17 octobre 2024

Rêves : Au bord d’une rue passante avec un petit garçon craintif âgé de 5 ans, j’attends le moment où la circulation nous laissera traverser, mais le moment ne vient jamais parce que le gamin a trop peur; puis, sur la rue Garnier dans la ville de Québec (où nous habitions lorsque j’avais 12 ans) je croise un employé municipal (inconnu) qui réagit comme si nous étions de vieilles connaissances très liées, je fais tout pour éviter que nos poitrines se touchent dans son embrassade enthousiaste, il m’entraîne dans une longue promenade à travers des rues avec d’autres travailleurs de la voirie plongés dans une discussion animée, à savoir si, oui ou non, les juges américains (fonction élective, là-bas) devraient avoir une formation juridique. Les avis penchent vers le non, sauf dans la file de personnes que nous croisons, en attente de jugements pour des délits divers et qui applaudissent à cette notion. Puis autre chose que j’ai oublié.

*

Les deux éléments d’hier m’attendant au moment d’ouvrir les yeux ce matin: inquiétudes que Camille ne soit pas d’accord pour l’utilisation de ses dessins dans L’Horloger des Brumes et souhaite un traitement complètement différent en matière de texte; et inquiétudes à savoir que faire pour aider Nathalie qui a reçu hier le rejet de sa demande de ré-examen du refus d’asile pour sa fille – les autorités, dans leur sagesse infinie, ne considèrent pas les risques d’excision suffisamment sérieux dans son cas. Il y a quelque chose de littéralement obscène dans le fait d’un groupe de personnes dans un bureau à Paris décidant qu’une fillette de six ans doit retourner dans son pays et y faire face à la perte permanente de son intégrité physique, en raison du climat politique actuelle, des plus délétères, ici. (De ses avocats, pour l’heure, elle n’a reçu qu’un mail disant “je suis navrée pour vous.” Ce qui n’avance pas terriblement les choses. Donc, poursuite des recherches au plan légal aujourd’hui, notamment sur les motifs qui justifieraient un nouveau recours.)

Pour ce qui est de Camille, un mail, sans doute, simplement pour la rassurer si elle a autre chose en vue pour ses dessins (quoique, personnellement, je l’ai trouve parfait pour la section du récit se déroulant en 2180.)

La chronique du jour d’André Markowicz m’a remis en mémoire la note de bas de page dans la traduction de Le Maître et Marguerite de Boulgakov qu’il a réalisé avec Françoise Morvan :

“G. Lesskis cite le témoignage de Vitali Vilenkine, un ami de Boulgakov:« Dites-moi, quel est le vice humain le plus terrible, d’après vous ? » me demanda-t-il (Boulgakov) un jour à brûle-pourpoint:

Je restai désemparé et lui dis que je ne savais pas que ne n’y avais jamais réfléchi.

– Moi je sais; la lâcheté est le vice le plus terrible, parce que de là découlent tous les autres. » *

*Mikaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite, traduit du russe par André Markoxicz et Françoise Morvan, éditions inculte/dernière marge 2020

*

Et vogue et vogue, comme toujours.

(L’illustration ci-haut est tirée d’une affiche pour le ballet Casse-Noisette présenté au Canada, il y a des années de cela. Mais ici, il est en spécial-dédicace au chancelier fédéral allemand, Olaf Scholtz, et à ses autres valeureux confrères européens mesurant leur aide à l’Ukraine à l’aune des “bons rapports” à maintenir avec l’ogre du Kremlin. Bof, après le maintien en poste d’un Assad en Syire, nous n’en sommes pas à un ogre près, n’est-ce pas ?)

*

Dreams: on the side of a busy street with a fearful five-year old boy, I’m waiting for the moment when the traffic will let us cross, but the moment never comes because the boy is too frightened; then, on Garnier street in the town of Québec (where we lived when I was 12), I come across a municipal worker (unknown) who reacts as if we were the oldest and best of buddies, I do everything I can to avoid our chests touching when he embraces me enthusiastically, he brings me along in an extended walk through the streets with other roadwork workers having an animated discussion where, yes or no, American judges (an elective function, over there) should have some legal training. Opinions are largely toward the no, except in a line of people we come across, awaiting judgment for a variety of misdemeanours and who applaud this notion. Then, something else I’ve forgotten.

*

The two elements from yesterday awaiting me as I open my eyes this morning : concerns about Camille not agreeing to her drawings being used in L’Horloger des Brumes and wanting a totally different treatment, text-wise; and concerns over what to do to help Nathalie who received a negative answer relative to her appeal for asylum for her daughter – the authorities in their infinite wisdom do not consider the risks of excision serious enough, in her case. There’s something literally obscene about a bunch of people in an office in Paris deciding a six-year old girl must go back to her country and face the permanent loss of her physical integrity, because of the current, very sick political climate in this one.(From her lawyers, all she’s received thus far is an email saying “I’m so sorry for you”. Which doesn’t do much to move things forward. And so, more research on legal issues today, notably on the reasons one can invoke justifying a new appeal.)

*

Concerning Camille, an email no doubt, simply to reassure her if she has something else in mind for her drawings (although, personally, I find them perfect for the section of the story occurring in 2180.)

André Markowicz’ column today put me in mind of the note in the translation of Bulgakov’s The Master and Margarita he realized with Françpoise Morvan :

“G. Lesskis quotes the testimony of Vitali Vilenkine, a friend of Boulgakov:« Tell me, which is the most terrible of the human vices, in your opinion?” he (Bulgakov) asked me one day on the spur of the moment.

I was disconcerted and told him I didn’t know, that I had never thought about it.

– I know; cowardice is the most terrible of the vices, because all the others flow from it.”

*

(The illustration above is taken from a poster for the Nutcraker ballet performed in Canada, years ago. But here, it is offered up with a special dedication to the German federal chancellor, Olaf Scholtz, and to his other brave European colleagues measuring their aid to Ukraine in terms of the maintenance of their “good relationships” with the ogre in the Kremlin. Oh well, after the maintenance in power of an Assad in Syria, we are not about to count our ogres, are we ?

Leave a comment