2 novembre 2024

Rêves : bordel à bord d’un bus bondé dans lequel il est interdit de fumer, plusieurs personnes sortent leurs cigarettes en prévision de la sortie, elles se font casser dans la cohue, les engueulades deviendraient plus physiques si l’espace n’était pas aussi confiné; puis, tirant mon vélo derrière moi, je grimpe un escalier métallique extérieur, très pentu et dénué de rampes, à la suite de quelqu’un qui en fait autant et qui célèbre son arrivée sur la plateforme, je suis à quelques marches de l’arrivée et je comprends soudain qu’il va falloir redescendre de la même façon, toujours en traînant mon vélo, alors j’entreprends immédiatement la descente, en m’agrippant furieusement à la marche au-dessus de moi.

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Première tâche ce matin : nettoyer les dégâts causés par le chat dans le salon; elle a bien grandi, atteint le rebord de fenêtre où j’avais placé les plantes – badaboum, de la terre partout et une plante déracinée. (Toutes trois transformées dorénavant en réfugiées climatiques à l’intérieur de ma chambre.)

Seconde pensée du jour : oui ou non, traduire la liste des horreurs les plus récentes proférées par Trump et assemblées par l’historien Timothy Snyder; je traduis systématiquement ses chroniques et les partage sur facebook avec l’original en anglais, mais cette fois, cette liste de vulgarités, d’obscénités, de menaces, je ne vois pas qui, ici, ayant le droit de voter aux Etats-Unis, en serait davantage éclairé dans son choix. Le monde sera sans doute exposé à d’autres insanités du même genre et les médias vont continuer à jouer à “Trump a dit ceci, Harris a dit cela”, et à publier des sondages à se ronger les ongles, comme si le tout était une course de chevaux à Longchamp; et à poser des questions du genre “mais est-ce vraiment du fascisme chez Trump, oui, non, peut-être, encore que… pourtant…”)

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Dans sa chronique ce matin, André Markowicz publie un extrait de Brumaire de Françoise Morvan; ma copie s’ouvre à la page 18 sur le texte suivant :

Pénombre

La vieille femme un soir d’automne

Ouvre son livre et le repose

Devant la fenêtre aux voilages

Où le soleil du soir flamboie

Au lieu de lire elle regarde

Un reflet rouge sur la page

Et se souvient des jours de guerre

Comme on se voit en noir au fond d’un puits

Fine image un peu flou

Qui flotte et tremble au loin

Puis s’assombrit se perd et disparaît

Sur la page où la nuit descend.

Françoise Morvan *

*Françoise Morvan, Brumaire, les Éditions Mesures, 2019

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Visite aujourd’hui de l’amie dont le compagnon s’est suicidé la semaine dernière; demain, Nathalie viendra prendre le thé et rire un peu (je ne peux rien d’autre pour elle que de la faire rire, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a.)

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Dreams: brawl aboard a crowded bus in which smoking is forbidden, several people pull out their cigarettes in anticipation of stepping out, they get broken in the mob, a shouting match ensues it would get more physical if the space wasn’t as tight; then, pulling my bicycle behind me, I climb an outside metal staircase, very steep and devoid of sidebars, following someone doing the same and who starts celebrating his arrival on the platform, I’m a few steps behind and suddenly realize I’ll have to come down again the same way, still dragging my bicycle behind me, so I immediately start going down, grasping desperately at the step ahead of me.

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First job this morning: cleaning up the mess made by the cat in the living-room; she has grown a lot, can reach the window ledge where I had put the plants – bim bam boom, soil everywhere and an uprooted plant. (All three are now climate refugees inside my room.)

Second thought for the day: yes or no, will I translate the list of the most recent horrors pronounced by Trump and assembled by historian Timothy Snyder; I systematically translate his columns on substack and publish them along with the original on facebook but this time I don’t see who over here with a voting right in the States would find his or her choice clarified by this list of vulgarities, obscenities and threats. The world will certainly be subjected more of the same and the media will just go on playing the see-saw ‘Trump said this, Harris said that’ while publishing nailbiting surveys galore as if the whole thing was a horserace at some famous horsetrack; while raising questions such as “but is it really fascism in Trump’s case, yes, no, maybe…although…yet…)

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In his column this morning, André Markowicz publishes an excerpt of Brumaire by Françoise Morvan; my own copy opens on page 18 and the poem titled Pénombre (Twilight).

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A visit today from the friend whose companion committed suicide last week: tomorrow, Nathalie will come over for tea and a few laughs (I can’t do anything else for her than make her laugh, you do what you can with what you’ve got.)

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