
Véritable marathon de sommeil sur la majeure partie de la journée, hier, suivi d’une pleine nuit de sommeil dont je ne récolte qu’un seul rêve: la chambre à côté de la mienne était celle du très beau jeune homme qui mettait toutes les femmes en émoi au service des commandes d’un fabricant de médicaments où je travaillais à l’âge de 17 ans, je me disais que c’était l’occasion de faire connaissance mais quand j’entrais dans sa chambre, il était parti prendre une douche, alors je humais son t-shirt, en même temps que j’étais dans une voiture en Albanie, tenant de l’intercepter près d’un dépôt de messages codés.
(Soixante-et-un ans plus tard, je me dis que le très beau jeune homme était peut-être homosexuel et pas du tout intéressé par tous les sourires avenants des femmes au service des commandes de Charles E. Frosst à Montréal (l’immeuble est ensuite devenu un collège des arts visuels qu’a fréquenté ma fille.)
*
De toute la journée hier, à part dormir, j’ai traduit (à l’aide d’un système informatique) un ou deux articles qui recueillent occasionnellement un ou deux clics sur facebook et répondu à quelqu’un qui se désolait de voir que ses messages ne suscitaient pas le moindre intérêt. Mais comment peut-il en être autrement dans le Niagara qui déferle constamment ? Je crois que tout ce sommeil, c’était justement parce que je n’en pouvais plus, ni de lire, ni d’écrire, ni de traduire. Besoin d’un îlot de silence et de vide, et incertaine à savoir d’où surgira l’élan – non, le petit filet – d’énergie pour faire face à l’accumulation des horreurs noyée dans l’indifférence et les pubs obscènes qui viennent en interrompre la communication.
Ici, il devient impossible de parler de choses sérieuses quand tant de connaissances sont empêtrées dans la mouise infecte des appuis de Mélenchon au LFI. Les temps sont à la solitude et à la recherche de ce qu’il faut faire de son impuissance. Il faut croire que “garder le moral”, comme on dit, exige beaucoup d’énergie.
*
A real sleep marathon for the better part of yesterday, followed by a full night of sleep from which I only collect a single dream: the room next to mine was that of the very handsome young man who made all the women dizzy in the Order Department of a medical supplies manufacturer where I worked at age 17, I figured that this was an opportunity to get to know one another but when I entered his room, he had left to take a shower, so I sniffed one of his T-shirts, while, at the same time, being in a car in Albania, attempting to intercept him near a drop for coded messages.
(Sixty-one years later, I tell myself that the very handsome young man was maybe homosexual and not the least bit interested in all those beckoning smiles by the women in the Order Department at Charles E. Frosst in Montreal (the building then became a visual arts college attended by my daughter.)
*
Yesterday, apart from sleeping, I translated (assisted by automatic translation) one or two of the articles that occasionally garner one or two clicks on my facebook page, and answered someone who was disappointed that her texts weren’t receiving any interest. But how can it be otherwise in the Niagara thundering by constantly ? I think all that sleep was precisely because I couldn’t stand reading or writing or translating any more. Needed a small island of silence and emptiness and none too sure where a burst – nay, a trickle – of energy will surface to face up to the accumulation of horrors drowned in indifference and obscene ads that break into its communication.
Over here, it’s becoming impossible to talk about serious things when so many acquaintances are stuck in the foul muck of Mélenchon’s supporters in the LFI. The times are to solitude and the search of what to do with one’s powerlessness. “Keeping your spirits up”, as the saying goes, seems to require a lot of energy.