
Rêve :une sorte de monde parallèle sur lequel il y avait un orage gigantesque comme il y en aurait sur la planète Jupiter avec des vents qui emportaient tout, j’étais dans une maison abandonnée, je n’étais pas certaine d’y être seule ou si les bruits contre la porte de la chambre était causés par le vent, je me décidais à ouvrir la porte, il y avait bien quelqu’un ou quelque chose, invisible parce que transparent comme une gelée dont je pouvais deviner qu’il ressemblait au petit animal familier dans la bd Là où vont nos pères, petit être qui fait peur au début par son apparence étrange et qui se révèle le meilleur des compagnons, le vent arrachait des morceaux du toit pendant que je tentais de mettre de l’ordre dans la chambre où je m’étais réfugiée.
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Tête vide au réveil, il fait froid dans le logement, le petit chat est encore chez le vétérinaire, je vais la chercher à midi. L’image qui persiste d’hier: la furie de l’eau à Catane en Sicile renversant une camionnette de transport qui se vide des colis qu’elle transportait. Crues, inondations et le bonhomme des Témoins de Jéhovah sur le marché, dimanche, parlant des colères et des avertissements de Dieu (ça résonne tellement mieux dans les consciences, que peut-on devant les colères de Dieu qu’il faut apaiser en faisant pénitence, alors que le dérèglement climatique et tout ça, c’est juste des histoires des “wokes” – et si quelqu’un peut me définir ce qu’est un “woke”… un être invisible, transparent, comme une gelée que chacun voit comme il l’entend.)
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Ma fille est de retour à Montréal après un bref contact dans un café avec un jeune des tabassés à Amsterdam, le visage marqué de coupures et de contusions – certainement pas l’un des imbéciles qui se sont conduits en hooligans dans le stade, ce ne sont pas eux qui ont subi coups et blessures dans une “action” programmée d’avance.
Sur facebook, André Markowicz parle de la pièce Les Juifs* d’Evguéni Tchirikov, publiée en 1906. Tout y est de ces horreurs qui nous reviennent, de ces haines construites sur des mensonges.
“Le vent se lève, il faut tenter de vivre,” dit le poème de Valéry. De vivre, oui, sans accepter le baillon de la soumission à “ce qui se dit” ni les échanges irrationnels dans lesquels les gens s’enivrent d’une perte de contrôle qui semble leur paraître délicieuse.
Je vois aussi que le procureur demande l’inégibilité immédiate de Marine Le Pen pour son rôle dans le détournement de quelques 3 millions d’euros du Parlement Européen. Evidemment, elle s’empresse de clamer, à la Trump, qu’on tente de priver les électeurs de leurs droits. Ils sont tous à tenter de se surpasser dans le mensonge et l’ignominie, question de bien souiller d’autres esprits.
*Evguéni Tchirikov, Les Juifs, préface et traduction d’André Markowicz, Editions Mesures, 2022
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Il fait froid. Temps de ressortir les mitaines pour les doigts gourds sur le clavier.
Illustration : c’est la pierre que trouve le gamin dans L’Horloger des Brumes, pour remplacer celle qu’il a perdue. Elle est exactement de la bonne forme et dimension pour tenir dans ma main, lorsqu’il me faut réfléchir.
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Dream: a kind of parallel world where a gigantic storm wa raging like those there would be on the planet Jupiter with winds carrying everything away, I was in an abandoned house, I wasn’t certain of being alone in it or if the knocking against the door was caused by the wind, I decided to open the door, there really was something or someone there, invisible because transparent like jelly but I could make out that it looked like the the small in the graphic novel The Arrival, the one that looked scary but turned out to be the friendliest of beings, the wind was tearing off piece of the roof while I attempted to tidy up the room where I had taken refuge.
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Empty-headed upon awakening, the apartment is cold, the kitten is still at the vet’s, I’m picking her up at noon. The persistent image from yesterday: that of the fury of the waters in Catane, Sicily, upsetting a transportation vehicle, emptying it of the parcels it was carrying. Rising tides, floods and the Jehovah’s Witness guy on the market, Sunday, going on about God’s wrath we need to pacify by doing penance, whereas the climate disruption and all that humbuggery is nothing of inventions by the “woke” (and if someone can define for me what a “woke” is… an invisible, transparent jelly-like thing, perhaps, one everyone sees in his or her own way.)
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On facebook, André Markowicz writes about the play The Jews by Evgueny Tchirikov, published in 1906. Everything is there in it of those horrors, now recurring, of those hatreds built on lies.
“The wind is rising, we must attempt to live”, says Valéry’s poem. To live, yes, without accepting the muzzle of submission to “what can be said” nor the irrational exchanges in which people become drunk on a loss of control they seem to find delightful.
I also see that the prosecutor is demanding immediate inegibility for Marine Le Pen for her role in the misappropriation of some 3 million euro from the European Parliament. Of course, she immediately pulls a Trump, clamoring that “they” are attempting to deprive the voters of their rights. All of them are attempting to surpass one another in the lies and ignominy, Je vois aussi que le procureur demande l’inégibilité immédiate de Marine Le Pen pour son rôle dans le détournement de quelques 3 millions d’euros du Parlement Européen. Evidemment, elle s’empresse de clamer, à la Trump, qu’on tente de priver les électeurs de leurs droits. Ils sont tous à tenter de se surpasser dans le mensonge et l’ignominie, as a way of sullying other minds.
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It’s cold. Time to pull out the mittens for numb fingers on the keyboard.
Illustration : this is the stone the boy finds in L’Horloger des Brumes, to replace the one he has lost. It is exactly of the right shape and size for my hand when I need to think.