
Rêves: Je devais faire une présentation devant le parti libéral du Québec, leur démontrant que notre approche de la question des immigrants était meilleure que la leur et que le financement par mon équipe me protégerait sur cette question; puis, nous étions sous la neige dans une sorte de redoute montagneuse, l’armée ennemie était arrivée et s’installait parmi nous, je me saisissais d’un de leur paquetage mais je ne savais pas comment me débarrasser des emballages dégoûtants; deux de leurs leaders bouffis d’alcool et de corruption venaient nous expliquer comment leurs subalternes étaient les véritables pourris, ayant détourné des fonds à coups de 15 milliards à la fois; puis j’étais à l’aéroport pour accueillir mon frère, je l’apercevais qui marchait très vite, je courais à ses côtés en lui demandant s’il me reconnaissait, il disait oui en souriant, mais que nous devions nous hâter pour attraper le prochain vol militaire.
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Survol des plus brefs des informations. Dormi dans ma chambre, à l’abri des jeux du chaton cette nuit, ma fille s’étant installée pour la durée dans une chambre fournie chez l’amie Steffie, à trois maisons de chez moi. Toujours sans autres nouvelles sur l’état de son père, toujours impossible de contacter l’hôpital, il doit certainement y avoir un moyen – on cherche encore.*
* dernières infos via son frère: Zeev serait tombé sur les rails au moment où le train démarrait. Une chirurgie hier sur une jambe; autre chirurgie prévue pour dimanche, il y aurait des séquelles (atteinte à l’épine dorsale), pas d’info encore sur les conséquences à long terme. Il doit téléphoner plus tard aujourd’hui.
Il va sans dire que le moment n’est pas propice à l’écriture, avec, en plus, le chat et le chien qui occupent le territoire, tout bouillonne dans ma tête, avec des notes et des observations rapides dans des cahiers.
Après le départ de ma fille hier soir (qui regarde des épisodes de la série britannique Mum sur Arte), j’ai tenté une lecture de Cesare Pavese Le métier de vivre. Je persiste, bien qu’il me semble évident qu’il n’y ait pas grands atomes crochus entre son monde et le mien. Son attitude envers les femmes m’étant plus que rédhibitoire. Mais je m’accroche, justement pour des points de vue qui n’ont pas grand chose à voir avec les miens. Et puis, au hasard Balthazar, cette phrase en ouvrant au hasard, le 22 novembre 1945 : “On ne se libère pas d’une chose en l’évitant mais, seulement, en la traversant.” Ce qui est très juste. Traversons donc Le métier de vivre, version Pavese.
Le chaton parvient maintenant à sauter sur la chaise et de là, sur la table. Elle reçoit les honneurs photographiques ici, ce matin.
Et voguent les galères.
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Dreams: I was to make a presentation in front of the Liberal Party of Quebec, showing them that our approach to the immigrant question was better than theirs and that the financing by my team would protect me on this matter; then, we were in some snowy mountainous redoubt, the enemy army had arrived and was settling in among us, I grabbed one of their packs but didn’t know how to get rid of the disgusting wrappings; two of their leaders bloated with alcohol and corruption came to explain that their underlings were the truly corrupt ones, having embezzled funds at the rate of 15 billion at a time; then I was in the airport to greet my brother, I caught sight of him walking very quickly, ran by his side asking if he recognized me, he said yes, smiling, but that we had to rush in order to catch the next military flight.
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Briefest of flyovers of the news. Slept in my room last night, sheltered from the kitten’s games, my daughter having taken up her quarters for the duration in a room supplied by the friend Steffie, three houses down from mine. Still no news concerning the condition of her father, still no possibility to contact the hospital, there must certainly be some way – still searching for it.*
*latest info via his brother: apparently, Zeev fell on the tracks as the train was pulling out. Surgery on one leg yesterday, further surgery planned for Sunday, there is upper spine damage apparently, no news yet as to long term consequences. Expecting a call later today.
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It goes without saying that the moment is not conducive to writing, with the cat and the dog occupying the whole territory, everything is bubbling in my head, with quick scribbled notes and observations in copy books.
After my daughter left last night (she’s watching episodes of the British series Mum on Arte), I attempted reading Cesare Pavese’s Le métier de vivre last night. I’m persisting although it seems obvious there aren’t many shared atoms between his world and mine. His attitude toward women is more than off-putting for me. Then, through a random opening, this sentence on November 22 1945: “You don’t free yourself of something by avoiding it but only by crossing through it.” Which is very true. And so, let us cross through Pavese’s version of The Trade of living.
The kitten now manages to jump up on the chair, and from there, on to the table. All honors to her, she gets top photographic billing here, this morning.
And the ships sail on.