpse of The Guardian), women in Iran could be at risk of the death penalty if they don’t follow the new “morality” laws (for instance, by revealing a strand of their hair).

You have to keep on repeating to yourself that women must be damn powerful to represent such a huge danger to the bunch of twerps constantly attempting to deny them the most basic of rights. I’m sorry to say, Nikki, but the days when humans will prove not only tolerant but open to the differences between them aren’t part of the program yet, even if we refuse to give up on the notion. May you rest in peace, you did your share and did it well.

*Having now read the article by the American historian Heather Cox Richardson, I have the feeling of a very bad joke – not hers – but that of life itself, in a moment when is started to be revealed the horrors perpetrated in Sednaya Prison in Syria (and of which we had already had news, but pretended not to notice letting all that flow by, flow by, about torture chambers put in place in Ukraine by the Russian invaders, the prisons/gulags and detention regimes known and unknown across the planet…The irreconciliable, affirmed and re-affirmed over and over again.)

Leave a comment