
Rêve : quelqu’un avait organisé des courses payantes avec des chats illégaux; puis, reprise d’un rêve très ancien au sujet d’une famille marocaine en France, la plus jeune retourne au pays, se fait tatouer les signes tribaux sur le visage, elle est rejointe par sa soeur aînée, puis par leur jeune frère qui donne des spectacles dans les villages sous le nom du clown Fadou, deux hommes du roi en gandoura observent le tout dans un silence lourd, en vue de leur rapport au roi.
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Evidemment, plus les catastrophes prennent de l’ampleur, plus elles monopolisent gros titres et articles principaux, occultant complètement une réalité toute bête : celle des survivants et survivantes tentant de de mener leur existence autant que faire ce peut dans le chaos ambiant.
Un exemple parmi des millions d’autres: un homme âgé et souffrant d’un cancer est évacué d’une zone à risque vers une zone plus sécuritaire où, malchance inexpliquée, il chute sur les rails d’un métro et se retrouve paralysé des quatre membres. Pendant ce temps, les tirs de missiles se poursuivent, les combats aux frontières aussi et, de l’étranger, sa fille tente de trouver de l’aide locale pour l’assister.
Alors, que dire si votre immeuble n’est pas celui frappé par le missile, mais, en plus du massacre de vos voisins, vous découvrez que la pharmacie a été rasée, elle aussi, et que vous allez devoir vous débrouillez sans votre insuline ?
Et ainsi de suite. (Mais dans le cas précis du père de ma fille, toujours paralysé des quatre membres, soulagement à l’annonce qu’il accepte l’aide de son demi-frère qui compte le faire déplacer dans un centre médical plus près de Tel-Aviv où il habite, parce que les trajets jusqu’à Haïfa ne sont pas très recommandés par les temps qui courent.)
Pendant que la folie générale se poursuit.
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Un autre jour s’est levé, teintant de rose de petits nuages gris pendant que la folie humaine se donne libre cours. On nous ment à fond la caisse, apparemment, dans l’ensemble, on aime assez, tant que le malheur ne fond pas sur nous, le mensonge semble plus reposant que la vérité. Evidemment, ça se gâte ensuite et certains n’ont même plus leurs yeux pour pleurer.
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Dreams : someone had organized paying races with illegal cats; then, replay of a very old dream about a Morrocan family in France, the youngest daughter goes back to the country and has the tribal tattoos done on her face, she is joined by her oldest sister then by their youngest brother who does shows in the villages under the name of Fadou the Clown, silently watched by two of the king’s men, wearing gandouras and preparing their report for the king.
Of course, the bigger the catastrophes, the more they monopolize headlines and main articles, completely obliterating a plain old reality: that of survivors attempting to lead their lives as well as they can amidst the surrounding chaos.
One example in millions of others: an old man suffering from cancer is evacuated from a zone at risk toward a more secure one where, in a stroke of unexplained bad luck, he falls on the tracks of the subway and finds himself paralyzed in all four limbs. Meanshile, missiles keep falling, and the fighting continues on the borders also and, from abroad, his daughter attempts to find local help to assist him.
So what if your building is not the one struck by the missile but, along with the massacre of your neighbors, you discover that the pharmacy was also razed and that you’ll have to do without your insulin ?
And so on. ( But in the specific case of my daughter’s father, still paralyzed in all four limbs, great relief at the news he’s accepting help from his half-brother who intends to move him to a clinic closer to where he lives in Tel-Aviv because travels to Haifa are not particularly recommended these days.)
While the general madness plays on.
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Another day has risen, washing little grey clouds in a pink tint while human madness plays out. We are lied to constantly, apparently, as a whole, we rather like it, so long as the misfortunes don’t befall us, lies seem more relaxing than truth. Of course, it gets much worse afterwards, and some don’t even have eyes left to cry with.